Les IDE, libérales ou non, ont une obligation de bonne confraternité, en vertu de l’article R. 4312-12 du Code de la Santé Publique. Bien sûr, cette obligation fait sourire. Comment peut-on obliger des individus à bien s’entendre ? En lib

éral, le problème est d’autant plus marqué que les IDE exerçant dans différents cabinets peuvent avoir déjà travaillé ensemble, soit en collaboration, soit en situations de remplacement. Dès lors, une mauvaise entente peut s’être mise en place ou, d’autre part, l’ex-collaborateur ou remplaçant peut chercher à s’installer dans la même zone, voire à démarcher une patientèle existante. Petit retour sur la législation et les modalités de gestion de la concurrence.

La clause de non-concurrence

La non-concurrence fait débat au sein de la communauté des IDEL. De fait, en ce qui concerne les remplaçants, le problème est plus ou moins réglé dans la mesure où ils ne peuvent s’établir en concurrence directe d’un cabinet pour lequel ils ont travaillé pendant au moins 3 mois. Par ailleurs, l’installation conventionnée est désormais conditionnée : nul ne peut obtenir une convention avec la CPAM dans des zones déjà suréquipées. Dès lors, il n’y a pas d’inquiétude à avoir dans ces situations. Cependant, la question se pose dans les zones qui peuvent encore accueillir de nouvelles IDEL. C’est ici que le bât blesse. Faut-il craindre une nouvelle installation dans votre secteur ? A priori, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. En effet, si l’IDEL a obtenu l’accord de la CPAM pour s’installer, c’est qu’il y a suffisamment de patients pour tout le monde. De plus, deux articles du CSP protègent les cabinets déjà installés : l’article R. 4312-42 et l’article R. 4312-37. Ces derniers stipulent deux choses : il est interdit de faire de la publicité et il est interdit de démarcher la patientèle d’une consœur. Enfin, il y a néanmoins un point à ne jamais perdre de vue : le libre choix du praticien par le patient. C’est la base de l’exercice libéral : c’est pourquoi les ententes et « compérages » entre praticiens sont interdits !

Les recours

D’une manière générale, et c’est ce que prévoit le futur code de déontologie de la profession, ce sont les arrangements à l’amiable qui sont préconisés dans le cas de litiges entre IDEL. Néanmoins, dans le cas où un tel arrangement serait impossible, il convient de faire appel à un avocat spécialisé dans les litiges entre IDEL. Mais attention : un procès coûte beaucoup en argent et en énergie. Il faut donc bien réfléchir avant de passer à une telle solution.

 

Les trois cas majeurs où vous pouvez intenter un procès sont les suivants :

• Une IDEL a fait de la publicité pour son activité ;
• Une IDEL a démarché votre patientèle ET vous en avez subi un préjudice. Il faudra alors prouver ce préjudice et le lien de cause à effet entre le démarchage et le préjudice ;
• Une IDEL a dénigré votre cabinet ou votre travail : l’article R. 4312-12 du CSP interdit en effet la calomnie. Mais il vous faudra obtenir des témoignages écrits.

Et vous ? Comment se passe votre relation avec la concurrence ? Avez-vous déjà rencontré des soucis avec un/une concurrent(e) ? Comment avez-vous résolu ces ennuis ? N’hésitez pas, partagez vos expériences !