Après des mois de débat et de campagne, les élections présidentielles françaises vont bientôt se terminer. A quelques jours de cette échéance, les infirmières libérales peuvent-elles s’attendre à un véritable changement en ce qui les concerne ?

Infirmière libérale, une profession à réinventer, une place à définir

Dimanche 07 mai 2017 se terminera cette très (trop ?) longue campagne électorale et nous connaitrons enfin le résultat de ce vote et donc, en théorie, les grandes orientations de la politique générale de la France pour les 5 années à venir. En matière de santé aussi, cette élection revêt une importance capitale, puisqu’elle s’inscrit dans un contexte d’évolution de la société. Le vieillissement de la population, la consécration de l’ambulatoire et de l’hospitalisation à domicile, les attentes des Françaises et des Français en ce qui concerne leur fin de vie, … autant de sujets qui sont au cœur du quotidien des infirmières et infirmiers libéraux de France.

Le blog d’Albus, le logiciel Infirmier, n’est pas le lieu pour discuter de politique ou pour décortiquer le programme de chacun des deux candidats, qui seront départagés dans quelques jours. En revanche, nous pouvons nous interroger sur le peu de place faite à la Santé de ville au cours de cette campagne. Certes, tous les médias (ou presque) ont profité de ces échéances électorales pour présenter des portraits, plus ou moins flatteurs, d’infirmières libérales ou hospitalières. Mais le débat de fond sur la santé n’a pas eu lieu, et il n’aura certainement pas lieu avant le second tour de ces élections.

L’infirmière libérale, une professionnelle indépendante ou une partenaire de l’HAD ?

Les sujets relatifs à la santé publique et à l’organisation de ces soins de ville sont trop nombreux pour être évoqués l’un après l’autre. En revanche, la place de l’infirmière libérale dans cette organisation des soins mérite que l’on s’y attarde un moment pour mieux comprendre les grandes orientations qui se dessinent. L’hospitalisation à domicile, dans son principe, et les services ambulatoire des établissements hospitaliers ne seront pas remis en cause dans les années à venir, et c’est donc la place de l’infirmière libérale dans ce système de soins, qu’il faut redéfinir.

Les deux visions de la santé en France pour les 5 années qui viennent insistent sur la nécessité de garantir l’égalité des soins pour tous les français. Pour y parvenir, Emmanuel Macron croit aux atouts de la télémédecine mais aussi à la multiplication de maisons de santé. De son côté, Marine le Pen estime que cette augmentation des établissements pluridisciplinaires de santé sur tout le territoire ne pourra être envisagée que si elle se double d’une augmentation du numerus clausus.

Le quotidien des infirmières libérales encore sujet à beaucoup d’interrogations ?

On comprend bien que les grandes orientations ne seront pas remises en cause, et qu’il appartiendra donc aux autorités de demain d’organiser le travail de tous les professionnels libéraux de santé. Du kinésithérapeute à l’infirmière libérale, en passant bien évidemment par les médecins de ville, ce sont aussi les rapports entre ces professionnels d’une part et ceux entre ces professionnels et les structures de santé qui devront être encadrés. Les infirmières et infirmiers libéraux ne disposent pas, en l’état actuel du débat, d’informations concrètes sur les modalités de ces réorganisations. Il faudra donc qu’ils attendent le 08 mai pour prendre connaissance des changements qu’impliquera le nouveau cap donné à la politique de la Santé en France. En revanche, les deux candidats mettent en avant des mesures emblématiques. De son coté, Emmanuel Macron mise sur la prévention en précisant que les « 40.000 étudiants de santé consacreront 3 mois de leur temps à des actions de prévention ». Si on ne connait pas encore les formes exactes de ce « service prévention obligatoire », les étudiants infirmiers seront donc impliqués dans des projets ambitieux pour la santé publique en France. Marine le Pen insiste sur sa volonté de restreindre (ou même interdire) l’exercice d’une profession de santé à un professionnel étranger, tout en souhaitant permettre aux médecins retraités (il n’est pas évoqué le cas des infirmières libérales) de (ré)exercer, à conditions avantageuses, dans les déserts médicaux.

Il faudra donc attendre encore quelques jours avant de connaître précisément les grandes orientations pour l’organisation de la profession d’infirmière libérale pour les 5 années à venir, d’autant plus, que les contraintes et les exigences de la réalité imposeront aux prochains responsables de la santé publique en France de s’adapter, quitte à oublier certaines promesses…

Pensez-vous que ces élections présidentielles vont changer concrètement le quotidien des infirmières libérales ? Télémédecine, formation, rapprochement avec les établissements de HAD, … quelles seraient selon vous les pistes les plus importantes à suivre ?