L’avenir des infirmières libérales renforcé par l’état des établissements de santé

 

Un récent rapport détaille l’état des établissements de santé en France. Même si ce dernier ne dit rien ou presque sur les infirmières libérales, il souligne néanmoins les tendances de fond pour les années à venir. Et les perspectives sont loin d’être pessimistes pour les IDEL(s).

Les infirmières libérales, des indépendantes mais des soignantes avant tout

On l’oublie trop souvent en limitant les sujets sur les infirmières libérales aux litiges nés des dossiers d’indus ou en soulignant la complexité et la lourdeur des contraintes administratives pesant sur les IDEL(s), mais si ces dernières sont certes des indépendantes, elles demeurent avant tout des soignantes.

Qu’il s’agisse d’une prescription ponctuelle du médecin traitant, de soins à prodiguer suite à une hospitalisation en ambulatoire ou de traitements plus récurrents dans le cadre d’un maintien à domicile, les patients attendent avant tout de leurs infirmières ou infirmiers libéraux des soins effectués dans les règles de l’art.

Une fois rappelé cette évidence, force est de constater que l’évolution de notre société et l’orientation des politiques publiques en matière de santé laissent entrevoir un avenir plus optimiste qu’il n’y parait pour les infirmières libérales. C’est en tout cas ce qu’il ressort de la lecture de l’édition 2017 de l’ouvrage Les Etablissements de Santé, publié sous l’égide de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Si ce dernier s’intéresse principalement aux établissements de santé, il reste néanmoins riche d’enseignement sur les attentes qui pèsent sur les infirmières libérales.

Des infirmières libérales garantes de la continuité des soins

Cette étude souligne qu’en 2015, ce sont 12.4 millions de patients qui furent hospitalisés dans les 3.089 structures hospitalières du pays. Dans le détail, on comptabilise ainsi :

  • 12 millions de séjour en hospitalisation complète
  • 16 millions de journées en hospitalisation partielle
  • 21 millions d’actes en ambulatoire
  • 3 millions de passages dans les 723 services d’urgence du pays.

Ces données brutes soulignent l’augmentation de l’activité hospitalière. Les urgences voient ainsi leur fréquentation doubler depuis 1996, alors que le vieillissement de la population explique l’intensification de l’activité hospitalière. Dans le même temp, l’étude souligne aussi la tendance de la baisse des séjours en hospitalisation complète au profit des hospitalisations en court et moyen séjour mais aussi de l’hospitalisation à domicile (HAD), qui donne un rôle majeur aux infirmières libérales. Avec la généralisation de l’ambulatoire, les soins de ville, prodigués par les professionnels libéraux de santé, croissent plus rapidement. Les perspectives en la matière laissent entrevoir une poursuite de cette tendance. Mais pour les infirmières et infirmiers libéraux, l’activité devrait aussi et surtout s’intensifier avec le développement de l’hospitalisation à domicile. (HAD)

L’hospitalisation à domicile, les infirmières libérales au cœur du dispositif

Pour éviter ou raccourcir une hospitalisation plus conventionnelle, l’hospitalisation à domicile n’a cessé de se structurer depuis 1957, date à laquelle cette orientation des soins a commencé à se développée en France. Si l’HAD concerne les patients de tous les âges en théorie, elle est choisie, dans plus d’un cas sur deux, pour des patients âgés. Prescrite par le médecin traitant ou un médecin hospitalier, l’hospitalisation à domicile répond aussi à la généralisation des services ambulatoires, avec une croissance des soins à prodiguer après un séjour hospitalier. Le rapport de la DREES souligne bien que cette évolution de l’hospitalisation à domicile devrait encore perdurer dans les années à venir, nécessitant donc un recours de plus en plus fréquent aux professionnels de santé exerçant en libéraux.

 

Du fait du vieillissement de la population, de la hausse des pathologies chroniques et de la double exigence de qualité des soins et de maîtrise des dépenses, les établissements de santé et leur place dans le système de soins évoluent. Ils s’adaptent par des restructurations régulières et des coopérations nouvelles pour répondre à un éventail de besoins allant de prises en charge rapides et technicisées – liées au développement de l’ambulatoire – à des traitements plus lourds et plus longs pour des patients en affection de longue durée ou âgés, souvent polymédiqués.

C’est en cela, que cette étude chiffrée et complète sur les établissements de santé démontre bien que le rôle et l’activité des infirmières libérales est appelé à s’intensifier dans les années à venir, même si cette étude ne précise pas les évolutions, qu’il faudra envisager, pour accompagner ces changements.

Et vous, comment envisagez-vous l’évolution de votre activité à court et moyen terme ? Considérez-vous que les infirmières libérales seront de plus en plus sollicitées dans les années à venir ou que l’HAD devra au contraire se centraliser davantage ?