On évoque souvent les soins infirmiers et la problématique de l’organisation de ceux-ci pour les infirmières et infirmiers libéraux. Pourtant, ces derniers sont aussi confrontés à bien d’autres difficultés, ne relevant plus du domaine médical mais face auxquelles il faut réagir !

Infirmières et infirmiers libéraux, des professionnels habitués au chien méchant ?

Quelle infirmière libérale ne s’est pas un jour retrouvé contrainte de devoir appeler son patient ou éventuellement un proche ou un voisin pour …pouvoir travailler ? Comme tous les professionnels intervenant à domicile, les infirmières libérales ne comptent plus le nombre de fois, où elles sont restées enfermées à l’extérieur faute à un digicode nouvellement installé ou à un changement de code de ce dernier, censé protéger les habitants (en l’occurrence, en maintenant l’infirmière dehors, le résultat obtenu est contraire à l’objectif poursuivi).

Plus rarement – et encore cela peut se discuter en fonction de la situation géographique -, l’infirmière ou l’infirmier libéral sera obligé de retrousser chemin ou d’appeler de l’aide si il se retrouve face à face avec un chien agressif.

« Ne vous inquiétez pas, il n’est pas méchant ! ». Facile à dire mais face à cette mâchoire aussi impressionnante que terrifiante, bien souvent l’infirmière libérale préférera ne pas vérifier la véracité de ces dires. Attendre de longues minutes qu’un proche ou un voisin veuille bien faire rentrer le fauve, rebrousser chemin après avoir essayé de joindre son patient ou se prendre pour un superhéros et ignorer cette menace en puissance…Chaque infirmière et chaque infirmier libéral a sa solution de prédilection. Toujours est-il, que ces situations ne sont pas exceptionnelles, même si elles se font plus rares en ville.

Quand l’infirmière libérale doit aussi apprendre à se défendre !

Une mésaventure plus rare encore est arrivée à une infirmière libérale du département de la Somme. C’était le 26 juin dernier, et notre infirmière doit se rendre chez un patient dans la commune de Wiry au Mont. Elle est habituée des lieux et pas de chien à l’horizon ni même de digicode. Elle visite un patient, à qui elle prodigue des soins liés à une addiction à l’alcool.

Pour une raison inexplicable, le patient, âgé de 65 ans, menace alors son infirmière libérale d’un …sabre. Difficile pour cette professionnelle de santé de jouer les Ninjas et pourtant elle a bien dû faire face à cette situation. Réussissant à alerter la Gendarmerie Nationale, l’infirmière libérale voit la maréchaussée arriver rapidement sur les lieux et interpeller le patient devenu agresseur. Placé en hôpital psychiatrique, il devra répondre de ses actes devant le tribunal le 24 janvier 2017. En attendant, l’infirmière libérale, choquée de cette agression -et on peut le comprendre-, s’est vue délivrer une incapacité totale de travail (ITT) de 15 jours.

Des professionnels de santé en perpétuelle adaptation aux événements du quotidien !

Ce fait divers, dont l’issue est heureuse puisque l’infirmière libérale a pu être assistée à temps, rappelle que les IDEL(s) doivent aussi, comme tous les intervenants au domicile des patients, s’adapter à des situations diverses. L’énervement de devoir réorganiser un emploi du temps déjà bien chargé apparait comme sans grande conséquence, même si … Et les raisons de chambouler ces emplois du temps ne manquent pas, car outre les digicodes et chiens de garde, les embouteillages voire les accidents de la circulation peuvent aussi amener à décaler un rendez-vous chez un patient, risquant de mettre à mal toute l’organisation de la journée. Doit-on parler des patients eux-mêmes, qui, au prétexte qu’ils sont partis faire « juste une course », font fondre la patience des infirmières libérales comme neige au soleil ?

L’exemple de l’infirmière libérale de l’Oise reste bien plus problématique, posant de nombreuses questions (Quid des personnes susceptibles d’être ou de devenir dangereuses ? Mesures à prendre pour se protéger lors d’une première intervention chez un patient ? …).

Dans tous les cas, ces événements imprévisibles font partie intégrante de la profession de l’infirmière. Les IDEL(s) restent avant tout des professionnels de santé au service des patients mais elles sont aussi, et par définition, des indépendantes, dont le cadre d’intervention n’est pas figé. Et pourtant, rares sont les études prenant en compte cette réalité pourtant bien quotidienne !

Quelle est la situation la plus insolite ou cocasse, que vous ayez du vivre au cours de l’exercice de votre profession ? De manière plus générale, comment avez-vous l’habitude de gérer ces imprévus de dernière minute ?