L’année 2021 commence dans le doute pour les infirmières libérales

 

L’année 2021 ne sera pas qu’une simple année de transition, devant permettre d’en finir avec cette pandémie mondiale. Les autorités publiques l’ont bien fait comprendre, et les réflexions nées du Ségur de la Santé devront se concrétiser pour certaines d’entre-elles. Le numérique est ainsi au cœur des ambitions pour ce début de l’année 2021, et la négociation de l’avenant 8 portant sur le télésoin en est la preuve. Olivier Véran, Ministre de la Santé, a souligné avec force, que « les Idels faisant partie de l’investissement numérique prévu par le Ségur de la santé ». Et bien d’autres sujets sont sur la table de la CNAM, depuis la dématérialisation de la carte vitale jusqu’à la e-prescription, en passant parles négociations interprofessionnelles autour de l’exercice coordonné.

Cependant, ce début d’année 2021 reste marqué pour les infirmières et infirmiers libéraux, par la crise sanitaire, même si la suspension d’une mesure prévue en début d’année concentre aussi une bonne partie de l’attention des IDEL(s).

 

Les Infirmières libérales sur tous les fronts dans la lutte contre la Covid-19

 

Depuis le 23 décembre, les infirmières et infirmiers libéraux sont encore plus impliqués dans les efforts de dépistage. Désormais, les IDEL(s) sont ainsi répertoriés sur la carte recensant tous les lieux de dépistage sur l’ensemble du territoire grâce au site Santé.fr . L’Ordre National des Infirmiers (ONI) se félicite de cette décision, en informant les professionnels concernés.

« Tous les professionnels de santé libéraux habilités à pratiquer des tests antigéniques et porteurs de carte CPS peuvent être répertoriés en tant que tel sur Sante.fr »

 

Bien que les infirmières libérales soient encore et toujours mobilisées sur cette étape indispensable du dépistage, elles sont également appelées à participer à la stratégie vaccinale édictée par le gouvernement. Le décret, publié au Journal Officiel du 26 décembre dernier, précise en effet que « tout professionnel de santé, exerçant ses fonctions à titre libéral ou non, ou tout étudiant en santé, peut participer à la campagne vaccinale dans la limite de ses compétences en matière de vaccination« . Cette décision n’est pas une surprise, et les infirmières et infirmiers pourront donc vacciner la population « à condition qu’un médecin puisse intervenir à tout moment ». Cette mission supplémentaire, confiée aux infirmières et infirmiers libéraux et hospitaliers, devrait même s’étendre, au vu des récentes déclarations du Ministère de la Santé, qui veut accélérer la campagne vaccinale en France. Les prochains jours devraient permettre de préciser le niveau de mobilisation de chaque profession de santé.

 

Une mise en sommeil du BSI avec une suspension des évolutions attendues au 1er janvier 2021

 

Bien que les infirmières et infirmiers libéraux soient contraints au quotidien de faire face à ces sollicitations multiples liées à la crise sanitaire, ces professionnels de santé doivent toujours faire face aux besoins habituels de leur patientèle. Et les IDEL(s) s’attendaient à l’entrée en vigueur d’une nouvelle disposition du Bilan de Soins Infirmiers (BSI). Ce BSI, résultant de l’avenant 6 de la convention infirmière, est déjà appliqué pour les patients de 90 ans et plus. Et au 1er janvier, il était prévu d’étendre son utilisation aux patients âgés de 85 ans à 90 ans. La mesure est suspendue, provoquant la colère de nombreuses infirmières libérales, qui se plaignent du manque de considération, dont elles sont victimes. Le BSI devait en effet permettre de valoriser l’expertise infirmière.

Thomas Fatome, directeur général de la CNAM, a ainsi expliqué cette suspension d’un dispositif âprement négocié à l’époque : « nous avons constaté que son utilisation en 2020 n’est pas en ligne avec les prévisions et anticipations que nous avons construites ». En d’autres termes, le budget a été largement dépassé, et avant de poursuivre le déploiement de ce BSI, la CNAM veut comprendre les raisons de cette distorsion entre prévision et réalité. « Nous devons réfléchir ensemble aux suites à donner pour les prochaines étapes afin de garantir la solvabilité du dispositif » a donc affirmé le responsable de la CNAM, tout en réaffirmant l’intérêt porté à cette évolution salutaire pour la profession.

 

Et vous, quel regard portez-vous sur cette année 2021 qui débute ?