Entre énervement et lassitude, les infirmières libérales s’expriment !

 

Vous êtes nombreuses et nombreux à réagir chaque semaine aux sujets liés à l’actualité des infirmières et des infirmiers libéraux. Ces témoignages reflètent bien l’impression de ne pas être reconnus ni même entendus, impression pouvant mener à la dépression ou à l’énervement…

La lassitude face à des revendications passées inaperçues !

La manifestation du 08 novembre 2016 devait démontrer la mobilisation de toutes les infirmières de France, mais force est de constater que les infirmières libérales n’ont pas fait les gros titres des journaux pour cette mobilisation historique. Il faut dire, que l’élection américaine, et la surprenante désignation de Donald Trump, a éclipsé toutes les autres actualités, y compris les différentes manifestations des infirmières libérales et hospitalières.

Autant dire, que les infirmières libérales étaient déçues de ne pas avoir réussi à attirer l’attention, comme l’exprime parfaitement Séverine Dubaut, qui déplore que cette journée ait été masquée par les élections aux STATES. Donc on est passé quasi inaperçu. Théorie du complot ? Ou grosse gaffe du calendrier. Maintenant qui pouvait imaginer, il y a quelques semaines, que le milliardaire américain serait le prochain hôte de la Maison Blanche.

Meredith Pompeo se pose les (bonnes ?) questions en écrivant : « Impossible de se couper en 2 ! Quand il s’agit de se mobiliser pour manifester, personne pour nous remplacer et nous sommes réquisitionné(e)s à coup sûr …Comment se faire entendre dans ces conditions ? Arrêter de soigner ? laisser mourir des gens ? Laisser des gens au fond de leur lit dont la seule visite ou presque sera celle de l’infirmière ? Beau métier … exercé par des religieuses auparavant … on comprend mieux pourquoi ! »

Les infirmières libérales, des soignantes ou des bonnes sœurs ?

L’infirmière libérale d’aujourd’hui n’est certes que la « remplaçante » de la religieuse d’antan, qui visitait ses patients pour leur prodiguer des soins médicaux certes mais aussi pour les soutenir moralement et briser la solitude du quotidien. Mais cette image d’Epinal de l’infirmière libérale d’autrefois, la bonne sœur de nos campagnes, ne correspond plus à la réalité du XXIème siècle. Cette vérité se vérifie aussi lorsque l’on s’interroge sur les tenues des infirmières libérales, comme nous vous l’avons proposé il y a quelques jours.

Les infirmières et infirmiers libéraux ont été nombreux à réagir à ce sujet, préférant, pour une grande majorité d’entre-eux, les tenues confortables et pratiques, adaptées à la profession. Cécilia BNR semble représenter l’une des opinions les plus partagées sur le sujet lorsqu’elle écrit : Moi, je trouve surtout que les tenues courtes et les escarpins ne sont pas compatibles avec notre activité, en tout cas si tu fais des toilettes ou des soins techniques, comme se mettre accroupi, à genou, ou dans d’autres positions n’étant pas compatibles avec ce genre de tenue. Pour moi, cela ne correspond pas à mon activité, du coup c est jogging (rose, orange, fluo,), t-shirt et basket ». 

Un métier de plus en plus exigeant et avec une attente de plus en plus forte

Mais entre ces questions liées au quotidien des infirmières libérales et l’agacement de ne pas se faire entendre, les infirmières libérales sont aussi et avant tout contraintes de devoir s’adapter aux nouvelles contraintes pesant sur elles. Il suffit que soit envisagé le transfert de certaines compétences vers les ASH, par exemple, pour que les infirmières et infirmiers ne se sentent un peu plus dévalorisés.

Ainsi Thomas Goncalves résumait son état d’esprit, partagé par de nombreuses infirmières libérales ou hospitalières : « Je vais devenir ASH … ça ira peut être mieux !!! Où dire stop le 8/11 ; Ça suffit maintenant de NOUS dévaloriser !!!!!!! C’est vrai qu’une ASH a toutes les compétences requises pour éduquer et suivre un patient diabétique ….Je n’ai rien contre les ASH. Mais à chacun son travail. Avant tout, je prône la santé du patient ! Sinon je peux aussi être président de la République ! Une petite formation de 3 jours ET …. »

Ce manque de reconnaissance reste donc bien au cœur des préoccupations des infirmières et des infirmiers libéraux. Et quel que soit le sujet, les IDEL(s) semblent être contraintes de devoir attendre qu’une nouvelle équipe gouvernementale ne soit mise en place avant d’espérer voire une évolution nette et bénéfique, et c’est en cela, que le sentiment de colère et d’injustice gagne du terrain….

Et vous, quel est votre sentiment par rapport à cette « ignorance » ou tout du moins cette « méconnaissance » de la profession ? Gardez-vous des raisons d’espérer ou êtes-vous plutôt pessimistes sur le sujet ?