La prévention en matière de santé est l’affaire de tous les soignants, et les infirmières et infirmiers libéraux ont donc découvert les conclusions et les recommandations de la Cour des comptes.

La prévention en Santé, un constat sévère de la Cour des Comptes

 

Si les autorités publiques multiplient les pistes de travail et d’études pour faire évoluer l’organisation du système de santé, certaines tendances sont inscrites durablement dans ces ambitions d’évolution. La prévention en fait incontestablement partie et c’est cette problématique, que la Cour des Comptes a cherché a analysé et étudié dans un récent rapport : La politique de prévention en Santé (Novembre 2021). Pour cela, les hauts magistrats se sont concentrés sur 3 grandes pathologies, impactant un nombre important de françaises et de français :

  • Les cancers avec 3.3 millions de patients
  • Les maladies cardiovasculaires et les 5.1 millions de citoyens concernés
  • Le diabète avec 3.9 millions de personnes touchées.

Si la Cour des comptes a étudié tous les aspects de cette prévention, en la comparant notamment aux autres pays comparables, elle juge sévèrement les résultats de la stratégie déployée en soulignant que :

« les résultats obtenus en France restent globalement très éloignés de leurs cibles et des performances de pays comparables »

Dans un premier temps, le rapport souligne la faiblesse et les carences des (trop ?) nombreux dispositifs de dépistage de ces 3 pathologies. Il note ainsi que 700.000 patients ignoreraient souffrir de diabète. Le constat est accablant, amenant les magistrats à inciter les autorités sanitaires à revoir la politique de prévention en profondeur et de manière durable.

Infirmières et professionnels de santé, la prévention une priorité ?

 

Bien que des efforts et des évolutions soient conseillés pour rendre l’Hôpital plus efficient, le rapport insiste sur l’importance de la médecine de ville. Tous les soignants, de l’infirmière libérale au médecin, doivent être mobilisés et « chaque contact des usagers avec le système de santé doit représenter une opportunité pour proposer des actions de prévention ».

A l’instar de toutes les autres professions de santé, les infirmières et infirmiers libéraux sont donc appelés à se mobiliser plus intensément sur toutes les actions de prévention. Un effort devra être particulièrement porté sur la coordination de ces actions de prévention, indépendamment de leur nature. Ainsi, si le médecin généraliste doit rester le pivot de cette politique préventive, la Cour souligne que les expérimentations en cours doivent être généralisés notant au passage que « Biologistes, pharmaciens, infirmiers, podologues sont encore très peu mobilisés (…) ». Le rapport rappelle également les recommandations déjà émises, notamment en juin 2016 concernant la formation à l’addictologie (principalement pour l’alcool et le tabac) des infirmières et infirmiers. Mais s’agissant des recommandations, la Cour des Comptes souligne le rôle essentiel, que peuvent jouer les infirmières de pratique avancée (IPA) dans le domaine de la prévention.

 

Les infirmières de pratique avancée, un nouveau maillon de la prévention en France

Le rapport insiste en effet sur l’importance que peuvent tenir deux nouvelles professions de santé à savoir les assistants médicaux d’une part et les infirmières de pratique avancée d’autre part. Concernant ces dernières, le rapport souligne que l’IPA est « (…) susceptible de jouer un rôle déterminant en matière de prévention secondaire et d’éducation thérapeutique ». Les recommandations tendent à renforcer plus encore concernant ces deux professions, la collaboration avec les médecins de ville.

Les magistrats recommandent donc aux autorités sanitaires d’élargir les missions assignées à ces IPA en leur conférant un rôle central dans la stratégie de prévention secondaire et tertiaire.

En revanche, toutes les mesures préconisées dans ce rapport devront être prises pour rendre les différents dispositifs déjà existants plus efficients sans alourdir la charge pour la Sécurité Sociale. Cet impératif a été rappelé dans une note publiée le 14 décembre dernier, note prônant une cure d’austérité pour surmonter le déficit historique de l’Assurance Maladie, conséquence d’une crise sanitaire inédite.

 

Comprenez-vous ce constat d’échec de la politique de prévention en France ? Quelles sont selon vous les évolutions nécessaires pour être plus efficace en la matière ?