Le secteur médical est régi par quantités de corporations, association et ordres auxquels il faut adhérer sous couvert de se retrouver hors-la-loi. Les infirmières libérales ne dérogent pas à la règle et se voient le plus souvent obligées de s’inscrire à ces derniers sans avoir leur mot à dire. Pourtant, l’ordre infirmier, c’est aussi le premier pas vers une meilleure reconnaissance de la profession. Une récente affaire juridique opposant deux masseurs-kinésithérapeutes à l’ordre régissant leur profession vient rappeler la complexité de ces systèmes.

Quels sont les impératifs ?

logo-nationalL’ordre des infirmiers libéraux n’est pas un pouvoir public. Cette structure privée est, en effet, indépendante des instances républicaines. Selon certains, c’est ce qui fait tout à la fois sa force… et sa faiblesse. Car une fois ce constat établi, il apparaît rationnel de ne pas ressentir le poids de l’obligation d’y souscrire. Certaines infirmières libérales pensent qu’elles sont parfaitement aptes à choisir si oui ou non elles souhaitent cotiser à cet ordre. D’autres, au contraire, sont convaincues de la nécessité de pouvoir faire dignement représenter leurs intérêts.

Le malaise réside dans une certaine forme de pression : certains infirmiers libéraux invoquent une conscience collective corporatiste. Pour faire plus simple, les infirmières libérales ne souhaitant pas cotiser seront considérées d’un mauvais œil par certains de leurs collègues.

Les modalités de l’ordre des IDELs

Les problèmes liés aux questionnements de l’adhésion ou non s’expliquent par la relative jeunesse de l’ordre des infirmiers. Adoptée par loi le 14 Décembre 2006, cette entité n’est pas encore assez pérenne pour réellement contenter tout le monde. Une majorité d’infirmiers, libéraux ou non, sont, par exemple, peu amènes à payer une cotisation de 30€ pour les salariés et 75€ pour les libéraux. Entre les coûts de fonctionnement (local, logiciel de gestion infirmier, véhicule,…), les coûts sont déjà suffisamment élevés. Le peu de motivation des infirmiers pour payer cette charge donne lieu à un déficit énorme (de l’ordre de près de dix millions d’euros au début 2013) et montre la situation compromettante dans laquelle se retrouve toute une profession, tiraillée entre ses devoirs et ses intérêts.

Le jugement venant d’avoir lieu à Chambéry concernant deux masseurs-kinésithérapeutes refusant d’adhérer à l’ordre de leur corporation est un exemple flagrant du manque d’informations et de la nébulosité entourant ces ordres. Ces deux professionnels se sont vus assignés au tribunal par leur ordre  pour motif d’exercice illégal de leur métier à l’unique raison qu’ils ne faisaient pas partie de cet ordre. Dans ce cas précis, les deux masseurs-kinésithérapeutes ont gagné leur procès mais d’autres situations se terminent de façon inverse, montrant, une fois de plus, que les lois et les règlements ne sont pas assez clairs et doivent être expliqués pour ne pas plonger tout le secteur médical dans la déroute.

Et vous, êtes-vous inscrite à l’ordre des infirmiers ? Quelles en sont les raisons ? Trouvez-vous le montant de la cotisation trop élevé ? Aimeriez-vous que la lumière soit faite sur les accords en inconvénients de cet Ordre afin de vous décider définitivement ?