Aidant naturel ou familial, aidant formel, proximologie … De multiples noms pour parler des 8,3 millions de personnes qui accompagnent au quotidien la maladie d’un proche, d’un ami ou d’un parent. Les infirmiers libéraux connaissent une bonne partie de ces alliés de poids mais pour autant est-il toujours facile de pouvoir « aider » vraiment les aidants ?

Derrière un patient handicapé ou lourdement malade il y a aussi un proche qui souffre

Les infirmiers libéraux sont là en priorité pour dispenser leurs soins aux malades. Des malades âgés et handicapés, parfois plus jeunes avec des pathologies lourdes ou bien encore des enfants nés avec la malchance de ne pas avoir été bien-portant dès leurs premiers cris.

Pendant des années, seuls ces patients comptaient, pendant des années la médecine ignorait que pour chaque patient il y a avait une famille, un couple, des parents désorientés parfois éreintés par un rôle qu’ils ont pris par nécessité. On ne choisit pas d’être aidant, on le devient… À quel prix ?

On estime que les aidants subissent, en moyenne selon les études faites, un taux de mortalité supérieur de 63 % à la moyenne de la population durant les quatre premières années de la prise en charge. L’impact du stress, de l’épuisement face à la prise en charge de la pathologie malgré toute la bonne volonté du monde est un facteur de vieillissement et de mise en danger de la santé largement accéléré.

Ces aidants familiaux sont en général âgés eux-mêmes, entre 51 et 75 ans, sont à 90% des aidants membres de la famille, 50% les conjoints et 30% les enfants. Alors bien sûr, leur rôle est une évidence pour la quasi-majorité, mais il en est pas moins que pour beaucoup les relations sociales deviennent quasi-inexistantes, le temps libre n’est que le repos et la vie professionnelle s’inscrit comme elle le peut dans ce contexte morcelé.

Comment être aidant tout en se préservant soi-même ? Vaste question auxquels beaucoup n’ont pas de réponses. Pire encore, plusieurs d’entre eux n’osent même pas la poser. Pourtant sans aidant le maintien à domicile serait beaucoup plus complexe voire impossible. Ne pas soutenir ces piliers du patient serait oublier l’importance du lien affectif, psychologique et moral que joue l’entourage auprès la personne malade.

Les infirmiers libéraux semblent avoir une vision plus globale de cette problématique et, par ailleurs, sont souvent cités par les aidants comme des interlocuteurs privilégiés.

 

Les infirmiers libéraux et la « proximologie » : un savoir-faire reconnu par les aidants

Est-ce par leur approche en soins infirmiers au chevet du patient ou par leur sens inné du « prendre soin », les IDELs sont perçus pour les aidants naturels comme des oreilles attentives pour leur patient comme pour eux-mêmes.

En effet lorsque l’on interroge les aidants sur les aides qu’ils perçoivent comme les plus pertinentes ils citent :

0%
Infirmiers libéraux
0%
Aides ménagères
0%
Auxilliaires
0%
Aides financières

 

Ainsi, au plus près du malade comme de sa famille, les infirmiers libéraux, habitués à une grande proximité, une facilité d’écoute et formés à des parcours de prévention sont tout à fait amènes de repérer un proche dans l’entourage dont la situation médicale semble inquiétante. Il s’agira alors de savoir diriger l’aidant vers l’interlocuteur idéal mais aussi vers des associations dévolues totalement à ce rôle. Tout en leur rappelant que demander de l’aide c’est aussi être plus efficace auprès de la personne souffrante…

Enfin, rappelons que l’aidant est aujourd’hui indiscutablement considéré pour les professionnels de santé à domicile une aide et un soutien indispensable à la bonne prise en charge du malade : 96 % des professionnels de santé estiment que l’entourage est « un véritable partenaire» dont le rôle est « bénéfique » dans la relation soignant/soigné. Donc guider les aidants dans leurs démarches et dans de meilleures conditions de santé correspond bien sûr à une approche plus globale d’un réseau de santé à domicile efficace. Aujourd’hui et demain.

Et vous, infirmières et infirmiers libéraux, pensez-vous que la communication envers les aidants est suffisante ? Pensez-vous qu’ils manquent de considération dans notre société ? Comment arrivez-vous à entrer en contact avec un aidant en danger ?