En 2010, la réforme des retraites a poussé certains infirmiers du secteur public à prendre leur retraite afin de devenir infirmiers libéraux. Un choix totalement assumé pour une nouvelle perspective de carrière. Et si l’infirmier libéral devenait la perspective d’un avenir plus radieux pour l’IDE, las des cadences infernales de l’hôpital et du cadre salarié ?

La réforme des retraites pour les IDEs

Les infirmiers diplômés d’état exerçant dans les hôpitaux se sont vus confrontés en 2010 pour la plupart à un choix crucial : choisir entre conserver leur statut de catégorie B et pouvoir partir à la retraite anticipée à 55 ans (57 ans après la période transitoire) ou être promu en catégorie A, avec une augmentation de salaire bien sûr mais un départ à la retraite à l’âge de 60 ans (62 ans après la période transitoire).

Ainsi, pour les infirmiers de la fonction publique trois systèmes différents coexistent actuellement concernant l’âge de départ à la retraite : 57 ans pour les infirmières catégorie B en retraite anticipée, 60 ans pour celles et ceux  qui ont choisi la promotion en catégorie A avant 2010 et 62 ans pour les IDE catégorie A recrutés après 2010. Sachant que tous ces infirmiers font bien exactement le même métier avec les mêmes tâches et la même pénibilité… Pas très juste ?

Selon Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI, il faudrait militer une renégociation globale des départs, tenant compte notamment de la pénibilité du travail : « Les conditions de travail sont les mêmes. Il serait aberrant que pour un même métier coexistent des âges de départ à la retraite différents ».

Un chiffre accablant : 1 infirmier sur 4 part à la retraite en invalidité.

Pour certains infirmiers du secteur public concernés par cette réforme, deux ans de plus à exercer un travail pour lequel, rappelons le bien triste constat de la caisse de retraite CNRACL, « 1 IDE sur 4 part à la retraite en invalidité, et leur espérance de vie est inférieure à celle d’une femme française », il était temps d’en profiter pour partir !

Voilà pourquoi beaucoup d’entre eux ont choisi malgré tout de rester en catégorie B. « Une petite moitié a choisi de passer en A et une grosse moitié de rester en B »  a indiqué à l’AFP Patrick Lambert, responsable du pôle ressources humaines à la Fédération Hospitalière de France (FHF), ajoutant qu’il s’agirait bien plus qu’un choix de vie qu’un choix professionnel. Et parmi ces nouveaux retraités, certains ont choisi d’entamer une seconde carrière : devenir infirmier libéral ! Et oui votre métier fait rêver !

Devenir infirmier libéral quand on a été infirmier du secteur public

Le but de ces anciens IDE n’est pas forcément, comme on pourrait le croire d’un point de vue bassement matériel, de toucher un complément de retraite à la pension d’ancien infirmier du secteur public. Bien que la maigreur de la somme versée après des années de bons et loyaux services fait un peu peine à voir… Non. Leurs souhaits sont principalement ailleurs.

« J’ai beaucoup de satisfactions relationnelles. Je peux donner tout ce que j’ai envie de donner et j’ai des retours très positifs des patients. Nous avons des échanges formidables ! » confie une infirmière libérale en Picardie et retraitée du secteur hospitalier public à un de nos confrères.

Et c’est bien ce que reconnaissent majoritairement les infirmiers de l’hôpital à leurs collègues infirmiers libéraux : le contact, la relation humaine avec le patient, le choix de ses horaires, la liberté de donner plus… Là où l’hôpital les contraignait à la vitesse, même à la précipitation, en oubliant parfois l’essentiel, le patient !

Effectivement, dans un précédent article de notre blog, on constatait que « les infirmières se plaisent dans ce statut de libéral puisqu’elles ne sont qu’1,4% à le quitter chaque année, alors que 2 fois plus d’infirmières salariées quittent leur poste durant la même période ».

À priori, la profession d’infirmier libéral, malgré ses inconvénients de temps, de contraintes administratives et de responsabilités solitaires attire les salariés de l’hôpital toujours plus nombreux, retraités ou pas, à vouloir rejoindre vos rangs, infirmières et infirmiers libéraux !

Et vous, infirmières et infirmiers libéraux, faites-vous parti de ceux qui sont passés par le secteur public et qui ont souhaité changer pour le secteur libéral ? Quelles étaient vos motivations principales ? Que pensez-vous de ces retraités du public qui se convertissent au métier d’infirmier libéral ?