On ne cesse de parler de la maladie d’Alzheimer, et les discours en font un des grands enjeux de notre politique de santé. Mais lorsqu’il s’agit d’accompagner les patients au quotidien, les infirmières et infirmiers libéraux peuvent se sentir bien seuls parfois !

 

La maladie d’Alzheimer, l’obligation de se préparer à faire face !

Maladie dégénérative, la maladie d’Alzheimer représente une des grandes causes prioritaires de la politique de santé actuelle. Elle reste néanmoins une des formes les plus récurrentes de la démence des personnes âgées et implique, de la part des soignants d’une part et des aidants d’autre part, des efforts constants et permanents. Les infirmières et infirmiers libéraux sont alors sollicités pour accompagner les patients eux-mêmes mais aussi les familles de ces derniers.

D’après une récente étude, la maladie d’Alzheimer représenterait jusqu’à 65 % des formes de démence chez la personne âgée. Connaître la maladie mais aussi son évolution et les implications qui en découlent représente donc bien une priorité pour tous les professionnels de santé, au premier rang desquels les IDEL(s). Ce constat est d’autant plus fort, que même si certaines causes peuvent favoriser l’apparition de la maladie, cette dernière reste indissociable du vieillissement. Cette corrélation implique, que le vieillissement de la population française se traduit – et cela s’amplifiera à l’avenir – par une augmentation du nombre de patients, souffrant de cette pathologie si particulière.

Alzheimer

Un mal inéluctable ?
Judes Poirier, directeur de l’Unité de neurobiologie moléculaire à l’Institut Douglas, considère, que la maladie d’Alzheimer peut être assimilée à une forme accélérée de vieillissement. Le scientifique explique ainsi, que si nous vivions jusque 160 ans, nous serions tous atteints par cette pathologie. D’autres facteurs, parmi lesquels le mode de vie ou l’hérédité, peuvent être à l’origine d’une apparition précoce.

 

Un accompagnement permanent, difficile et éprouvant, pour accompagner les patients !

Cette augmentation du nombre de patients et de patientes, atteints par cette maladie d’Alzheimer, se traduit, fort logiquement, par l’accroissement des malades, qui resteront à domicile. Bien que déclarée d’intérêt national, l’hospitalisation de jour pour ces personnes âgées ne peut répondre à toutes les demandes. Ce sont alors les familles, qui se retrouvent en première ligne, et on sait, par expérience, que ces aidants souffrent de cette situation. Non seulement, ils doivent faire face à la dégradation de la santé de leur proche, mais ils doivent en permanence répondre aux nombreuses sollicitations et aides des malades. Leur présence serait requise en permanence, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

La souffrance de ces aidants est aujourd’hui prise en compte et reconnue par les autorités médicales. Des auxiliaires de vie peuvent, dans certains cas et sous certaines conditions, prendre le relais. Dans un cas comme dans l’autre, les professionnels de santé s’inscrivent alors dans cette même démarche. C’est à ce titre, que les infirmières et les infirmiers libéraux interviennent auprès de ces patients.

Les infirmières et les infirmiers libéraux face à la maladie d’Alzheimer

Comme tous les professionnels de santé, les IDEL(s) doivent donc bien connaître cette maladie d’Alzheimer mais aussi et surtout les évolutions possibles de celle-ci. La surveillance des différents traitement médicaux et non médicaux ne représente pas la seule mission de ces infirmières et infirmiers libéraux. Car si la maladie d’Alzheimer reste fréquente, elle peut aussi s’accompagner de multiples autres pathologies, que celles-ci soient liées ou non au vieillissement du patient.

Les prises en charge de ces patients aux multiples pathologies doivent en outre s’accompagner pour les infirmières et infirmiers libéraux, qui en ont la charge, d’une participation à l’élaboration du projet de vie. Ce dernier sera réalisé en collaboration avec l’ensemble des professionnels de santé mais aussi des familles et plus généralement des aidants. Enfin, la prise en charge d’un(e) malade, atteint d’Alzheimer, contraint également de réfléchir à l’accompagnement de l’entourage du patient. La complexification, imposée par cette maladie d’Alzheimer, est donc très présente dans le quotidien des IDEL(s) qui y sont confrontés, d’autant plus que chaque infirmière et chaque infirmier libéral est à son tour victime des mêmes maux connus par les aidants. La crainte de se prendre des coups, la peur de propos injurieux, le drame de la déchéance liée à la démence, … autant de difficultés auxquelles chaque IDEL doit faire face pour lui-même mais aussi pour l’entourage du patient. C’est cette exigence et cette complexification d’une telle prise en charge, qui peuvent expliquer la souffrance des IDEL(s) au quotidien. Et qui est alors en charge de venir en aide aux infirmières et infirmiers libéraux ? … Alors, la maladie d’Alzheimer est-elle réellement une priorité nationale ?

Infirmières et infirmiers libéraux, comment gérez-vous ces situations de plus en plus complexes ? Eprouvez-vous le besoin d’un soutien pour faire face à ces patients atteints de maladie d’Alzheimer ? Selon vous, quelle serait la mesure qui pourrait faciliter une telle prise en charge ?