Dans quelques semaines, ou mois tout au plus, on connaitra dans le détail les orientations initiées par la loi sur le grand âge et la perte d’autonomie. Les infirmières libérales portent sur le sujet des revendications et espèrent que, pour une fois, elles seront entendues.

Une loi sur le grand âge et l’autonomie attendue par la population toute entière

 

Depuis des années, les gouvernements successifs l’ont tous affirmé, il faut réformer en profondeur notre politique d’accompagnement du Grand Âge et de la perte d’autonomie. Depuis plusieurs mois, le gouvernement actuel, alors dirigé par Edouard Philippe, confirmait que le dossier était au centre de nombreuses discussions avec des experts et des spécialistes désignés. Aujourd’hui, le Ministre de la Santé, Olivier Véran, l’affirme haut et fort. La loi sur le Grand Âge et l’autonomie « est presque prête » et elle « sera sans doute la grande réforme sociale de cette fin de quinquennat très attendue par des millions et des millions de familles ».

C’est une satisfaction pour une grande majorité de la population, concerne par ces problématiques. Et avec le vieillissement de la population, la question se posera avec de plus en plus d’insistance au fil des années. Mais si la population française est impatiente de connaitre les détails de cette réforme, les professionnels concernés le sont tout autant. Les EHPAD et autres établissements de soins ont besoin de réponses à des questions posées depuis de nombreuses années, notamment en termes de financement et de recrutement. Les soignants de ville, au premier rang desquels les infirmières libérales, sont eux aussi en première ligne pour accompagner ces patients âgés et en perte d’autonomie. Les attentes sont nombreuses et variées.

 

Une loi annoncée pour le début de l’année 2021, avec un financement déjà adopté ?

 

Infirmières et infirmiers libéraux comme un grand nombre de professionnels de santé dits de ville espèrent beaucoup de cette nouvelle réforme. Entre la volonté affichée par une majorité de la population de terminer sa vie à domicile et les efforts des pouvoirs publics pour réduire le recours à l’hospitalisation, la pression de l’augmentation incessante de la demande de soins a fait naitre de nombreux espoirs. Cependant, les infirmières libérales gardent raison, se souvent du nombre de fois où leurs attentes ont été déçues, comme dernièrement au cours du Ségur de la Santé.

En revanche, si les besoins de cette réforme sont immenses, la loi, avant même d’être présentée, pourra s’appuyer sur une nouvelle source de financement (sans que l’on sache, à cette heure, si les moyens de financement seront à la hauteur des attentes). En effet, la création d’une cinquième branche de la Sécurité Sociale entièrement consacrée à la perte d’autonomie. Cette décision souligne la volonté de concrétiser les bonnes intentions affichées en y allouant les ressources financières, jugées comme suffisantes.

 

Quelles évolutions pour les infirmières libérales avec cette nouvelle loi ?

 

Il est difficile de se prononcer sur cette question, tant que le texte de loi ne sera pas rendu public. Mais d’un point de vue pratique, deux axes principaux semblent devoir émerger. D’un côté, l’organisation des EHPAD devra être revue en profondeur, et la question de la médicalisation de ces établissements devrait être tranchée définitivement. D’un autre côté, bien que le Ministère de la Santé affirme que les revendications des infirmières libérales ne seront pas oubliées, on semble se diriger vers le développement de modèles intermédiaires entre l’hôpital et la ville.

On en revient à un des fondements de la politique de santé depuis le début du quinquennat : la coopération et la coordination entre professionnels de santé. Spécialisée de cette thématique, la députée LREM de Haute Garonne, Mme Monique Iborra, explique ainsi :

« Cela dépend du niveau d’autonomie des personnes, mais il existe des habitats partagés, les résidences autonomie, qu’il faut identifier sur un territoire »

 

Pour les infirmières et infirmiers libéraux, dont une bonne partie de la patientèle est constituée de personnes âgées, cela signifierait donc d’intervenir dans une nouvelle structure même intermédiaire. Sous quelles conditions ? Pour quelle rémunération ? Et sous quel statut ? Les questions sont déjà nombreuses à ce stade, et nul doute que la présentation officielle du projet de loi devrait être une nouvelle occasion de pouvoir évoluer les positions des uns et des autres. Reste alors à savoir, quelle sera la marge de manœuvre possible …

 

Et vous, qu’attendez-vous de cette loi sur la perte d’autonomie ? Les orientations déjà indiquées vous semblent-elles aller dans le bon sens ?