Une grande partie de la patientèle des infirmières et infirmiers libéraux est constituée par des personnes âgées. Ce constat sera encore plus criant dans les années à venir, d’autant plus que les patients sont nombreux à vouloir éviter le placement en EHPAD ou toute autre forme d’hospitalisation.

 

Les personnes âgées, une patientèle à part pour les infirmières libérales et pour tous les professionnels de santé

 

Qu’elles soient à leur domicile ou qu’elles aient rejoint une structure de soins, notamment un établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes (EHPAD), les personnes âgées nécessitent plus de soins que le reste de la population. Cette évidence incontestable explique que ces personnes âgées constituent une patientèle importante pour les professionnels de santé libéraux, notamment pour les infirmières et infirmiers libéraux. Le vieillissement de la population et les études démographiques confirment que le phénomène va s’accentuer dans les années à venir. A ce constat vient s’ajouter l’ambition affichée par les autorités publiques de développer plus encore les soins ambulatoires et l’hospitalisation à domicile. Cela donne encore plus d’importance aux soignants, qui visitent quotidiennement les patientes et les patients à leur domicile, et tous les spécialistes et les acteurs de la santé s’accordent à souligner la place essentielle de l’infirmière libérale dans le dispositif.

Cette situation explique aussi les tensions, qui peuvent exister entre les structures de soins d’hospitalisation à domicile et les infirmières libérales, agissant en leur nom ou à celui de leur cabinet, bien que ces dernières puissent aussi intervenir pour ces mêmes structures. Toujours est-il que l’accroissement du nombre de personnes âgées dépendantes, hospitalisées à domicile ou non, est anticipé depuis bien des années en France.

L’hospitalisation à domicile, un enjeu de santé publique ou un défi sociétal ?

 

Toutes les pistes envisageables pour faire face à cet accroissement de la patientèle âgée sont étudiées. Certains EHPAD n’ont pas hésité à se doter de robots, capables de proposer des exercices cognitifs. Il ne s’agit pas de remplacer le personnel soignant mais bien d’apporter une assistance supplémentaire, permettant de dégager du temps à ces professionnels de santé. Si de telles solutions sont envisageables dans les structures de soins, elles se développent également fortement pour renforcer l’hospitalisation à domicile ou tout du moins le maintien à domicile.

Les infirmières et infirmiers libéraux doivent rester en veille quant à ces nouveaux dispositifs. Des systèmes de télésurveillance, associés à des capteurs, sont désormais en mesure de détecter les éventuelles chutes de la personne âgée vivant seule chez elle. L’alerte est immédiatement donnée, et les secours peuvent ainsi intervenir rapidement. Si les innovations en la matière (et on parle même aujourd’hui de Silver Economie, intégrant le maintien à domicile comme un secteur économique à part entière) sont nombreuses, elles n’amenuisent en rien la place de l’infirmière ou de l’infirmier libéral. Le facteur humain reste en effet essentiel, tant sur le plan médical que sur le plan humain et social. Car vouloir élargir les possibilités de maintien à domicile pour les personnes âgées ne constituent pas seulement un objectif de santé publique, mais bien un véritable projet de société.

Soins, coordination et relations humaines, l’infirmière libérale bien plus qu’une simple soignante

En prodiguant les soins prescrits et en s’assurant de l’état général de ses patients, l’infirmière libérale répond à ses missions de santé. Mais parce qu’elle est souvent le premier (et parfois le seul) contact médical de son patient, l’infirmière libérale remplit aussi le rôle de coordinatrice entre les autres professionnels de santé.

Les infirmières libérales sont déjà, en cela, un atout pour maintenir le patient à son domicile mais aussi pour éviter une hospitalisation (ou réduire la durée de cette dernière). Mais c’est aussi l’infirmière libérale qui endosse le rôle de « lien social ». Dans certaines situations, l’IDEL sera un des rares contacts de la personne âgée isolée. Cette rupture de l’isolement représente un autre bienfait (non pris en compte et non mesuré) de l’infirmière libérale, qui visite quotidiennement ses patients. La profession s’impose donc bien comme essentielle si on veut faciliter le choix des patients eux-mêmes. Car, plus de 8 Français sur 10 (81 % exactement) affirment vouloir terminer leur vie chez eux, quand dans la réalité seul un décès sur 4 est situé au domicile. Alors, l’infirmière libérale est-elle un des piliers pour satisfaire à cette demande ?

 

Et vous, comment pensez-vous cette relation particulière entre la personne âgée et son infirmière ou son infirmier ? Quelles seraient selon vous les mesures à prendre pour améliorer la situation ?