Les infirmières hospitalières et libérales se souviennent de ces rendez-vous de 20h00, au cours duquel toute la population leur rendait hommage avec quelques applaudissements. Depuis, les soignants hospitaliers ont bénéficié d’actes plus concrets en matière de reconnaissance, soulignant ainsi les dangers et les menaces, que fait naitre l’épidémie de coronavirus.

Les infirmières libérales et hospitalière face à la menace du Covid-19

 

Tous les soignants respectent des règles strictes pour se protéger du coronavirus. On a assez parlé de ces équipements de protection individuelle (EPI), qui ont fait débat pendant de longues semaines. Infirmières libérales et hospitalières, médecins et autres masseurs kinésithérapeutes ont intégré dans leurs pratiques quotidiennes cette nécessité de protection. Pourtant, parce qu’aucune protection n’est infaillible et parce que l’erreur est humaine, ces mesures préventives se révèlent parfois insuffisantes et des soignants sont alors contaminés. Il est extrêmement difficile d’obtenir des données chiffrées précises et sourcées concernant ce risque d’infection chez les professionnels libéraux de santé. Combien d’infirmières libérales, par exemple, ont contracté la Covid-19 en raison de leur activité professionnelle ?

En revanche, les données sont bien plus précises dès lors que l’on s’intéresse à la situation dans les établissements de santé (ES). En effet, depuis le début de l’épidémie, Santé Publique France tient des statistiques mises à jour en temps réel sur les conséquences de l’épidémie parmi le personnel de ces établissements de santé. Ainsi, entre le 1er mars 2020 et le 20 juillet 2021, on a dénombré 85.456 PES (Professionnels en établissement de santé) infectés par le coronavirus. Au cours de cette même période, on a comptabilisé 19 décès parmi ces professionnels. Sans surprise, la profession la plus impactée par ces infections reste celle d’infirmière avec 24 % des cas, suivi de celle d’aide-soignante (21% des cas).

Les soignants, des professionnels à protéger et à mettre en avant

Cette situation n’est pas propre à la France. C’est ce que confirmait le 24 mai dernier, le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, en soulignant que 115.000 professionnels de santé avaient perdu la vie depuis le début de la pandémie.

Toujours est-il qu’en France, l’épidémie a placé les soignants au cœur de l’actualité médiatique et des débats politiques. On ne reviendra pas sur les mesures adoptées lors du Ségur de la Santé, ni même sur les promesses faites au personnel hospitalier. Mais les autorités publiques entendent bien protéger ces professionnels de santé et ce même quand il s’agit de faire face à une épidémie, comme nous la connaissons depuis un an. Et une mesure a ainsi été votée pour permettre une reconnaissance officielle du dévouement, dont font preuve les soignants.

Un nouveau statut pour reconnaitre les soignants « morts pour le service de la République »

 

La mesure est jugée par certains comme symbolique alors que pour d’autres, elle permet une reconnaissance de l’engagement des soignants en général. C’est un amendement destiné    » à consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers » qui a permis, le 26 mai dernier, à l’Assemblée Nationale d’adopter la mention « Mort pour le service de la République ». Cette mention vient s’ajouter à celles déjà existantes « Mort pour la France » et « Mort pour le service de la nation ». Il s’agit bien de créer une mention spécifique aux agents publics, décédés dans des « circonstances exceptionnelles ». Bien que cet amendement n’ait pas été adopté spécifiquement pour le coronavirus, l’épidémie de Covid-19 justifie cette initiative.

Les soignants décédés depuis le printemps dernier, à cause de cette épidémie, sont les premiers concernés par cette nouvelle mention. Pour le gouvernement, il s’agit bien de « de reconnaître symboliquement le dévouement de certains de nos concitoyens engagés au service de la République au péril de leur vie » A cette mention de reconnaissance s’ajoute également un nouveau statut, celui de « pupilles de la République ». Les enfants de ces soignants bénéficieront alors du soutien moral et financier de l’Etat, tout en jouissant des mêmes mesures d’accompagnement fiscal, social et éducatif que les pupilles de la Nation.

 

Que pensez-vous de cette mesure de reconnaissance pour les agents publics ? Estimez-vous qu’il faudrait l’étendre à tous les soignants sans distinction de statut ?