Avec l’annonce de la publication de son livre blanc intitulé « Horizon 2030, vision pour les soins infirmiers ambulatoires », la FNI a mis en route une véritable réflexion sur le rôle des infirmiers libéraux face aux nouveaux enjeux de la santé. Soins plus qualitatifs pour les patients, économies de plusieurs milliards d’euros pour les services de la santé, revalorisation du métier pour les IDEL… tout le monde pourrait bien y trouver son compte.

Les IDEL pourraient effectuer un premier tri

Chaque année, se sont plus de 2 millions de journées d’hospitalisation qui ont lieu alors qu’elles pourraient être évitées. Comment ? Grâce à l’intervention d’IDEL chez les patients chroniques par exemple. En effet, le rôle des IDEL n’est aujourd’hui pas assez reconnu et 20% des personnes se présentant aux urgences sont en fait victimes d’une iatrogénie médicamenteuse. Grâce à une plus grande marge de manœuvre leur permettant d’adapter certains traitements médicamenteux à des patients chroniques, les IDEL pourraient alors permettre une économie non négligeable d’environ 11 milliards d’euros ! De plus, elles possèdent déjà les compétences nécessaires étant donné qu’elles adaptent par exemple au quotidien les traitements insulinodépendants des patients diabétiques. La FNI a aussi développé l’idée selon laquelle il serait intéressant d’augmenter le droit de prescription des IDEL pour certains examens de contrôle. Plusieurs pays étrangers ont quant à eux déjà très bien su tirer parti de la force des infirmières. Ces dernières ont alors pour rôle d’identifier, par le biais d’un jugement clinique, les priorités en termes de soins et de visites médicales. D’ici 2030, les infirmiers libéraux pourraient alors bien voir leur nombre grimper en flèche pour arriver à plus de 120 000 exerçants, soit près du double qu’actuellement.

Le concept d’infirmier référent

Tout comme il existe aujourd’hui une notion, d’ailleurs parfaitement intégrée, de « médecin traitant », Philippe Tisserand, le président de la FNI, propose de développer le concept d’ « infirmier référent ». Il ne serait alors pas nécessaire de créer de métiers intermédiaires, les compétences des infirmiers libéraux étant déjà une véritable richesse encore peu exploitée. À partir de ce principe, il serait intéressant de créer des binômes intégrant un infirmier et un médecin référents. L’IDEL pourrait alors intervenir afin de raccourcir le temps d’attente des patients ayant des besoins urgents de soins ambulatoires. Cela est d’autant plus judicieux quand on sait que la médecine libérale est beaucoup moins couteuse qu’une hospitalisation (50% moins chère en moyenne). Il faut aussi savoir qu’il existe aujourd’hui des outils ultra complets, qui permettent de gérer à distance ses fichiers clients, de saisir très facilement ses ordonnances, d’éditer ses factures et bien plus encore. L’utilisation d’un logiciel de gestion infirmier, par exemple, pourrait alors devenir une pratique courante dans le cadre de l’évolution du métier.

Et vous, comment envisagez-vous le métier d’IDEL dans les années à venir ? Pensez-vous que leur rôle pourrait être davantage reconnu ? Selon vous, que pourrait apporter le développement de la consultation des infirmiers ? N’hésitez pas à partager votre opinion sur ces nouveaux enjeux qui pourraient bien bouleverser le modèle actuel de la santé.