Alors que les autorités publiques multiplient les messages rassurants concernant l’état de la situation sanitaire dans le pays, la tension reste forte sur les professionnels de santé. Une tension, qui s’ajoute aux surcharges de travail déjà encaissées par les infirmières et infirmiers généraux et qui ne devrait pas faiblir dans les semaines et les mois à venir. Une partie des infirmières libérales n’hésite pas faire part de leur épuisement et de leur lassitude.

 

Le quotidien surchargé des infirmières libérales sur l’ensemble du territoire

 

Partout en France, depuis le début de la crise sanitaire, les infirmières libérales se sentent comme « oubliées » et dénoncent le manque de reconnaissance des pouvoirs publics. Et pourtant, les tâches se multiplient pour ces « premières lignes », qui, outre les soins à leur patientèle habituelle, s’efforcent désormais de rassurer leurs patients inquiets de la situation (une grande partie de la patientèle fait partie de ces populations à risques, soumis à une information anxiogène de la part des autorités sanitaires), de suivre les patients Covid-19 (avec des soins spécifiques et toutes les protections spécifiques à mettre en œuvre), et de réaliser les tests si plébiscités par les patients de tout âge.

Infirmière libérale en Savoie et trésorière de l’URPS infirmières libérales en Auvergne Rhône alpes, Catherine JAMET partage ce constat et déplore le manque de considération, portée à la profession :

« Rarement les infirmiers libéraux se retrouvent à la une, à l’inverse des pharmaciens, médecins ou professionnels hospitaliers. Ainsi, au niveau médiatique, on ne parle que peu des infirmiers libéraux. Pourtant, ces derniers sont présents 24h sur 24 et 7 jours sur 7. »

En Auvergne Rhône Alpes, les infirmières libérales appelées en renfort pour un dépistage massif

 

En région Auvergne Rhône Alpes (AURA), comme dans d’autres régions de France, les infirmières et infirmiers libéraux ont également été appelé en renfort dans les EHPAD, dans lesquels le personnel soignant était lui-aussi infecté par le virus, mais aussi par les laboratoires qui peinaient à faire face à l’afflux de demandes de tests. Alors que la situation sanitaire semble désormais sous contrôle, tous les soignants sont pleinement conscients que leurs efforts ne sont pas pour autant terminés. Et en AURA,les infirmières libérales sont d’ores et déjà appelés à se mobiliser à nouveau pour répondre à l’ambitieux programme de dépistage décidé par la région.

Expliquant qu’il faut » tout mettre en œuvre pour sauver les fêtes de fin d’année“, le président de la région, M Laurent Wauquiez a ainsi détaillé son projet de lancer une vaste campagne de dépistage une semaine avant les fêtes de fin d’année. Cela concerne quand même 8 millions d’habitants pour cette seconde région de France en termes de population.

La Région a donc déjà expliqué une logistique à la hauteur du projet avecenviron 10 000 personnes sur 1 000 lieux de dépistage sur l’ensemble des territoires auvergnats et rhônalpins”. Outre les lieux de dépistage, des bus itinérants seront mis en œuvre avec à leur bord des infirmières libérales et des médecins.

Quel avenir pour les infirmières libérales ? Des raisons d’espérer ?

 

Bien que l’initiative soit régionale, cela atteste que les IDEL(s) comme les autres soignants seront mis à contribution dans les semaines et les mois à venir, puisqu’il faudra aussi accompagner le déploiement de la campagne de vaccination, même si les modalités restent encore à définir.

Si tous les soignants, hospitaliers et libéraux, se déclarent épuisés après cette année 2020 si épuisante, Catherine JAMET avouait sa crainte pour l’avenir à court et moyen terme, regrettant que rien ne soit prévu pour les infirmières et infirmiers libéraux :

Malheureusement, aucune réponse gouvernementale n’a été évoquée. Si dans les établissements hospitaliers, des possibilités de soutien et d’aide psychologique sont déployées, ce n’est pas le cas dans le libéral. Notre seule solution ? Echanger entre nous. Créer des groupes virtuels pour discuter. Bref un vrai ras-le-bol apparait, en plus de l’inquiétude d’une troisième vague.

C’est donc exténuées et désabusées, que les infirmières libérales d’Auvergne Rhône Alpes et plus généralement de toute la France vont vivre ce mois de décembre, en sachant, que le début de l’année 2021 restera une période difficile et délicate.

 

Et vous, comment vous-sentez-vous après cette année si particulière ? Et comment espérez-vous passer ces premiers mois de l’année 2021 ?