Des infirmières libérales avec plus de compétences pour lutter contre les déserts médicaux ?

Et si les infirmières libérales comme les autres professions paramédicales étaient la solution d’avenir pour lutter contre ces déserts médicaux ? C’est une des voies abordées par les sénateurs qui se sont réunis sur le sujet, alors qu’en est-il vraiment.

Les infirmières et infirmiers libéraux, des professionnels recherchés par toutes les régions de France

Nous avons déjà évoqué les contraintes, pouvant, exister ici et là, sur l’installation des infirmières et infirmiers libéraux sur le territoire. Les régions sous dotées ou au contraire sur dotées expliquent ces disparités vis-à-vis de la liberté d’installation des professionnels infirmiers. A ce constat doit aussi s’ajouter celui plus général (et peut-être plus dangereux encore) des déserts médicaux, qui progressent. Il faut entendre par là non pas la sous dotation d’un territoire en infirmières ou infirmiers libéraux mais le manque généralisé de professions médicales et paramédicales sur un territoire donné. La question a été timidement évoqué par certains candidats à l’élection présidentielle, mais ce sont principalement les sénateurs qui ont alerté l’ensemble de la classe politique et des décideurs sur le sujet. C’est autour de cette problématique des déserts médicaux, que se sont réunis les sénateurs le 22 février dernier.

Cela a été l’occasion de lister l’ensemble des initiatives, déjà testées ou mises en place pour certaines et de dresser les voies à étudier et les axes à prioriser.

 

Des professionnels paramédicaux pour garantir l’accès aux soins

Les créations de maisons pluridisciplinaires ont été encouragées par les sénateurs, qui voient dans cette concentration de professionnels une solution pour répondre aux demandes des patients, tout en proposant des conditions d’exercice plus attirantes pour les infirmières libérales et tous les professionnels de santé concernés. Cependant, comme l’ont très justement souligné les sénateurs, ces maisons de santé ne représentent une solution que lorsque les structures existent déjà. Dans une région déjà délaissée par les professionnels, la création d’une telle structure serait difficile voire impossible. Cette voie de la concentration des professionnels de santé dans un lieu unique serait donc la réponse à des régions, dans laquelle l’offre de soins est tendue, mais ne pourrait pas satisfaire aux autres problématiques des déserts médicaux.

Les incitations financières ont également montré leurs limites. Attirer des infirmières libérales ou des professionnels de santé dans un lieu donné doit également permettre à ces professionnels d’exercer leur activité dans des conditions normales, sans avoir recours à des aides ou subventions. Les élus de la nation ont pourtant tenu à insister sur l’importance de ces questions, qui plongent une bonne partie des habitants de ces territoires dans le désarroi et la colère. La liberté face à l’accès aux soins n’est alors plus qu’une belle idée.

Des infirmières libérales pour pallier au manque de médecins

 

De toutes les pistes évoquées, l’une semble avoir réuni le plus d’opinions favorables de la part des sénateurs. L’idée n’est pas nouvelle puisqu’elle consisterait à transférer les compétences des médecins vers les infirmières, puis des infirmières libérales vers les aides-soignantes. C’est donc bien toute la chaine de soins au niveau local, qui serait revue. La délivrance de certificat de sport serait ainsi possible avec une consultation infirmières, de même que les infirmières libérales disposerait alors d’un champs de compétences élargi en ce qui concerne la vaccination, par exemple. L’infirmière libérale pourrait également être le relais local pour accompagner les patients vers des consultations médicales virtuelles, …. Bien des exemples ont été cités, même si l’encadrement et l’organisation posent encore de nombreuses questions. De leur côté, les aides-soignantes pourraient se voir autoriser à prendre en charge les injections sous-cutanées.

La voie de « cascade de délégation » devrait, selon les sénateurs, être étudiée rapidement par les nouveaux responsables de la santé dans les semaines à venir, car le problème ne fera que s’accentuer avec le temps. Les sénateurs ont également souligné, que ces mesures devraient au préalable être longuement expliquées afin d’éviter le durcissement des réflexes corporatistes, d’abord ceux des médecins généralistes puis ceux des infirmières libérales.

Cette réunion des sénateurs aura néanmoins permis (et c’était sans aucun doute un des objectifs de la rencontre) de mettre le sujet des déserts médicaux et de l’installation des infirmières libérales et autres professions paramédicales au centre du débat. Il sera donc intéressant de suivre sous quelle forme ces idées seront reprises ou abandonnées par tel ou tel candidat.

 

Et vous, comment pensez-vous pouvoir lutter contre ces déserts médicaux, qu’aucune politique de santé n’arrive à enrayer ? Le transfert de compétences vous apparait-il comme la voie à privilégier ?