Le mercredi 17 mai, le premier gouvernement d’Edouard Philippe a été rendu public. Marisol Touraine est remplacée au Ministère de la Santé par une clinicienne reconnue : Agnès Buzyn. Est-ce un bon signe pour les infirmières libérales ?

Une nouvelle ère pour les infirmières et infirmiers libéraux de France

La nomination du nouveau gouvernement a suscité pas mal de réactions, et de nombreuses surprises sont venus émailler cette annonce. Le remplacement de Marysol Touraine fait partie de ces surprises, puisque c’est Agnès Buzyn, qui a été nommée Ministre de la Santé alors que de nombreux observateurs pensaient voir l’arrivée d’Olivier Véran. Officiellement, le libellé du ministère du premier gouvernement d’Edouard Philippe, le Premier Ministre, a également évolué puisqu’Agnès Buzyn est Ministre des solidarités et de la Santé.

De nombreux chantiers difficiles sont d’ores et déjà sur le bureau de la nouvelle Ministre, qui sera notamment en charge de répondre aux nombreuses demandes des infirmières libérales mais aussi de bien d’autres professionnels de santé. C’est donc une personnalité de la société civile, qui est appelée à prendre les rênes de la Santé en France. A 53 ans, Mme Buzyn dirigeait le Collège de la Haute Autorité de Santé (HAS). C’est ce dernier, qui est chargé d’évaluer les pratiques médicales mais aussi les médicaments en France. Cette ancienne interne des Hôpitaux de Paris a dirigé l’Unité de soins intensifs d’hématologie adulte et de greffe de moelle entre 1992 et 2011 de l’hôpital Necker.

Une professionnelle à la tête du Ministère des Solidarités et de la Santé

Le parcours professionnel de la nouvelle Ministre atteste bien qu’elle connait la réalité de la santé aujourd’hui en France. Dirigeante de l’INCa, Institut National du Cancer, professeur d’Université, Mme Buzyn est avant tout une clinicienne et une chercheuse, connue et reconnue de ses pairs. C’est à ce titre, que ses différentes fonctions au sein des agences de l’Etat, auxquelles elle a participé, ont permis de mettre en avant ses capacités de meneuse.

Depuis qu’elle est à la tête de la HAS, la nouvelle ministre a ouvert les instances sanitaires aux associations de patients, démontrant le goût du dialogue et de la concertation. C’est peut-être dans ces qualités, que les syndicats mais aussi les infirmières et infirmiers libéraux placent une grande partie de leur espoir pour les années à venir. En effet même si l’heure du bilan de l’action menée par Marisol Touraine, de nombreux acteurs de la santé dénoncent déjà le manque de concertation, qui a caractérisé ces 5 dernières années.

Des grands espoirs placés dans ce changement d’équipe

Les relations entre les professionnels de santé et le Ministère s’étaient en effet distendus au cours de ces dernières années, et le syndicat des médecins libéraux a déjà réagi à cette nomination en insistant sur la nécessité d’un « changement de méthode est attendu et nécessaire au rétablissement de relations de confiance ». Outre les nombreux dossiers qui l’attendent, la Ministre sait déjà que son objectif prioritaire sera de renouer la confiance et donc d’engager de nouvelles discussions avec tous les acteurs de la Santé en France, y compris avec les infirmières et infirmiers libéraux. Si certains soulignent déjà quelques questions relatives à d’éventuels conflits d’intérêt, la Ministre des solidarités et de la santé a déjà pu expliquer, dans une interview accordée à La Croix en 2016, sa façon de faire : « À l’INCa, j’ai eu des décisions difficiles à prendre. Et à chaque fois, je me suis dit la même chose : est-ce que cela sera ou non utile aux patients ? Une fois cela en tête, la décision est plus facile. » Cette approche sera-t-elle la même en tant que Ministre de la Santé ? On ne devrait pas tarder à le savoir avec les premières déclarations de la nouvelle Ministre de la Santé.

 

Qu’attendez-vous de cette nomination d’une clinicienne à la tête du Ministère de la Santé ? Espérez-vous un véritable changement dans la négociation et les relations entre infirmières libérales et Ministère ?