Surveillance accrue des médicaments : un nouveau logo

Le scandale des laboratoires Servier a, une fois de plus, jeté le doute de l’opinion publique sur la fiabilité des produits pharmaceutiques. Pas une année ne se passe sans que le fantôme d’un scandale national dû à un problème médicamenteux ne se fasse ressentir. Afin d’en anticiper les causes et les conséquences, les autorités européennes de santé ont décidé d’agir en accolant un nouveau logo sur les médicaments dits à risque.

Des cas dramatiques

Le mois de Juillet 2013 a encore été fatal pour toute l’industrie pharmaceutique. Le médicament appelé Tareg en France et commercialisé par les laboratoires Novartis a été catégorisé comme dangereux, après qu’il s’en soit écoulé pour plus de six milliards de dollars dans le monde. La chute aura été aussi rapide que le succès pour ce médicament prescrit contre l’hypertension. Sera mise en cause une étude frauduleuse ayant validé le médicament via des résultats factices et non avenus.

Cet échec pour la médecine mondiale rappelle le mauvais souvenir du Médiator, médicament indiqué pour lutter contre le diabète gras et qui aura causé la mort d’environ 500 personnes ainsi que le risque de décès à venir pour environ 2000 personnes dans les années futures. Ce véritable scandale a bouleversé l’image des laboratoires pharmaceutiques en France et a plongé les patients de tout bord dans un profond doute envers l’ensemble des prescripteurs, médecins comme IDEL. Il fallait qu’une mesure soit prise pour exprimer que ces échecs à répétition avaient été pris en compte, chose faite aujourd’hui par les autorités européennes.

shutterstock_32.1a0e5150821.w400Un signal envoyé à tous

Un simple triangle noir inversé inscrit sur les boîtes de médicaments à risques et c’est tout un système qui se retrouve surveillé. Jusqu’à présent plutôt isolés, les laboratoires pharmaceutiques vont désormais devoir redoubler de vigilance pour ne pas connaître une énième déconvenue face à l’échec gravissime d’un de leurs produits.

Cette signalétique ne s’appliquera bien évidemment qu’aux produits au potentiel de risque le plus élevé (dû à de nouvelles substances actives ou à de nouveaux produits biologiques). Ils seront au nombre de 103 et immédiatement reconnaissables grâce à ce triangle inversé. Les patients auront alors le loisir de leur préférer des produits validés par le temps et l’expérience plutôt que de se retrouver « cobayes » de fortune pour des médicaments dont ils ne connaissent pas la réelle issue.

Faciliter l’observance, sans céder à la psychose.

Les infirmiers libéraux risquent d’être sollicités par les patients au moment de la distribution de ces traitements. Nous conseillons de leur expliquer que ce logo signifie simplement que la molécule qui leur a été prescrite est nouvelle sur le marché et bénéficie à ce titre d’une surveillance renforcée. En cas de doute, le médecin prescripteur peut bien sûr être sollicité et donner des informations complémentaires.

Le risque de ce nouveau logo, c’est aussi de mettre en péril l’observance d’un traitement, il convient donc d’informer le patient en toute transparence, sans pour autant céder à la psychose.

Cette mesure concernera l’ensemble des pays européens mais ne doit nullement être comparée à une sanction ipso facto. Ceci reste une mise en garde pour l’ensemble des patients ainsi que pour tout prescripteur médical afin de ne pas être pris par défaut par la suite. Les infirmières libérales devront donc se renseigner au préalable sur cette liste non exhaustive.

Et vous, avez-vous déjà été confronté à des patients victimes de médicaments ? Allez-vous vous pencher sur cette liste de médicaments sous surveillance ? Redoutez-vous un nouveau scandale pharmaceutique ?