Concernées comme tous les actifs à la profonde réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage, les infirmières libérales connaitront, à partir du 1er janvier, de nouvelles opportunités pour envisager leur reconversion. Est-ce un appel d’air qui se dessine pour une profession déjà malmenée par ailleurs, ou les infirmières libérales resteront-elles engagées dans ce métier si prenant et passionnant ?

 

La reconversion, un priorité pour les autorités publiques, une réalité pour les infirmières libérales

 

Depuis deux ans, le domaine de la formation professionnelle et de l’apprentissage connait une transformation en profondeur. Initiée par la loi pour « choisir son avenir professionnel », cette réforme concerne tous les actifs, qu’ils soient indépendants ou salariés, dirigeants d’entreprises ou en recherche d’emplois. Les infirmières libérales sont comme tous les actifs concernés par cette transformation, dont l’avènement est annoncé pour l’année 2020. Dans quelques semaines, les autorités publiques dévoileront la super application, destinée à permettre à chacun et chacune de pouvoir choisir, s’inscrire et payer une formation continue sans faire appel à un opérateur de compétences (OPCO ou OPCA).

En d’autres termes, une infirmière libérale pourra dès le 1er janvier prochain mobiliser son CPF (Compte personnel de Formation) pour suivre un apprentissage, devant lui permettre de sécuriser son parcours professionnel mais pouvant aussi lui permettre de s’engager dans un projet de reconversion professionnelle. Pour rappel, chaque infirmière libérale bénéficie de 500 € par an, un crédit qui vient abonder un CPF, dont le solde ne peut pas être supérieur à 5.000 €. L’infirmière libérale pourra donc utiliser ses droits à formation pour s’engager dans un projet de reclassement et ainsi se former pour changer de métier.

La reconversion des infirmières libérales, un choix de plus en plus fréquent

 

Si les infirmières et infirmiers libéraux pourront donc choisir de suivre une formation en rapport avec leur activité (les évolutions induites par cette réforme n’impactent pas les exigences en matière de formation continue, faites aux professionnels de santé) ils pourront également l’utiliser pour changer de profession, un choix déjà pris par de nombreuses professionnelles de santé. Certains spécialistes du domaine considèrent même que cette avancée pourrait inciter des IDEL(s) à sauter le pas et à quitter une profession, jugée de plus en plus contraignante et exigeante.

Pourtant, la vocation reste une des raisons, qui poussent un grand nombre d’infirmières à choisir cet exercice libéral. Et pourtant. Sur un forum infirmier, une infirmière expliquait ainsi comment les 14 années passées à exercer cette profession l’avaient usée : « Mauvaise évolution du métier, plus le temps de rien, trop de pression, cela ne correspondait plus du tout avec ma vision du métier. À la maison, tout le monde en pâtissait donc j’ai décidé de tout plaquer il y a deux ans. J’ai fait des saisons viticoles et je viens d’être embauchée dans un domaine en tant qu’ouvrière viticole. Je revis et profite pleinement de mes enfants. Je suis passionnée parce que ce que je fais, à l’air libre et sans pression. ».

Ce phénomène va-t-il s’accélérer en 2020 avec les possibilités offertes aux infirmières libérales de pouvoir s’engager dans une formation de reclassement ?

Des professions séduisantes pour la reconversion des infirmières libérales

Toutes les infirmières libérales n’aspirent pas à devenir ouvrière viticole, mais certaines en revanche souhaitent rompre avec une profession aux horaires trop contraignants, et qui impose de plus en plus de responsabilités pour de moins en moins de reconnaissance. Ces griefs souvent exprimées par les IDEL(s) conduisent certaines à privilégier une transition en douceur, permettant de prolonger cet attachement à la relation avec les patients.

La formation permettra ainsi à une infirmière libérale de s’orienter vers le métier de socio-esthéticienne, activité n’ignorant pas la relation humaine avec le patient et pouvant déboucher sur de nouvelles activités (esthéticiennes à domicile, …). Ce sont ces opportunités et ces évolutions de carrière, que la réforme du CPF souhaitent privilégier et faciliter, même si au départ, l’ambition ne devait pas concerner les professionnels de santé, dont la démographie est déjà assez problématique.

 

Et vous, considérez-vous que ce big bang de la formation professionnelle va induire un appel d’air pour les infirmières et infirmiers libéraux ? Etes-vous vous-même engagé dans une démarche de ce genre ?