Une pétition a couru pour faire reconnaître la pénibilité du travail des infirmières… salariées du privé ! Après la reconnaissance pour le public avec la loi Fillon de 2003, c’est le tour du privé. Les infirmières libérales, elles, sont, comme d’habitude, laissées sur le carreau…

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Toute personne exerçant ce métier le sait : être infirmière ce n’est pas tous les jours facile et la fatigue est une épreuve du quotidien à surmonter. Et lorsque l’on exerce en libéral, la tâche n’est pas simplifiée : il faut s’activer davantage pour pouvoir se rendre au domicile des patients et il faut sans cesse s’adapter à de nouvelles conditions de travail qui varient d’un logement à l’autre. En plus de cela, il ne faut pas oublier qu’il est nécessaire de transporter tout son matériel entre 2 soins et qu’on se doit de se déplacer même s’il s’agit d’un dimanche, d’un jour férié, d’une intervention de nuit ou si le cpatient habite tout en haut d’une route de montagne (majorations pouvant être prises en compte par un logiciel de gestion du cabinet d’infirmier libéral). Et oui, quand on devient infirmière libérale c’est parce que l’on souhaite venir en aide à autrui, et malheureusement souvent au détriment de sa propre santé physique et parfois mentale. Et les chiffres concernant l’espérance de vie le prouvent bien puisqu’en moyenne les infirmières libérales vivraient moins longtemps que les femmes françaises en général.

Mais cette pénibilité du travail d’infirmière n’est pas reconnue par tout le monde. En effet, Roselyne Bachelot aurait affirmé que ce métier n’est pas si pénible que cela et qu’il n’y a finalement que moins de 5% des infirmières qui partiraient à la retraite avec une invalidité. L’ex ministre de la santé ne pèse donc pas ses mots, d’autant plus que ces 5% signifient bien que le métier d’infirmière est usant au point de rendre certaines personnes invalides. En plus, ce qu’il faut savoir, c’est que ce chiffre est bien entendu sous-estimé puisqu’il ne prend en compte que les invalidités totales et non partielles. Selon les syndicats infirmiers, c’est donc 1 infirmière sur 4 qui partirait à la retraite avec une invalidité. Un chiffre qui fait froid dans le dos.

Une pénibilité reconnue dans le public

La loi Fillon de 2003 prenant effet à partir de 2008 reconnait en partie la pénibilité du travail d’infirmière puisqu’elle accorde une majoration de durée d’assurance pour les infirmières fonctionnaires. Ainsi, les infirmières travaillant dans le secteur public ont aujourd’hui la possibilité de quitter leur poste et de partir à la retraite plusieurs années avant les autres. Il faut alors compter 1 an de retraite anticipée pour 10 ans de travail.

Mais cette réforme ne concerne que les infirmières du secteur public, et non celles du secteur privé, et encore moins celles qui travaillent en libéral. En effet, le travail d’infirmière peut être exercé selon 3 statuts différent : en tant que fonctionnaire, salariée dans le privé ou libérale. Cette loi s’applique donc à un statut et non pas à un métier dans sa globalité. Et c’est pour revendiquer les droits des infirmières salariées dans le privé et faire reconnaître la pénibilité de leur travail qu’une pétition a vu le jour. Mais encore une fois, les infirmières libérales sont mises de côté et rien n’est fait en leur faveur, à croire que leur métier est moins difficile que les autres…

Et vous, comment jugez-vous ces différences qui sont faites entre infirmières fonctionnaires et salariées, et infirmières libérales ? Pensez-vous qu’il est normal qu’une infirmière du public puisse partir à la retraite à 55 ans alors que vous vous êtes obligées de continuer à exercer ce travail épuisant jusqu’à 60 ans ? Et concernant les propos de Roselyne Bachelot, les trouvez-vous fondés ? N’hésitez pas à réagir sur ces polémiques qui concernent chacune d’entre vous.