Relation amoureuse ou syndrome de Nightingale ?


Il faut dire que la relation de soin entre un infirmier et son patient fait appel à plusieurs éléments qui ne sont pas sans rappeler la relation amoureuse. Il y a tout d’abord la confiance et le respect de l’autre qui s’instaure. Viennent ensuite l’intimité et le contact corporel. L’infirmière apporte du réconfort, de l’empathie, de l’écoute qui peuvent être interprétés de manière ambiguë par le patient.

Cependant, c’est parfois le soignant qui éprouve des sentiments amoureux à l’égard de son patient. De nombreuses études américaines et canadiennes ont montré la récurrence de cette situation dans les relations de soins, appelée syndrome de Nightingale, en référence à Florence Nightingale, infirmière anglaise qui voua sa vie au bien-être de ses patients.

Quoi qu’il en soit, aucune relation ascendante professionnelle n’échappe à la théorie freudienne du transfert et contre-transfert qui gouverne tout lien affectif entre le patient et l’infirmière

La faute au transfert et au contre-transfert ?

Dans toute relation de soin, un lien affectif entre le patient et le soignant s’instaure automatiquement : il s’agit du transfert, mis au jour par Freud. Indispensable, il permet de dépasser la maladie, les troubles en instaurant des schémas de fonctionnement mentaux particuliers. Mais, il ressuscite également le complexe d’Œdipe dans le cadre de la relation d’aide. Par conséquent, toute personne recevant des soins va éprouver des sentiments amoureux envers son infirmière et désirer être aimé d’elle, comme il a pu souhaiter l’être autrefois de sa mère. En effet, l’amour ressenti pour l’infirmier s’adresse en réalité à une figure parentale du passé.

De leur côté, les infirmières éprouvent aussi des sentiments divers à l’égard de leurs patients. C’est ce que nous appelons contre-transfert. Plus le soignant est expérimenté et mature, plus il saura tirer parti du transfert afin d’améliorer la qualité de la relation de soins. Malgré tout, et en dépit de l’éthique, de la déontologie et des avertissements, un infirmier pourra toujours rencontrer une femme charmante et séduisante au cours de son travail, qui présentera des signes de « transfert amoureux » et ne pourra pourtant pas lui résister…

En définitive, si les relations entre patients et infirmières sont régies par la déontologie et la psychologie, il n’en reste pas moins que tout personnel médical peut, un jour ou l’autre, succomber aux charmes de l’un de ses patients…

 Cela vous est-il arrivé ? Comment gérez-vous les avances de vos patients sans entamer la relation de confiance avec eux ?