Mémoire, santé et convivialité, comment les IDEL(s) s’en sortent au quotidien ?

La complexification des soins et des traitements médicaux, les tracasseries administratives, les attaques en règle contre la profession infirmière… Face à ces sources permanentes de stress pour les infirmières et les infirmiers libéraux, il existe aussi des tracas du quotidien. Mémoire, santé et prévoyance et condition de travail font partie des thèmes récurrents à la lecture e vos si nombreux commentaires.  

La mémoire des IDEL(s), une faculté irremplaçable et indispensable

Si les visites de patients se multiplient pour les infirmières et les infirmiers libéraux, chacun d’eux s’efforce de ne rien oublier de chacune de ses visites, afin de pouvoir compléter le dossier de soins. Un changement de prescription chez l’un d’entre eux, une plaie difficile chez un autre, l’absence d’ordonnance chez un troisième, une panne de sonnette chez un autre (obligeant l’IDEL à faire le tour pour frapper à la fenêtre), …

Chaque détail a son importance, d’autant plus, lorsque le soir venu, il faudra effectuer les transmissions auprès de l’infirmière ou de l’infirmier, qui prendra le relais le lendemain. Car s’assurer de la continuité des soins fait aussi partie des missions de l’IDEL.

De la rédaction manuscrite sur un dossier papier à l’utilisation d’un logiciel infirmier, de l’enregistrement de mémos vocaux à la prise de photographie avec son Smartphone, tous les moyens sont bons pour venir renforcer la mémoire de l’IDEL. Cette même mémoire, qui sera encore mise à l’épreuve lorsqu’il s’agira de répondre à des patients ou à leur famille, voire de transmettre un rapport au médecin traitant. Une mémoire infaillible donc à concilier avec une santé de fer pour affronter tous les obstacles du quotidien.

Et pour la santé, les infirmières et les infirmiers libéraux sont-ils les mieux lotis ?

La question peut faire sourire, mais souvenez-vous de cet adage prévenant que ce sont toujours les cordonniers les plus mal chaussés ! Alors d’un point de vue médical, les professionnels de santé en général et les IDEL(s) réussissent-ils à mieux prendre soin d’eux-mêmes que le reste de la population ? Au quotidien, les IDEL(s) sont certes sensibilisés aux question de santé et du bien-être, mais au vu de leur profession même et des contraintes existantes, il n’est pas sûr qu’infirmières et infirmiers puissent se conformer aux exigences d’un rythme de travail en rapport avec la gestion du stress et du burnout.

Plus que leurs collègues salariés dans la fonction publique hospitalière ou même en clinique, les infirmières et infirmiers libéraux doivent, en outre, se préoccuper de leur assurance prévoyance. Comme toutes les professions libérales, les IDEL(s) doivent se soucier de prévoir l’avenir en cas de maladies, d’accident ou même de décès. La prévoyance des IDEL(s) apparait plus alors comme une source supplémentaire d’interrogation que comme un sujet d’apaisement et de sérénité.

Assurer les soins pour leurs patients, en négligeant leur propre mode de vie, est-ce le prix à payer pour les infirmières et les infirmiers libéraux ? Une exigence compensée par une certaine convivialité dans le travail du quotidien ?

La proximité des IDEL(s) avec leur patient, un travail plus convivial ou un casse-tête au quotidien ?

Certes, la patientèle des infirmières et des infirmiers libéraux n’est pas uniforme, et chaque professionnel de santé s’adapte à chacun de ses patients. Cependant, il existe pour les infirmières et les infirmiers libéraux une patientèle récurrente, que l’IDEL va visiter plusieurs fois par semaine pendant de longues années. Les relations infirmière / patient s’en trouvent ainsi modifiées, et la visite quotidienne commencera non plus par l’incontournable « Bonjour Madame l’infirmière » mais « Bonjour, Claudine ». Les soins prodigués se renforcent alors d’une complicité grandissante au fil du temps.

Pour un observateur extérieur, cette complicité peut apparaître comme une amélioration sensible et notable des conditions de travail. Pourtant, elle peut aussi être à l’origine de tracas et de stress supplémentaire. Une infirmière libérale aura ainsi plus de mal à identifier un autre professionnel de santé, intervenant chez son patient, si ce dernier ne le connait que par le prénom. Comment un infirmier libéral pourra identifier rapidement « Paul le masseur-kinésithérapeute » ? Comment le médecin pourra retrouver l’IDEL avec comme seule indication : Claudine ? Bien évidemment, ce problème n’est pas insurmontable, mais avouez qu’au quotidien, il engendre quelques recherches, qui empiètent un peu plus sur un emploi du temps déjà bien fourni.

L’utilisation d’un logiciel infirmier, ou d’une application de dossiers de soins, recensant tous les professionnels de santé d’un même patient ou la rédaction d’une liste manuscrite des intervenants médicaux pourront permettre de concilier cette proximité avec une efficacité accrue. 

Infirmières et infirmiers libéraux, quelles sont vos autres préoccupations du quotidien ? Comment faites-vous pour ne rien oublier et quelle méthode avez-vous adopté pour prendre soin de vous en même temps que vos patients ?