L’installation d’une infirmière libérale, une liberté sous contrôle

 

L’été est propice aux révisions, et les futurs étudiants en soins infirmiers ne sont pas les seuls. C’est aussi la période privilégiée, au cours de laquelle de nombreuses infirmières envisagent une reconversion, comme par exemple passer du statut hospitalier à celui d’infirmière libérale. C’est une décision lourde de sens et de conséquences, qu’il faut murir, alors peut-on imaginer meilleure période que ces deux mois d’été.

C’est d’autant plus important, que pour s’installer en tant qu’infirmière libérale, la candidate devra s’affranchir des démarches administratives et se conformer à toutes les obligations qui lui sont faites (sans parler des contraintes et autres exigences, qui lui sont imposées). Bien que l’année 2020 ne présente que peu d’évolution dans le processus d’installation d’une infirmière libérale, autant savoir à quoi s’attendre.

 

1.   Remplir les conditions pour s’installer en tant qu’infirmière libérale

 

Une jeune infirmière diplômée d’Etat ne peut pas prétendre s’installer en tant qu’IDEL. En effet, outre l’obtention du diplôme (ou sa reconnaissance officielle si il a été obtenu dans un autre pays), la future infirmière libérale doit avoir pratiqué sa profession d’infirmière pendant 24 mois (en équivalence temps plein) dans une structure de soins généraux et ce dans les 6 années précédant cette installation.

2.   Le choix de la structure, liberté ou décision forcée ?

 

Il convient ensuite de se décider pour le statut, sous lequel l’IDEL exercera. En théorie, l’infirmière libérale peut s’orienter vers l’installation pure ou préférer la collaboration, créer ou rejoindre une société d’exercice ou se lancer dans l’aventure de l’exercice individuel. Chaque choix a des conséquences financières, comptables et sociales.

En s’installant comme infirmière libérales, la professionnelle peut néanmoins se sentir contrainte dans cette apparente liberté. D’une part, tout est fait désormais pour inciter à la collaboration entre professionnels de santé et ce sous de multiples formes. D’autre part, le choix du lieu d’exercice ne relève pas de cette liberté absolue.

3.   Choisir son lieu d’exercice, un choix contraint pour s’installer en tant qu’IDEL

L’infirmière libérale doit alors choisir son lieu d’implantation, en fonction de ses aspirations et de ses envies pour commencer, mais aussi en tenant compte de la viabilité de son projet. En effet s’installer comme infirmière libérale implique de recruter (ou d’acheter) une patientèle. Aussi, une réelle différence existe entre les zones sous-dotées et celles qualifiées de surdotées.

Un dispositif de régulation à l’installation des infirmières libérales a donc été adopté avec des incitations financières pour s’installer dans les « déserts médicaux » et des freins ou interdictions pour interdire de venir s’ajouter à une zone, déjà surreprésentée en nombre d’infirmières et d’infirmiers libéraux. L’avenant 6 à la convention nationale des infirmières libérales va encore plus loin, puisque dans ces zones surdotées : une infirmière libérale, quittant une telle zone, devra obligatoirement nommer son successeur, sous peine de voir le poste définitivement disparaitre.

 

4.   Préparer son installation, de l’ambition à la réalité

C’est lorsque ces prérequis ont été validé, que l’infirmière libérale pourra concrétiser son projet, en respectant les principales démarches administratives :

  • Inscription à l’ordre national des Infirmiers (ONI),
  • Contact de l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour obtenir le précieux sésame qu’est le numéro ADELI, remplacé à terme par Répertoire partagé des professionnels intervenant dans le système de santé (RPPS), pour lequel les références seront transmises par l’ONI
  • Se rapprocher de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de son lieu d’exercice afin de disposer de la Carte de professionnelle de Santé (CPS). Il est à noter que la CPAM a mis en ligne un site permettant de s’inscrire directement pour le lancer en tant qu’infirmière libérale.
  • Inscription et déclaration préalable à l’URSSAF, à la CARPIMKO

 

A ces incontournables démarches administratives s’ajouteront la souscription des assurances :

  • L’Assurance responsabilité Civile professionnelle (RCP), obligatoire
  • Eventuellement un contrat-prévoyance,

L’inscription en tant que profession libérale ou la création d’une entreprise impliqueront là-aussi de suivre un formalisme précis, tout comme il est vivement conseillé de se rapprocher d’une Association de gestion agréée (AGA) pour prendre en compte les exigences de la comptabilité pour un professionnel de santé libéral.

Pour optimiser son installation, l’infirmière libérale devra aussi se doter du matériel de transmission (lecture carte vitale,   signature des FSE, les feuilles de soins électroniques) ainsi que d’un logiciel infirmier afin de se faciliter le quotidien.

 

Il ne reste plus alors qu’à commencer cette nouvelle vie professionnelle, qui s’annonce aussi passionnante, que vous en avez rêvé.

Et vous, vous souvenez-vous de cette période d’installation en tant qu’infirmière libérale ?