Les professions de santé sont d’utilité publique et se doivent d’être respectées comme telles. Ceci n’est pourtant pas du goût de plusieurs éléments de la maréchaussée qui n’hésitent pas à verbaliser des infirmières libérales dans l’exercice de leur fonction. Retour sur ces conflits et vue d’ensemble des solutions à adopter.

Une circulaire mal assimilée

Le 17 Mars 1986, le ministre de l’Intérieur Pierre Joxe décide d’aller dans le sens des professionnels de la santé en appelant à la clémence des services de police face à des véhicules d’infirmiers et de médecins mal garés ou sans ticket de stationnement. Plus de 25 ans après sa mise en vigueur, il est aisé de dire que les fonctionnaires de police n’en ont que faire.

Des témoignages provenant de toute la France rappellent que les infirmiers libéraux sont sanctionnés inlassablement pour des stationnements gênants. Les procès-verbaux s’entassent et mettent à mal la santé économique de la branche libérale des infirmiers. Pour un déplacement facturé 2,30€, les infirmiers libéraux doivent se pourfendre de payer au minimum 0,50€ à l’horodateur et ce pour chaque patient. Un calcul rapide permet de comprendre que la situation n’est pas viable et qu’un arrangement doit être trouvé entre infirmiers libéraux, services de police et municipalités.

Un changement nécessaire

L’urgence de certains déplacements professionnels oblige les infirmières libérales à ne pas se soucier véritablement de leur lieu de stationnement. Entre la demande du patient, l’itinéraire à suivre, l’usage du logiciel de gestion infirmier et l’arrivée au domicile, l’infirmière libérale a suffisamment de tâches à gérer pour ne pas passer plusieurs minutes en plus afin de trouver une place de stationnement adaptée. Les zones de livraison sont ainsi propices au stationnement mais, une fois encore, la police nationale les sanctionne à coups de PV à répétition. La plupart du temps, les fonctionnaires de police ne prennent pas le temps de vérifier la présence d’un caducée à l’avant de la voiture et verbalisent les infirmières libérales sans prendre en compte l’importance de leur mission.

l_amende-stationnement-pv-tarif-decret-journal-officielFace à ce qui peut être ressenti comme une injustice, de nombreuses infirmières libérales ont décidé de se battre en envoyant quantité de courriers à leurs municipalités afin que la circulaire Joxe soit relue et appliquée plus promptement. Les zones bleues, autorisant un stationnement gratuit limité dans le temps grâce à un disque apposé sur l’avant de la voiture, sont aussi sources de conflits. Les infirmières libérales y voient là un moyen idéal de stationner durant l’exercice de leur fonction mais les riverains ne jouent pas le jeu et y stationnent plusieurs heures voire plusieurs jours sans être inquiétés par une quelconque verbalisation.

Le dicton du « deux poids, deux mesures » paraît impossible d’autant que les infirmières libérales ne veulent pas de régime de faveur mais bien une application souple et adaptée de la circulaire Joxe par les services de police.

Et vous, vous êtes-vous déjà fait verbaliser dans l’exercice de vos fonctions ? Quelle solution vous paraît la mieux adaptée pour lutter contre la verbalisation excessive ? Rencontrez-vous des problèmes avec les zones bleues de vos communes ? Avez-vous déjà alerté les services de votre commune de ce problème ?