La nouvelle est suffisamment marginale pour être relatée mais une infirmière libérale vient d’être mise en justice pour fraude et déclarations d’activité abusives. La notion de service public est falsifiée par cet acte qui pourrait attirer l’ire du grand public sur le secteur médical. Il ne faut cependant pas grossir le trait de cet acte isolé mais revenir aux faits qui ont amené cette IDEL à réaliser ces actes.

Un modus operandi grossier

L’histoire de cette femme est un cas de fraude comme il en existe dans toutes les couches sociales et dans tous les secteurs d’activité. Le fait que cette dernière soit une infirmière, qui plus est libérale et donc prompte à travailler avec des personnes âgées, peut choquer davantage lorsque l’on comprend qu’elle ne trompait pas seulement l’État mais aussi ses patients désemparés.

Tout a démarré lorsque la Caisse Primaire d’Assurance Maladie des Pyrénées-Atlantiques a scruté dans le détail les relevés d’activité de tous ses adhérents et s’est arrêtée sur le cas de l’infirmière libérale paloise, affichant un pic d’activité exorbitant. Le doute s’installe et l’étau se resserre lorsqu’est disséqué son emploi du temps professionnel entre janvier 2009 et décembre 2010. Le compte-rendu de tout cela montre que cette IDEL affichait 15% de patients de moins que la moyenne de ses confrères mais déclarait des actes médicaux au niveau médian plus de 2,5 fois supérieur à ce qu’il aurait dû être. La technique est donc maladroite et extrêmement visible surtout lorsque l’on apprend que cette dame était une des représentantes de la profession d’IDEL lors de conventions CPAM et qu’elle était totalement au point sur les questions juridiques.

fraude-corruption-menotte-euros-argentUn jugement en cours

Les 12h30 quotidiennes effectuées par l’infirmière libérale sur son secteur d’activité ont naturellement sauté aux yeux de la justice. Les patients interrogés ont été surpris d’apprendre que cette professionnelle venait deux fois chez eux au quotidien ou qu’elle continuait de se rendre à domicile tous les week-ends quand elle avait cessé ses visites plusieurs mois auparavant.

La falsification est donc évidente et l’infirmière n’avait pas pu cacher à la police son augmentation de chiffres d’affaires dont la courbe atteignait +56%. Cette IDEL ne s’est pas pour autant présentée au tribunal, laissant son avocat défendre ses droits sous couvert de l’absence de faute médicale ou de soins mal administrés. Certes, aucun trouble de la santé n’a été repéré chez ses patients mais la fraude financière ayant trait à des personnes âgées ou malades demeure une injustice que ce procès pourra réparer grâce à une décision prise à la fin du mois d’octobre 2013.

Et vous, comment jugez-vous ces actes de fraude ? Pensez-vous que cette infirmière libérale devrait être définitivement radiée du secteur médical ? Avez-vous déjà eu vent d’autres fraudes de la part d’IDEL, y compris pour des sommes minoritaires à celles de cette affaire ? Craignez-vous que cette affaire fasse du mal à la crédibilité des infirmières libérales ?