La télémédecine a connu un véritable boom depuis le début de l’épidémie. Les médecins mais aussi les infirmières libérales ont ainsi pu prendre conscience des opportunités, qu’elle permettait. Et nul doute, qu’elle fera partie des pistes quand le temps de la refonte du système de santé sera venu.

 

Après l’épidémie de COVID-19, les infirmières libérales et les soignants en général attendent un retour des patients

Tous les soignants, à l’hôpital comme à la ville, s’attendent à un retour des patients, qui ont déserté hôpitaux et cabinets de médecins. Les infirmières libérales aussi n’ont pu que constater une réduction de la demande de soins, même si les concernant, la demande de soins à domicile est restée soutenue pour les patients hospitalisés à domicile. Pourtant, toutes les études le soulignent, la demande de soins s’est effondrée depuis le début de l’épidémie. Le 15 avril dernier, Nicolas Revel, directeur général de l’Assurance Maladie, l’a confirmé par des chiffres, qui inquiètent tous les professionnels de santé.

L’Assurance Maladie a ainsi souligné, que les médecins généralistes avaient enregistré, depuis le début du confinement, une baisse de 40 % de la fréquentation de leur cabinet, et que cette baisse atteignait même 50 % en ce qui concerne les spécialistes. Plus d’un patient sur 3 (35 % précisément) interrogé à cette occasion avouait même avoir reporté un soin en raison de la situation sanitaire nationale. Dans quelques jours, les infirmiers libéraux connaitront un (très) lent retour à la normale, même si les soins dits de ville devraient, eux-aussi, connaître des évolutions durables dans le temps.

La médecine connectée, une mise en avant pendant l’épidémie

On se souvient, que lorsque le plan de Réforme « Ma Santé 2022 », le gouvernement avait souligné à l’époque d’inciter au développement massif de la télémédecine. Les soins à distance étaient présentés comme une des solutions envisageables pour lutter contre la désertification médicale mais aussi pour optimiser la prise en charge de tous les patients en France. Les autorités publiques promettaient alors des avancées rapides tant pour les médecins que pour les infirmières et infirmiers libéraux. Pourtant, le succès escompté n’était pas au rendez-vous. Si le gouvernement avait tablé sur 500.000 téléconsultations pour l’année 2019, seules 60.000 avaient été réalisées.

En revanche, depuis le 17 mars dernier et le début du confinement, les consultations à distance connaissent un véritable boom. Non seulement, les médecins peuvent garder le lien avec leurs patients et consulter sans déroger aux gestes barrières, mais cette médecine 2.0 s’est ouverte exceptionnellement pendant le confinement aux infirmières et infirmiers libéraux pour le suivi infirmier notamment mais aussi aux masseurs kinésithérapeutes, qui peuvent suivre leurs patients, à partir du moment où le premier rendez-vous a été réalisé en présentiel.

Et demain, la téléconsultation des infirmières libérales toujours autorisée ?

Avant confinement, la téléconsultation médicale ne représentait que 0.1 % des consultations totales (semaine du 1er au 8 mars) alors qu’elle bondissait avec un million de téléconsultation pour atteindre 28 % de l’activité médicale pendant la semaine du 6 au 12 avril, plus d’une consultation sur 4 était donc réalisée à distance. En réponse aux demandes de nombreuses infirmières et infirmiers libéraux, le suivi infirmier peut aussi être réalisé à distance. Toutes ces mesures, prise dans l’urgence de l’épidémie, seront réévaluées a déjà prévenu l’Assurance Maladie et toutes ne sont pas destinées à s’inscrire dans la durée. En revanche, les infirmières libérales comme les autres soignants sont bien conscients, que la santé de demain ne pourra pas s’imaginer sans le recours aux nouvelles technologies.

Les mentalités changent, y compris chez les professionnels de santé, qui se préparent à gérer le déconfinement en s’assurant que l’épidémie ne reparte pas de plus belle. Le Dr Jacques Battistoni, président de MG France, sait que médecins généralistes et infirmières libérales devront renforcer leur collaboration, en expliquant sa vision de »l’après 11 mai ». : « Mais en dehors du cabinet, nous devons mieux nous coordonner avec les infirmiers pour effectuer les tests ou le suivi à domicile des patients Covid ».

Ce sont ces initiatives, qui vont nourrir le débat, appelé à s’ouvrir dans les semaines à venir et devant refonder le système de soins en France. Les infirmiers libéraux comme l’ensemble du secteur doivent s’attendre à ce que la télémédecine prenne toute sa part dans les évolutions, qui sont attendues.

Et vous, considérez-vous que la télémédecine soit appelée à prendre plus d’importance dans le quotidien des IDEL(s) ? Sous quelles formes et de quelle manière ?