Les IDEL le savent : par décret elles sont tenues de former des élèves infirmiers et cela leur permet à la fois de transmettre leur savoir-faire, leur expérience et de remettre en question leur pratique. Quant aux ESI, ces stages sont une manière de découvrir un autre aspect du métier d’IDE, un autre rapport aux patients et aux actes de soin. De plus, c’est aussi le seul moyen d’avoir une première expérience des démarches administratives liées à l’activité d’IDEL et des outils de gestion d’un cabinet infirmier libéral.

Les modalités de prise en charge d’un stagiaire

Vous le savez toutes et tous : lors de la formation en IFSI, un ESI doit effectuer 20 semaines de stages en milieu professionnel. Ces stages ont pour objectif de mettre l’étudiant en situation professionnelle, lui faire réaliser des soins en situation réelle et lui faire découvrir les différents domaines d’activité du métier d’IDE. Au cours de cette formation, deux stages de « santé publique » peuvent être réalisés en dehors du milieu hospitalier pour une durée maximum de 4 semaines chaque. Un autre, intitulé « projet professionnel » s’étale sur une durée de 8 semaines et est clairement orienté vers les choix d’orientation professionnelle de l’étudiant. Ce sont ces deux stages « santé publique » ainsi que le stage « projet professionnel » qui peuvent être effectués en cabinets libéraux.

transmission infirmières libérales

Le « maître de stage » doit prévenir les patients qui seront visités pendant la durée du stage qu’il/elle accueillera un/une stagiaire. Cette étape est primordiale et est aussi une garantie de maintenir de bons rapports avec ses patients. Une fois l’accord des patients accordé, le cabinet signe une convention avec l’IFSI. Pendant toute la durée du stage, c’est l’établissement de formation qui assure l’ESI, pas le cabinet infirmier, et encore moins l’IDE en charge du stage. C’est pour cette raison que le planning précis du stagiaire doit être fourni à l’IFSI. En outre, l’IDEL chargée de la supervision du stage doit impérativement être présente lors des actes de soin. Hors de question de laisser l’ESI faire la tournée seul ou de le laisser dans la voiture ! Même dans le cas où un patient refuserait que l’acte de soin soit réalisé en présence de l’élève, il convient que l’élève soit à proximité.

La polémique sur la facturation des soins réalisés par les ESI

La convention des IDEL précise que ces dernières ne peuvent facturer que les actes qu’elles ont « personnellement » réalisés. C’est cet adverbe qui pose problème. Comment en effet facturer un acte effectué par l’ESI et non par l’IDE ? Des rumeurs courent selon lesquelles il serait interdit de le faire. En réalité, il n’en est rien. Et ce pour trois raisons. D’abord parce que l’IDEL signe une convention avec l’IFSI et que les actes sont réalisés sous sa surveillance et sa responsabilité. De plus, il serait absurde d’exiger, par décret, que les IDEL encadrent des stagiaires si on ne leur permettait pas de facturer les actes réalisés par les ESI. Enfin, parce que, comme à l’hôpital, c’est le cabinet qui facture les actes et non l’IDE ou l’ESI. Dès lors, le problème ne se pose plus. Prenez donc des stagiaires, c’est une expérience stimulante !

Et vous : avez-vous déjà accueilli des stagiaires ? Êtes-vous satisfaite de cette expérience ? Avez-vous rencontré des soucis ? Avec les patients ? Avec les écoles ? Avec les ESI ? Partagez vos expériences !