Quand la crise du Covid-19 masque les problèmes du quotidien !

 

Depuis plusieurs semaines, la crise du coronavirus occupe toute l’actualité. Alors que les spécialistes s’interrogent sur la seconde vague, infirmières et infirmiers libéraux se désespèrent de mesures prises parfois trop rapidement mais aussi du manque de considération portée à d’autres revendications toutes aussi importantes.

Les infirmières libérales sont-elles considérées comme prioritaires pour la vaccination ?

 

On a déjà beaucoup écrit sur l’épidémie de coronavirus, et notamment sur la probabilité et les conséquences de la survenue d’une seconde vague. Les autorités publiques, elles, voient encore plus loin en pensant déjà à ce moment, où un vaccin sera enfin mis au point pour protéger les populations. Et plusieurs organismes ont été chargés, dès le début du mois de juillet de réfléchir à la stratégie de vaccination. Le Comité Analyse Recherche et Expertise (CARE), le Conseil scientifique et le comité Vaccin Covid-19 ont ainsi réfléchi à cette stratégie et ils ont remis des préconisations au gouvernement. Ce sont ces préconisations, qui ont été rendues public le 24 juillet dernier.

Ces préconisations et d’autres travaux ont été pris en compte par la Haute Autorité de Santé (HAS) qui a publié un document préparatoire à l’élaboration de cette stratégie. Plusieurs scénarii ont été imaginés, mais dans tous les cas, la HAS souligne :

Quelle que soit la situation épidémique à l’arrivée d’un vaccin, les professionnels de santé et du médico-social de première ligne apparaissent comme les populations cibles prioritaires et incontournables

 

Les infirmières et infirmiers libéraux sont donc considérés comme prioritaires en ce qui concerne la vaccination.

 

La mobilisation des infirmiers libéraux pour lutter contre la propagation de l’épidémie et éviter la seconde vague !

 

 

Bien que les infirmières et infirmiers libéraux portent de nombreuses revendications, le Covid-19 reste néanmoins au cœur de l’actualité les concernant. Si les IDEL(s) déplorent d’avoir été totalement oubliées et méprisées par le Ségur de la Santé, elles prennent connaissance, au fur et à mesure des décisions, des évolutions qui sont décidées quant à l’évolution de leurs devoirs et de leurs prérogatives. Ainsi, un décret, publié le 25 juillet au Journal Officiel, a élargi les professions autorisées à réaliser les tests de dépistage. Les infirmières libérales et hospitalière font désormais partie de ces professions habilitées au « prélèvement d’échantillon biologique. «

Initialement, seuls les techniciens de laboratoire disposaient de cette habilitation, mais le gouvernement a du élargir le nombre de professionnels pour pouvoir répondre à ses ambitions. Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé expliquait que cette décision « «permet à n’importe qui de bénéficier d’un test PCR entièrement remboursé, sans avoir besoin d’une ordonnance et sans avoir à se justifier de la démarche ou présenter des symptômes».

Cet élargissement décidé pour les tests PCR est destiné à réduire les délais d’attente et à massifier le dépistage, solution préconisée par le Conseil Scientifique. Certains soulignent déjà, que cette montée en puissance du nombre de tests réalisés ne solutionnera le problème de l’interprétation de cs tests, interprétation elle aussi considérée comme trop « lente ». De nombreux infirmières et infirmiers libéraux s’interrogeaient dès ce week-end sur la mise en pratique de cette décision, tant sur les forums spécialisés que sur les réseaux sociaux : « comment pouvons-nous coter le prélèvement ? Qui devons-nous enregistrer en tant que prescripteur s’il n’y a pas d’ordonnance ? …

 

Des décisions prises en fonction des situations sans planification à long terme ?

 

Il ressort aussi de la lecture de tous ces commentaires, un sentiment de malaise. Que ce soit pour les tests de dépistage ou encore pour la stratégie de vaccination, les infirmières et infirmiers libéraux estiment manquer d’un cap général et que ces décisions sont prises en urgence avec parfois des revirements de position. Difficile dans ce cas-là de se projeter sereinement dans l’avenir, d’autant plus que des problématiques déjà anciennes restent toujours en suspens, de la revalorisation des actes à l’évolution des règles d’installation des IDEL(s).

La crise du Covid-19 nécessite certes une adaptation rapide et ajustable à tout moment, mais elle ne doit pas masquer les problèmes qui se posent au quotidien, sous peine de voir ces contraintes augmenter et devenir paralysantes.

Et vous, estimez-vous que cette crise du Covid-19 constitue un obstacle à la prise en compte des revendications des infirmières et infirmiers libéraux ?