Se lancer en créant un cabinet d’infirmière libérale représente une ambition pour de nombreuses professionnelles. Ce projet doit conduire à travailler seule en totale autonomie, même si aujourd’hui, cet exercice solitaire de l’IDEL tend à disparaitre au profit de formes plus collectives.

Infirmière libérale, un exercice solitaire dans un cadre collectif

Bien souvent, l’infirmière libérale est présentée à tort comme une professionnelle de santé, exerçant seule et sans liens ni avec ses consœurs ou confrères ni avec les autres professionnels concernés. Pourtant, la réalité est toute autre, et cette différence est bien visible dans les choix, que doit faire l’infirmier libéral lorsqu’il se lance dans l’aventure de l’indépendance. En effet, devenir infirmière libérale représente un choix de vie mais ne constitue en rien la rupture de toutes les relations pouvant exister. Il s’agit de voir les multiples possibilités qui existent pour en prendre pleinement conscience.

Il sera ainsi possible de créer un cabinet d’infirmière libérale, tout en collaborant avec une structure de santé de type Hospitalisation à domicile (HAD). L’infirmière libérale pourra également intégrer ou collaborer avec un Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) ou même avec un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Dans la préparation de son installation en tant qu’infirmière libérale, la professionnelle pourra (et devra) également faire le choix de travailler seule ou de rejoindre d’autres IDEL(s). Dans tous les cas, elle devra s’organiser pour garantir la continuité des soins, nécessitant de collaborer avec d’autres infirmiers libéraux.

HAD, maisons de santé pluriprofessionnelle, SSIAD, … comment bien se décider ?

Le choix peut être difficile, d’autant plus que les règles applicables à une maison de santé pluridisciplinaire ne sont pas les mêmes que celles en vigueur en HAD ou en SSIAD. Ces spécificités (sociales, légales, fiscales, …) obligent la future infirmière libérale à répondre à d’innombrables questions portant sur des sujets aussi variés que nombreux. Une fois le choix effectué, l’infirmière libérale devra alors signer un protocole avec la structure sélectionnée dans le cas de l’HAD ou des SSIAD.

A ces structures traditionnelles bien connues des infirmières et infirmiers libéraux, il faut ajouter les maisons ou pôle de santé, souvent nommés par leur acronyme les MSP pour maisons de santé pluridisciplinaire. Comme leur nom l’indique, elles regroupent autour d’au moins deux médecins d’autres professions médicales et paramédicales, parmi lesquelles les infirmières libérales sont en bonne place. On a déjà présenté les avantages de se lancer comme infirmière libérale en rejoignant ce type de structure, même s’il faut toujours souligner qu’il existe aussi quelques contraintes. Dans tous les cas, et quel que soit le choix de l’infirmière ou de l’infirmier libéral, chacun doit admettre que l’exercice partagé et le regroupement représentent deux des piliers du transformation de notre système de santé.

Vers la fin de l’isolement des infirmières libérales ?

Pour répondre aux modifications impliquées par l’évolution démographique de notre pays (vieillissement de la population notamment, allongement de la durée de vie, …) mais aussi pour satisfaire aux grandes orientations de notre politique de santé (généralisation des soins ambulatoires, renforcement des possibilités en matière d’hospitalisation à domicile, …), les autorités publiques incitent les infirmières libérales et tous les autres professionnels de santé à délaisser l’exercice solitaire pour se regrouper et pour se diriger vers un exercice des soins de ville plus partagé.  Les incitations matérielles, fiscales ou financières sont innombrables pour attirer les IDEL(s) notamment.

Exercer seule lorsque l’on devient infirmière libérale reste toujours possible, mais il faudra alors assumer l’ensemble des charges liées à ce choix. Charges financières, impliquant l’acquisition d’un véhicule dédié à cette activité professionnelle, l’achat des équipements numériques nécessaires au quotidien (Smartphone, ordinateur, lecteur de carte vitale, …). Investissement en temps, puisque l’infirmière libérale devra alors s’occuper de toutes les tâches administratives, depuis la facturation jusqu’à la gestion des rejets et des incidents de remboursement. Dans tous les cas, même en choisissant d’exercer seule, l’infirmière libérale devra obligatoirement faire appel à une infirmière libérale remplaçante, qu’elle soit en collaboration ou en association, pour pouvoir garantir la continuité des soins, un argument supplémentaire pour reconnaître que l’exercice isolé de la profession d’infirmière libérale est devenu aussi illusoire que démotivant.

 

Pour vous, quelle sera la forme à privilégier pour les infirmières libérales de demain ? En maison de santé pluridisciplinaire, ou avec une structure d’HAD ou de SSIAD ?