L’appel à la mobilisation générale lancée aux infirmières et infirmiers généraux

Les organisations, représentant la profession infirmière en général et les infirmières libérales en particulier, appellent à une mobilisation générale le 20 novembre prochain. Une contestation de grande ampleur qui, les IDEL(s) l’espèrent, qui devrait faire bouger les autorités publiques.

 

Les infirmières libérales sous pression, des revendications toujours pas entendues

On le prédit depuis plusieurs semaines et même plusieurs mois, mais les infirmières libérales, comme leurs consœurs hospitalières sont aujourd’hui sous pression extrême et elles en ont marre de ne pas être entendues par les pouvoirs publics. Leur colère était déjà à son comble au cours de cet été, après que les infirmières et infirmiers libéraux aient vu leurs négociations conventionnelles closes sans même que de réelles décisions n’aient été prises. Depuis des semaines, elles en appellent aux autorités publiques pour sortir d’une situation ingérable mais aussi stressante au quotidien. De nombreuses initiatives ont été prises par les infirmières libérales elles-mêmes mais aussi par les syndicats représentatifs de la profession, pour contester cette absence d’avancée, ce mépris affiché à l’égard de ces professionnelles de la santé. C’est en tout cas, le sentiment qui prédomine.

Ce sentiment d’exaspération s’est encore accru dans les premiers jours du mois de septembre, lorsque le président de la République, Emmanuel Macron, et la Ministre de la Santé, Mme Agnès Buzyn, ont présenté la vaste réforme du système de santé du quinquennat. Et si les attentes des infirmières libérales étaient fortes en la matière, le président de la République soulignait l’ambition démesurée de cette réforme : « Cela ne se fera pas en un jour, mais nous devons restructurer notre organisation pour les 50 années à venir. »

 

Le plan Santé 2022, un manque de considération et de respect vis-à-vis des infirmières libérales ?

Depuis le 18 septembre, date à laquelle le plan Santé 2022 a été dévoilé au grand public, les infirmières libérales et hospitalières ne cessent de manifester leur mécontentement, estimant qu’elles sont les grandes oubliées de cette réforme. On connait déjà l’hostilité des infirmières libérales devant une des mesures phare de ce plan de réforme. Elles ne comprennent toujours pas comment le gouvernement a préféré créer des postes d’assistants médicaux pour « libérer du temps médical » sans prendre le temps et le soin de satisfaire à leurs exigences. Et le mécontentement gagne du terrain, puisque désormais c’est toute une profession qui entend se faire entendre. C’est pourquoi 13 associations, représentant les infirmières et infirmiers libéraux, appellent à une mobilisation générale pour le 20 novembre prochain, en espérant bien faire plier le gouvernement. Toutes les revendications se retrouvent dans la lettre ouverte, qui a été adressée par ces organisations aux autorités publiques, et notamment lorsqu’il est demandé : « La profession infirmière doit-elle accepter comme solde de tout compte la création des infirmières en pratiques avancées (IPA) dont les prérogatives promises ont été rognées par le corps médical quand parallèlement le gouvernement s’emploie à servir sur un plateau aux médecins généralistes des « secrétaires sanitarisées » payées par la collectivité ? »

 

Stop aux infirmières oubliées, un appel à la vigilance et à la reconnaissance

Les infirmières et infirmiers libéraux s’étonnent également du peu de cas fait à leur profession, alors que le gouvernement a réaffirmé la volonté d’accélérer ses efforts en matière d’ambulatoire. A côté des exigences faites sur la réforme nécessaire de la NGAP, les organisations représentatives dénoncent cette mise à l’écart des IDEL(s) qui restent les seul(e)s professionnels de santé à se déplacer quotidiennement chez les patients : « La diminution des durées moyennes de séjours à l’hôpital prônée par nos tutelles et voulue dans le cadre du virage ambulatoire devrait amener les décideurs à mettre en adéquation la nomenclature des actes infirmiers remboursés par l’assurance maladie avec les objectifs de ce « virage ambulatoire » et leurs réelles compétences. Bien que les infirmières libérales soient les dernières professionnelles de santé à se déplacer quotidiennement au domicile de leurs patients, qu’elles opèrent un maillage complet du territoire, leurs négociations conventionnelles avec l’assurance maladie se heurtent à des fins de non-recevoir sur la valorisation de mesures qui sont pourtant essentielles à la réussite de ce « virage ambulatoire ». (Observance thérapeutique, chimiothérapie orale, consultations de suivi, bilan de soins infirmiers…). Où est la cohérence ? »

C’est donc une mobilisation générale, qui entend défendre tous les intérêts de la profession infirmière qui se prépare pour le 20 novembre prochain. Il reste à savoir si les autorités publiques percevront l’urgence de répondre à ces attentes, après des mois de silence angoissant….

Et vous, quelle sera votre principale revendication pour le 20 novembre ? Estimez-vous que cette nouvelle mobilisation sera utile à la profession ?