Infirmières libérales de Savoie, Infirmiers libéraux du Cotentin et IDEL(s) de France, même combat !

Une réunion entre les infirmières et les infirmiers libéraux et la CPAM de Savoie a mis un terme à un conflit relatif aux indemnités horokilométriques. Dans le Cotentin, la colère des IDEL(s) ne retombent pas et partout en France, de nombreux mouvements voient le jour. Cela va-t-il durer ?

En Savoie, les IDEL(s) protestaient contre une « réforme » de leurs indemnités horokilométriques

Nous relations il y a quelques semaines le différend opposant les infirmières et infirmiers libéraux à la CPAM dans le département de Savoie. Le conflit portait sur les indemnités horokilométriques. Pour faire simple, les IDEL(s) de cette région montagneuse et escarpée se voyaient reprocher une application stricte de ces indemnités horokilométriques (IK), alors que la CPAM semblait vouloir imposer un régime comparable à celui du kilométrage réel.

Les infirmières et infirmiers libéraux souhaitaient donc pouvoir continuer à facturer ces IK comme cela est pratiqué depuis des années, à savoir : du domicile professionnel le plus proche au domicile de chaque patient visité. La CPAM demandait, quant à elle, la facturation des kilomètres réels de chaque déplacement. Un collectif d’IDEL(s) s’était alors formé pour protester contre ce changement, décidé sans aucune concertation et de manière unilatérale. Vous avez été nombreux à réagir à cette nouvelle attaque. Aurélie Biville résumait parfaitement l’impression du plus grand nombre en écrivant : « ça fait peur ! Depuis quand les caisses régionales peuvent-elles remettre en cause des tarifs négociés nationalement et pour lesquels nous sommes conventionnés ? »

La CPAM de Savoie entend les demandes des IDEL(s) et y fait droit (ou presque) !

Pour sortir de cette querelle, une réunion a été organisée entre la CPAM, le collectif d’IDEL(s) et l’ARS, et il semble bien que vos propos aient été entendus. Chacun a pu faire entendre ses positions, et le sous-directeur de la CPAM aurait même précisé sa pensée. Selon le collectif des Infirmières et des Infirmiers libéraux, il aurait reconnu qu’il ne « prendrait jamais de sa propre initiative la décision de sanctionner les IDEL sur la facturation des indemnités horo-kilométriques si la CNAM ne lui ordonnait pas« . Nous l’évoquions, dans notre précédent billet de janvier dernier, mais cette décision de la CPAM de Savoie serait donc bien soumise à une généralisation d’un tel changement, l’aveu d’une réforme à venir ?

De leur côté, les IDEL(s) ont pu mettre en avant, que ces indemnités horokilométriques permettent de prendre en compte, outre le kilométrage effectué, le temps passé dans les véhicules, un temps de « non soin ».

Toujours est-il qu’à l’issue de la réunion, le collectif des IDEL(s) réagissait de manière positive même s’il sait déjà, qu’il devra rester vigilant. « Nous pouvons continuer à facturer nos indemnités horokilométriques comme nous l’avons toujours fait. Nous attendons toutefois une réponse officielle écrite de la part de la CPAM de Savoie » Un statu quo, qui ne peut satisfaire aucune des parties. En effet, une décision de justice ou même un arbitrage de la CNAM pourrait remettre le feu aux poudres, puisque le conflit n’a pas trouvé de solution définitive.

Un conflit, qui en cache bien d’autres pour les infirmières et infirmiers libéraux !

Cette lutte des IDEL(s) de Savoie n’est pas la seule pour les infirmières et infirmiers de France et de Navarre. Localement, des tensions se durcissent entre les auxiliaires de santé et les CPAM, même si ces difficultés de communication semblent bien résulter d’une décision prise à …Paris. En décembre 2015, nous évoquions ainsi le combat d’un autre collectif Infirmier IDEL Cotentin en colère .

Il s’agissait alors pour ces infirmières et infirmiers libéraux de dénoncer un ras-le-bol général trop longtemps contenu. Quelques semaines après l’envoi d’une lettre ouverte à Mme Marysol Touraine, le collectif ne peut pas nier une légère amélioration dans ses relations avec la CPAM locale. Dans le même temps, il ne peut pas non plus s’empêcher de souligner le blackout voire la censure, imposée par …

La grogne continue de monter donc, et du Cotentin à la Savoie, les IDEL(s) sont de plus en plus nombreux à se regrouper sous forme de collectif ou d’associations, afin de faire entendre leurs revendications. Dans ces conditions, le silence ne pourra pas constituer la seule réponse et il faudra bien un jour, que des décisions soient prises ou tout du moins que des négociations soient ouvertes…

Infirmières et infirmiers libéraux, connaissez-vous à proximité de votre domicile un collectif d’IDEL(s) portant un message ou une revendication ? faites-vous partie d’un tel mouvement et si oui lequel ? D’après vous, pourra-t-on encore longtemps s’épargner un véritable débat de fond sur l’avenir de la profession d’IDEL ?