Les infirmières libérales et hospitalières, les supports des politiques de santé

Une récente publication souligne une amélioration du système de santé en France. Et pourtant, les autorités publiques ne communiquent guère sur ces résultats, qui sont dus en partie aux infirmières libérales et à tout le personnel soignant.

 

Des infirmières libérales pour rester plus longtemps au domicile

Les autorités publiques, et le Ministère de la Santé est en tête de ces dernières, s’empressent bien souvent de dénoncer les dérives de telle ou telle profession de santé à l’occasion de la publication d’un rapport. On se souvient du rapport de la Cour des Comptes sur la Sécurité Sociale pour l’année 2014. Publié à la fin de l’été 2015, ce document des hauts magistrats pointaient la responsabilité des infirmières libérales dans la dérive des dépenses de santé. Les hostilités entre les infirmières libérales d’une part et le Ministère de la Santé avaient été difficiles et tendues. Ces tensions avaient même été exacerbées par les propositions retenues par la Cour des Comptes, propositions dont les conséquences n’étaient aucunement bénéfiques pour les infirmières libérales.

Depuis, de nombreux sujets sont venus sur le devant de la scène, et depuis quelques jours, Marisol Touraine a été remplacée par Agnès Buzyn. Néanmoins, les infirmières libérales, comme tous les autres professionnels de santé, redoutent chaque publication de rapport, espérant ne pas devenir à nouveau les boucs émissaires de mauvais résultats.

Une amélioration sensible du système de santé en France

Pourtant la dernière étude d’importance, publiée en mai 2017, serait plutôt de nature à encourager tous les professionnels de santé, qu’ils soient salariés ou libéraux, alors même qu’elle monopolise moins l’attention qu’un rapport accablant. Financée par la fondation du célébrissime couple Gates, l’étude comparative de The Lancet place la France à la 15ème place, alors que le même classement, effectué un an plus tôt, reléguait la France à la 24ème position. L’amélioration est donc notable et mériterait d’être plus soulignée. Il ne s’agit pas d’attribuer cette amélioration aux infirmières libérales ou au personnel hospitalier, mais bien de souligner que la politique de la santé en France s’améliore.

En effet, l’étude analyse la mortalité pour 32 pathologies définies. Chacune de ces pathologies peut voir son taux de mortalité diminuer en fonction des mesures de prévention adoptées par le pays concerné ou encore par la rapidité et l’efficacité des soins. Il s’agit certes de mesures radicales pour établir ce classement, mais ce dernier repose alors sur des données objectives et quantifiables. Personne ne peut contester que chaque professionnel de santé contribue, à sa mesure, à cette amélioration sensible.

 

Les infirmières libérales aussi participent à cette amélioration de la santé en France

 

Avec le vieillissement de la population et la politique favorisant le maintien à domicile des patients les plus âgés, la politique de santé en France repose aussi sur les infirmières libérales, responsables de cette prise en charge au domicile des patients. Même si l’étude ne détaille pas suffisamment ses résultats pour mesurer cette contribution des IDEL(s), personne ne peut la contester. Et pourtant, les résultats de cette étude ne font pas l’objet d’une communication massive de la part des autorités. On se souvient des grands moyens utilisés lors de la publication du rapport de la Cour des Comptes, que nous évoquions ci-dessus. Aujourd’hui, si le Ministère de la Santé se félicite de ses résultats, il ne communique pas excessivement sur cette amélioration.

Serait-ce à dire, qu’il ne faut pas s’enorgueillir de tels résultats, qui contribuent directement à l’amélioration de la santé des Français et des Françaises ? Ou que cette amélioration est naturelle et inéluctable sans rapport avec le dévouement et le professionnalisme des professionnels concernés ? Par professionnels, nous entendons les infirmières libérales et l’ensemble des libéraux de santé mais aussi la globalité du personnel salarié tant à l’hôpital qu’en clinique ?

Les semaines à venir avec de nombreux sujets délicats qui s’annoncent devraient permettre d’expliquer ou tout du moins comprendre cette approche timorée de la part des autorités publiques. Est-ce le signe annonciateur que l’on va demander une plus grande mobilisation (encore !) à tous les professionnels de santé ? Ou n’est-ce que le hasard de calendrier (entre la nomination de la Nouvelle Ministre et la publication de cette étude) qui fait que l’information ne soit pas plus relayée ?

Et vous, quel est votre avis sur le sujet ? Comment expliquez-vous cette amélioration sensible du classement de la France ?