Rendre les études infirmières plus attractives fait partie des objectifs du gouvernement, et cela passe par de nombreuses évolutions, comme notamment la suppression de tout quota pour la voie de l’apprentissage.

 

La formation initiale des infirmières et infirmiers, une ambition portée par le gouvernement

 

Les autorités publiques ne parlent plus, ou beaucoup moins, des déserts médicaux et des zones présentant une concentration trop forte de professionnels de santé, tout comme elles reconnaissent plus aisément les problématiques du manque de personnel en milieu hospitalier. C’est pourquoi, après le Ségur de la Santé, la formation des infirmières et infirmiers mais aussi de tous les autres professionnels de santé a été inscrit comme un axe prioritaire dans le plan de relance de notre économie. La France a besoin d’infirmières libérales et hospitalières en nombre dans les années à venir, et le Ministère de la Santé a souligné étudier une évolution des missions assignées à la profession infirmière pour mieux reconnaitre leur rôle central dans le système de Santé en France.

Pour attirer les candidats, le gouvernement agit sur deux axes prioritaires, bien que l’année 2020 ne soit pas propice à instaurer un cadre apaisé pour les études en soins infirmiers et plus généralement pour les études supérieures. Il faudra cependant, dans un avenir proche :

  • Rendre le métier d’infirmière hospitalière ou d’infirmière libérale plus attrayant, que ce soit en termes de rémunération qu’en termes de condition de travail. Le chantier est titanesque, mais il est inscrit dans les priorités du Ministère
  • Accueillir dans les meilleures conditions les étudiants et étudiantes en soins infirmiers et optimiser leur accompagnement jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

Ces deux axes de travail se doubleront enfin de la reconnaissance de certaines spécialisations, dont la plus visible et la plus commentée reste l’infirmière en pratique avancée.

 

Entre stage et apprentissage, la confrontation des ESI à la réalité du quotidien des soignants

 

Comme nous l’avons déjà précisé ci-dessus, l’année 2020 n’est en rien une année de référence, puisqu’en mars dernier, les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) fermaient leur porte, laissant leurs étudiantes et étudiants rejoindre les équipes de renforts, dont l’hôpital avait tant besoin. Si la situation est différente en cette seconde période de confinement, les étudiants en soins infirmiers continuent de constituer une part non négligeable des renforts qui œuvrent au quotidien pour surmonter cette deuxième vague. Des revendications existent sur les conditions et les modalités d’organisation de ces renforts, mais tout cela sera étudié après la crise.

Toujours est-il, qu’il faudra bien pour les autorités répondre à la problématique des stages pour les ESI, un sujet qui concentre une grande partie de la colère de ces étudiantes et étudiants. La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) avait ainsi publié une étude en 2017, et le constat était dans appel

54,9 % des étudiants ont interrompu leur formation suite à des problématiques de stage.

Pour réussir à rendre la filière plus attractive, le Ministère de la Santé devra donc bien apaiser les tensions à ce sujet.

L’apprentissage, une nouvelle voie pour la profession infirmière

 

En revanche, le Premier Ministre a déjà officialisé une mesure pour les études infirmières. Depuis septembre 2020, il n’existe plus de quotas pour préparer le concours d’Etat d’infirmier par la voie de l’apprentissage. Cette voie est accessible à tous les étudiants répondant aux deux conditions :

  • Être âgé de moins de 30 ans,
  • Avoir obtenu l’équivalence Aide-Soignant

Accessible à partir de la 2nde ou de la 3ème année, l’apprentissage pour devenir infirmière fait partie de ces décisions, sur lesquelles s’appuient le Ministère de la Santé pour renforcer sa stratégie.

Le contrat d’apprentissage mobilise les 3 parties, à savoir l’étudiant(e), l’IFSI, et la structure d’accueil. L’IFSI reste responsable de l’enseignement théorique et clinique mais aussi du suivi du parcours de stage de l’étudiant(e). L’apprentissage est une réponse pratique apportée aux étudiants et étudiantes cherchant une source de financement à leurs études, puisqu’ils perçoivent une rémunération et les frais pédagogiques de la formation ne sont plus à leur charge. Pour Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), cette mesure pourrait se traduire rapidement par un engouement des étudiantes et étudiants : « « Seuls 900 apprentis travaillent dans le secteur sanitaire privé, alors que nous pourrions former en apprentissage entre 4000 et 5000 personnes »

Et vous, estimez-vous que l’apprentissage va attirer de nombreux étudiants pour devenir infirmier ? Quelles seraient selon vous les mesures à prendre pour rendre les études infirmières plus attractives ?