S’installer en tant qu’infirmière libérale dans une métropole ou préférer exercer dans une campagne reculée reste un choix personnel, que chacune et chacun doit bien mesurer. Car si la mission et les objectifs demeurent identiques, le quotidien en est profondément transformé.

 

Infirmière libérale des villes ou IDEL rural, des missions différentes ?

En décidant de s’installer dans un cabinet infirmier ou de rejoindre une maison pluriprofessionnelle de santé, l’infirmière libérale fait déjà un choix important pour son avenir professionnel. Mais le choix de son lieu d’installation sera tout aussi important et impactant sur son quotidien que celui de l’activité indépendante. Certes, des incitations peuvent orienter son choix, notamment les aides proposées pour privilégier les zones sous-denses, mais ces incitations financières ne constituent pas le seul critère de décision.

L’infirmière ou l’infirmier libéral pourra ainsi privilégier de s’installer dans sa région d’origine ou au contraire privilégier un terroir, qui a suscité un véritable coup de cœur. Une question pourra alors se poser avec plus ou moins d’importance en fonction des choix de chacune et chacun. L’infirmière libérale exercera-t-elle son activité en ville ou en milieu urbain, ou est-elle appelée à devenir une infirmière libérale rurale ? Cette interrogation n’est pas que sémantique, et il suffit de parcourir les forums d’infirmiers libéraux pour prendre conscience des différences pouvant exister entre ces deux choix radicalement différents. Et pourtant, la mission de l’infirmière libérale reste la même, qu’elle soit en ville ou à la campagne. Alors quelles sont ces différences et ces spécificités ?

Des patients plus nombreux en ville avec toujours moins de temps pour les visiter

 

C’est une lapalissade, et pourtant. La patientèle d’un infirmier libéral en zone rurale sera moins importante que celle d’une IDEL installée au cœur d’une métropole. C’est une simple question statistique. En revanche, parce que l’habitat en milieu rural n’est pas concentré, cela impliquera pour l’infirmier ou l’infirmière d’effectuer plus de déplacement. Les trajets d’un IDEL en zone rurale sont plus longs, et cet allongement peut même être conséquent dans certaines zones désertées. Des distances plus longues et donc des frais (essence, usure de la voiture, …) plus importants même si…

Car bien que les distances soient raccourcies pour une infirmière libérale en zone urbaine, la durée du trajet n’en sera pas plus courte pour autant. A l’inverse de la campagne, les villes se caractérisent par des embouteillages de plus en plus récurrents, ce qui, finalement, allonge la durée du trajet sans en accroitre la distance. L’angoisse des infirmières et infirmiers libéraux de Paris et des grandes métropoles de l’Hexagone face aux manifestations du mois de décembre 2019 est inconnue des IDEL(s), ayant opté pour la campagne pour exercer leur profession.

Ville ou campagne, un choix de vie pour une même vocation

 

Que dire aussi du problème du stationnement, qui peut vite devenir un véritable cauchemar dans les grandes agglomérations. Trouver une place, payer son stationnement (ou une amende), …, la question du parking ne se pose pas en zone rurale, avec la possibilité de toujours se stationner à proximité du domicile.

Mais c’est parce que les patients des campagnes sont plus isolés que ceux des villes, qu’ils attendent plus de leur infirmière ou infirmier libéral. Dans bien des cas, l’IDEL est alors le seul contact de la journée et savoir écouter et prendre son temps constitue une attende plus forte en zone rurale.

Il ne s’agit donc pas de distinguer un lieu par rapport à un autre mais bien de souligner qu’entre la ville et la campagne, les différences sont de taille pour une infirmière libérale. Certaines témoignent sur des forums en expliquant qu’elles ne pourraient pas quitter la ville avec toutes ses commodités alors que d’autres justifient leur départ des grandes villes pour retrouver une vie moins stressante et usante au quotidien. Des partisans des deux aspects de cette même profession, qui, bien qu’en désaccord, se retrouvent ensemble pour souligner que la relation patient – infirmière libérale reste au cœur de cette vocation.

Et vous, exercez-vous en ville ou à la campagne ? Avez-vous connu les deux modes d’exercice ? Et quel est votre avis sur la question ?