Alors que la plateforme Parcoursup accueille depuis quelques jours les vœux des lycéens et lycéennes, les métiers du soin en général et celui d’infirmière libérale ou hospitalière en particulier cherchent à se faire mieux connaitre.

 

Anticiper et former les infirmières et infirmiers de demain

 

Le grand public connait désormais les tensions caractérisant le marché de l’emploi des soignants en général et des infirmières libérales ou hospitalières en particulier. La crise sanitaire a mis en lumière la pénurie de professionnels à l’hôpital mais aussi la carence de professionnels libéraux de santé. Elle a également conduit le gouvernement à annoncer un vaste chantier de transformation de notre système de santé.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, reconnaissait à l’automne dernier, qu’il était nécessaire de mieux accompagner les jeunes s’orientant dans des études en IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) ou dans des études de santé. Mais il a aussi admis, qu’il fallait susciter de nouvelles vocations, en faisant mieux connaître la richesse et la diversité des métiers accessibles.

Lors des universités d’hiver de l’hospitalisation à domicile, le ministre de la Santé s’engageait :

« Face aux tensions que l’on rencontre actuellement, je lancerai une campagne de communication sur les métiers du soin en début d’année pour sensibiliser les jeunes et encourager les candidatures les plus pertinentes sur ParcourSup« 

 

Voulant répondre au besoin croissant d’infirmières libérales d’une part mais aussi à la « fatigue grandissante des personnels soignants à l’hôpital » d’autre part, Olivier Véran multiplie les pistes, comme celle devant favoriser l’alternance dans le domaine médico-social. « Une aide-soignante doit pouvoir devenir infirmière sans reprendre trois ans de formation en institut. »

Devenir infirmière libérale, une vocation ou un choix murement réfléchi

 

Dans le cadre de la Réforme des études de santé, l’inscription dans un cursus pour devenir infirmière est désormais accessible par Parcoursup. Depuis la disparition de la PACES (Première année commune aux études de santé), lycéennes et lycéens formulent donc leurs vœux directement sur la plateforme officielle d’orientation. Et depuis 2019, les vœux pour devenir infirmière ou infirmier figurent parmi les décisions les plus fréquentes chez les futurs étudiants. La crise sanitaire, et la lumière mise sur le métier d’infirmière, a même renforcé cette tendance. Le processus d’orientation 2022 ne devrait pas infirmer cette tendance. Alors les lycéennes s’inscrivent-elles en IFSI pour répondre à une véritable vocation ou font-elles un choix guidé par les opportunités promises par les tensions existantes ? Nul ne peut répondre précisément à cette question, bien qu’il soit probable que vocation et projet professionnel doivent participer à ce succès de la formation infirmière.

Pour les autres étudiants en Santé, la disparition de la PACES a impliqué la création d’un double dispositif – le PASS pour Parcours d’accès spécifique santé et la LAS Licence accès santé -. L’objectif de cette réforme visait à proposer un choix supplémentaire aux étudiantes et étudiants ne réussissant pas à intégrer la filière MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacologie et kinésithérapie). Pour cela, les étudiants en PASS doivent choisir une mineure d’ouverture obligatoire, qui pourra ensuite devenir leur nouvelle voie d’orientation. Ces mineures d’ouverture varient d’une université à l’autre, et l’Université de Lille vient d’annoncer pour la rentrée prochaine (septembre 2022) l’élargissement de ces mineures aux études infirmières. Cela permettra aux étudiants de bénéficier de 100 à 120 heures de cours, dispensés à l’IFSI du CHU Lillois. Inspirés du référentiel de la première année d’études infirmières, ces enseignements permettront donc aux étudiants refusés en MMOPK de «poursuivre en deuxième année d’Ifsi, ce qui comblera les places restées vacantes par des étudiants en soins infirmiers qui quittent la formation dès la première année » . L’université et l’Ifsi de Lille estiment que ce partenariat est bénéfique à toutes les parties, et on peut légitimement supposer que l’initiative inspirera d’autres villes et régions de France. Cela permettra-t-il de former suffisamment d’infirmières et d’infirmiers dans les années à venir ?

 

Et vous, comment jugez-vous cet intérêt croissant pour les études pour devenir infirmière ? Estimez-vous que les jeunes soient suffisamment informés de la « réalité du métier » ? Si non, comment pourrait-on améliorer cette information ?