Décidément les saisons se suivent et se ressemblent pour les infirmières libérales. Après un combat pour défendre leur système de retraite, les infirmières libérales s’opposent aujourd’hui entre elles sur un sujet qui devait pourtant les rassembler : les IPA. Et tout cela alors que les infirmières hospitalières veulent elles-aussi se faire entendre.  

Les infirmières et infirmiers hospitaliers en grève le 14 novembre prochain

C’est par la dégradation lente mais continue des conditions de travail depuis plus des années, que les infirmières et infirmiers hospitaliers sont appelés à se mettre en grève le 14 novembre prochain. Bien que l’une de leurs revendications rejoignent celles exprimées par les infirmières libérales il y a quelques semaines (la défense de la retraite), les motifs ne concernent à priori que les infirmières et infirmiers salariés, même si … En se plaignant de la baisse d’attractivité du métier d’infirmière hospitalière, c’est toute la profession, qui est en danger selon ces professionnels de santé. Pour renforcer leur argumentation, les infirmiers soulignent les nombreuses places vacantes en IFSI (Institut de formation en soins infirmiers) mais aussi le constat que 30 % des jeunes infirmières abandonnent la profession avant d’atteindre 5 années d’exercice. Certes, la problématique de la fréquentation des IFSI est en passe d’être réglée, depuis que les études pour devenir infirmière soient accessibles depuis Parcoursup, mais le personnel paramédical hospitalier entend maintenir une pression forte sur le gouvernement pour éviter une « explosion du système ». Et cette baisse d’attractivité de la profession se fait ressentir aussi auprès des infirmières libérales, même si ces dernières ne sont pas appelées à se joindre au mouvement.

Les infirmières libérales entre fierté et déconvenue pour l’officialisation des IPA

En ce début de mois de novembre, un autre sujet concentre les débats parmi les infirmières libérales. Depuis plusieurs semaines, des voix s’élevaient pour réclamer les décrets d’application pour donner une réalité concrète aux Infirmières en pratique avancée libérales. C’est chose faite depuis lundi 4 novembre, date à laquelle l’Assurance Maladie a validé l’avenant définissant la rémunération des futures IPA exerçant en libéral. Mais le consensus n’a pas été possible, puisque seuls 2 syndicats (Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) et Fédération nationale des infirmiers (FNI)) sur 3 (Convergence infirmière a refusé de signer). Les signataires ont justifié leur volonté par leur approche qui ambitionne de tendre vers un revenu référence de 3.000 à 3.500 euros mensuels nets pour une IPA à temps plein exerçant en libéral, et ce avec environ 350 patients. L’IPA libérale percevra donc chaque trimestre 32.70 € par patient, avec une majoration à 58.90 une fois par an. Ce forfait pourra enfin être majoré de 3.90 € pour les enfants de moins de 7 ans et les personnes âgées de plus de 80 ans. A cette rémunération s’ajoutera un forfait de 20 €, payé une seule fois lorsqu’un nouveau patient intègre la file active de l’IPA libérale. Pour finir, l’indicateur d’exercice coordonné du forfait annuel d’aide à la modernisation sera porté de 100 € pour les infirmières libérales à 400 € pour les IPA libérales et à 1120 € pour les IPA en zone de sous-densité médicale. Une aide à l’installation spécifique (27.000 € sur deux ans) sera également accessible pour les IPA libérales décidant de se consacrer exclusivement à cette activité.

L’application des dispositifs liés aux Infirmières en pratique avancée et celle de leur rémunération ne faut pas l’unanimité au sein des infirmières et infirmiers libéraux. Et elle pourrait même dégrader à terme un peu plus l’image de la profession, qui semble se déchirer sur le sujet. Ainsi, les Infirmiers de Bloc Opératoire (IBODE) ont réagi à ces nouvelles mesures. Ces infirmiers hospitaliers expliquent ainsi : « Cela fait des années que les différents gouvernements nous oublient à chaque Plan Santé, mais celui annoncé par Mme Buzyn est une aberration. Celui-ci donne aux infirmières en pratique avancée (IPA) le droit de suturer et/ou de faire des plâtres aux urgences avec rémunération supplémentaire. Pourtant ces pratiques font partie de notre décret de compétences du 27 janvier 2015« . On peut cependant penser, que la solution sera plus apaisée avant l’arrivée des premières infirmières en pratique avancée exerçant en libéral, à moins que d’ici-là, …

Et vous, quel est votre avis sur les nouvelles IPA ? Comprenez-vous aussi la grève des infirmiers hospitaliers le 14 novembre et la colère des IBODE(s) ?