Les infirmières libérales se forment à mieux connaître leurs patients

Devenir infirmière implique un cursus, intégrant la connaissance des multiples pathologies, mais ignorant, en grande partie, le quotidien des patientes et des patients. Cette lacune est désormais comblée, puisque des simulateurs garantissent aux infirmières libérales de se mettre dans la peau de personnes âgées.

Mieux comprendre pour mieux soigner, les actions à destination de la profession infirmière

 

Alors que les autorités publiques et les différents syndicats représentatifs des professions médicales et paramédicales s’attachent à préparer la généralisation de la e-santé, les professionnels de santé sur le terrain cherchent à mieux appréhender la situation de leurs patients. Pour les infirmières et infirmiers libéraux et hospitaliers, prendre conscience des difficultés que peut représenter le quotidien pour les personnes âgées est ainsi utile au quotidien. Avec le vieillissement de la population, mais aussi l’ambition affichée de vouloir renforcer l’hospitalisation à domicile, les infirmières libérales sont de plus en plus souvent confrontées à des patientes et des patients âgées. Outre les multiples pathologies, pour lesquelles les IDEL(s) interviennent au domicile de leurs patients, il fat aussi comprendre les douleurs et les contraintes, que ces derniers peuvent ressentir dans les gestes du quotidien.

Plusieurs expérimentations sont actuellement réalisées sur l’ensemble du territoire de l’Hexagone. Elles concernent en premier lieu les infirmières hospitalières, et plus précisément celles travaillant dans les EPHAD, mais s’ouvrent de plus en plus aux infirmières et infirmiers libéraux. Des simulateurs permettent à ces professionnels de santé de vivre, pour quelques dizaines de minutes, la situation d’une période de 80 ans et plus.

 

Simuler la situation d’une personne âgée pour mieux anticiper ses besoins et ses attentes

 

Ces simulateurs reproduisent les raideurs articulaires, pour permettre aux infirmières libérales et hospitalières de prendre conscience que les déplacements du quotidien peuvent être source de douleurs et de maux en tout genre. Les conditions de vue et d’audition sont également reproduites, garantissant aux soignants de comprendre que la perception de la réalité par leurs patients est grandement dégradée avec l’âge. Les infirmières, essayant ce simulateur, sont alors invitées à reproduire des gestes simples du quotidien, comme s’assoir ou se lever, boire un simple verre d’eau, aller aux toilettes, ….

Le simulateur leur permet alors de dépasser la simple étude du diagnostic et de ressentir les sensations perçues par les patientes et les patients. D’autant plus que ces simulations ne reproduisent pas les douleurs et les troubles, qu’impliquent les pathologies des patients. L’expérience est bénéfique et enrichissante, à en croire les nombreux témoignages. Cela permet de prendre en compte des situations jusque-là ignorées ou délaissées, et d’adapter, en fonction de ces nouvelles expériences, l’exercice de son expertise au quotidien.

Les infirmières libérales à l’écoute de leurs patients, des innovations pour la santé de demain

 

Si la part de personnes âgées dans la patientèle des infirmières et infirmiers libéraux est appelé à s’accroitre dans les années à venir, on comprend mieux l’utilité de ce type de « formation » par l’expérimentation. Les infirmières libérales ont un emploi du temps ultra-chargé et elles sont toujours en recherche de gain de temps. Cette course contre-la-montre permanente peut devenir un obstacle pour les patients les plus âgés, et adapter son rythme en tenant compte de la réalité du patient peut au final être bénéfique dans la gestion de son emploi du temps. Les infirmières et infirmiers, qui ont suivi cette simulation, le confirment : c’est aux soignants, et donc en l’occurrence aux infirmières et infirmiers, de se mettre à la place de leurs patients, et non pas à ceux-ci d’exprimer leur souffrance ou leur difficulté.

On devrait donc voir ces simulations se généraliser à tout le territoire français, et à cibler de pus en plus les infirmières et infirmiers libéraux, jusqu’à ce que cette simulation soit reconnue comme une formation à part entière. Et à une époque, où les autorités sanitaires du pays mettent en avant la bienveillance, cette décision ne devrait pas tarder à être prise.

 

Et vous, avez-vous déjà suivi une telle simulation en vous mettant dans la peau d’une personne âgée ? Si oui, partagez votre expérience ? Et si vous souhaitez l’essayer, quels en seraient alors selon vous les principaux résultats ?