Choisir d’être infirmier libéral, c’est avant tout choisir un statut. Le fait de voir se profiler la restriction de ce dernier au profit d’un regroupement massif de tous les infirmiers dans des structures closes attise la peur au sein de notre profession.

Quel avenir pour les infirmiers libéraux ?

La question des déserts médicaux, soulevée par Madame Marisol Touraine, ministre de la Santé, a mis le feu aux poudres du côté de la branche libérale des infirmiers. Face à la menace grandissante de devoir combler à la hâte des régions médicalement sinistrées, des centres de santé vont être mis en place dans les plus brefs délais. Pour faire fonctionner ces centres, la solution est toute trouvée : faire réintégrer aux infirmiers libéraux une structure fixe.

infirmier, infirmiers, libéraux, infirmier libéral, statut libéralAutant dire que ce processus va à l’exacte encontre de ce pourquoi les infirmiers libéraux ont choisi leur façon d’exercer leur métier. La perspective de travailler dans des structures privées ou semi privées agace les syndicats qui voient se profiler la fin de toute la branche libérale du métier d’infirmiers. Face à cette hypothèse, plusieurs solutions sont évoquées : l’adoption d’un système anglo-saxon avec au choix le salariat des infirmiers par des médecins libéraux ou le salariat intégral de tout le personnel médical au sein d’une structure unique.

Le refus du salariat

Les infirmiers libéraux sont 80.000 aujourd’hui en France et ne peuvent accepter la rétrogradation de leur statut vers le salariat. Contrairement aux idées reçues, les infirmiers libéraux choisissent de travailler en indépendant moins pour un idéal financier que pour une volonté de liberté et d’affranchissement de structures médicales contraignantes.

Le fait de devoir se replonger dans tous les ennuis inhérents aux hôpitaux et aux centres de santé apparaît comme un retour à la case départ pour beaucoup d’infirmiers libéraux qui se gèrent de façon autonome grâce à un logiciel de gestion infirmier. Pour l’instant, il est hors de question de supprimer ce statut mais la désorganisation du secteur de la santé français ouvre les portes de la crainte pour les années à venir.

L’idée même de tomber (ou de retomber) dans le salariat pourrait faire envisager à nombre d’entre eux de stopper purement et simplement leur carrière pour s’orienter vers une toute autre branche. Les chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) prouvent que seul 1,4% des infirmiers libéraux se tournent vers un autre mode de fonctionnement contre le double (2,8%) chez leurs homologues salariés.

Il apparaît comme urgent de revendiquer haut et fort les droits et les devoirs des infirmiers libéraux qu’aucune structure médicale ne pourra remplacer, pour les travailleurs comme pour les patients. En effet, tant au niveau des rapports privilégiés entretenus par les libéraux avec leurs patients qu’à  celui de la qualité des soins prodigués, les structures médicales seront toujours en deçà des attentes et des résultats. Le statut de libéral est en danger, sauvegardons-le !

Et vous, quel est votre avis ? Seriez-vous prêt à vous tourner vers le salariat ? Envisageriez-vous d’abandonner votre métier d’infirmier si tel était le cas ? Quelles solutions proposez-vous pour conserver le statut d’infirmier libéral ? À vous de vous exprimer !