Les premières semaines de la nouvelle année ne laissent pas présager d’un avenir plus rose pour les infirmières libérales. Même si le Ministère de la santé ne fait plus la sourde oreille à leurs revendications, on est en droit de s’interroger sur la sincérité de ce changement de cap.

Les infirmières libérales dépitées en ce début d’année 2017

Alors qu’en fin d’année 2016, on pouvait croire que la campagne électorale qui s’annonçait allait faire avancer les nombreuses revendications des infirmières et infirmiers libéraux, on se rend compte aujourd’hui, que cette période est plus sujette à des règlements de comptes politiciens qu’à de véritables engagements sur le domaine de la santé notamment.

Alors que depuis novembre 2016, on nous promettait un engagement massif de toute la cause infirmière pour faire entendre la voix d’une profession en danger, on constate que la mobilisation générale n’est qu’un leurre et qu’une poignées d’irréductibles ne représentent pas le même impact que des milliers de professionnels de santé.

L’année 2017 ne commence donc pas sous les meilleures auspices pour les infirmières et infirmiers libéraux comme pour tous les professionnels de santé de manière plus générale.   Est-ce pour autant une raison de désespérer de cette nouvelle année, qui ne fait que commencer ou au contraire l’occasion de s’enflammer pour les jours prochains, qui ne pourront n’être que meilleurs…

Le bilan de la santé mais pas des infirmières libérales

Pour comprendre ce sentiment d’abandon ressenti par les infirmières libérales, il suffit de prendre connaissance du bilan qu’a dressé le président de la République, François Hollande, lors de son déplacement à Poitiers le 26 janvier dernier. En déplacement dans le CHU de la ville et accompagné de la Ministre de la Santé, Marisol Touraine, il a souligné les avancées en matière d’accès aux soins dans les hôpitaux. Il s’est également félicité des 31.000 recrutements dans les hôpitaux et de la multiplication des maisons de santé. Enfin, il a loué le projet de loi sur la fin de vie, projet porté par la maire de la ville de Poitiers, Alain Claeys. Mais ce bilan aura aussi (et surtout, diront certains) été l’occasion de dénoncer les menaces pesant sur le système social français, attaquant sans le nommer le candidat François Fillon.

Il n’a pas été dit grand-chose des réformes entreprises pour les infirmières libérales, ni même qu’il n’a été évoqué les grands projets pour les soins de ville. Est-ce que les propos à ce sujet soient trop minces pour faire l’objet d’une déclaration ? Chacun jugera, mais cela se traduit donc par ce sentiment d’abandon, de délaissement, sentiment très mal vécu par un grand nombre d’infirmières et d’infirmiers libéraux.

2017, année blanche ou année noire pour les infirmières libérales ?

Pourtant, les prochaines semaines devraient être marquées par une accélération des décisions prises pour les infirmières et infirmiers libéraux. Ainsi, après la manifestation du 24 janvier dernier, le Ministère de la Santé a publié un communiqué. Ce dernier annonce notamment le lancement, le 8 février, d’une grande « concertation sur l’actualisation du décret d’actes infirmiers. » Certes cette concertation porte sur des sujets aussi nombreux que variés, mais elle représente l’étape préliminaire à de véritables changements. Toujours est-il que si la colère des infirmières libérales ces dernières années résultait principalement du silence du Ministère face à leurs revendications, ce n’est désormais plus le cas, puisque chaque revendication, portée par les manifestants du 24 janvier dernier, a fait l’objet d’une réponse des autorités. Réponse laconique, invitant à la patience mais soulignant que tous les dossiers allaient être instruits, mais la prise en compte a au moins l’honneur d’exister.

La question est de savoir, si cette nouvelle bienveillance est dictée par la volonté réelle de faire avancer les choses ou si des objectifs plus politiques n’interférent pas dans ce revirement de situation. D’autant plus que les jours prochains, de nombreux candidats à la fonction suprême devraient révéler, de manière plus détaillée, leurs projets en matière de santé, et il est fort à parier, que les infirmières et infirmiers libéraux comme toutes les autres professions médicales et paramédicales ne devraient pas être oubliées.

Les avancées promises par le Ministère de la Santé à quelques mois de la fin de la mandature vous paraissent-elles sincères ? Les infirmières libérales doivent-elles négocier fermement avec les autorités en place ou doivent-elles plutôt entamer les négociations avec ceux visant la direction du pays ?