6 mois se sont passés entre le courrier envoyé par le collectif IDEL Cotentin en colère et la réception des représentants des IDEL(s) au Ministère de la Santé. Devant le peu de réponses apportées, espérons que l’on ne doive pas attendre 6 mois supplémentaires pour voire des solutions concrètes apportées aux problèmes du quotidien pour les IDEL(s).

De la suite dans les idées pour les infirmières et infirmiers libéraux en colère !

Souvenez-vous ! En décembre 2015, nous vous relations l’action entreprise par un collectif d’infirmières et d’infirmiers libéraux de Normandie et plus précisément du Cotentin. Le collectif IDEL Cotentin en colère dénonçait les difficultés, les problèmes, les discriminations, que toutes les infirmières libérales ne connaissent que trop bien. La publication du rapport de la Cour des Comptes, stigmatisant la profession, n’était pas étrangère à ce « ras-le bol » généralisé. S’adressant à Madame la Ministre de la Santé, Mme Marisol Touraine, le collectif commençait à désespérer et c’est donc plein d’espoir, que Florent Régal et Aurélie Biville se sont rendus le 07 juin dernier au Ministère de la Santé, où ils ont été reçus par M Fabrice MASI, Conseiller en charge des professionnels libéraux de santé et des soins de premiers recours au Ministère des Affaires Sociales et de la Santé. Accompagnés de Mme Alexandra Cantarel, secrétaire adjointe de l’association UNIDEL, Florent Régal et Aurélie Biville ont bien voulu nous rendre compte de cette réunion, qu’ils attendaient depuis si longtemps.

Une (très) longue liste de sujets à aborder avec le Ministère de la Santé

Ils ont commencé par rappeler au représentant du Ministère, le malaise de toute une profession, stigmatisée par le rapport de la Cour des Compte mais aussi par la médiatisation régulière des affaires de fraude. Mais ils ont aussi insisté sur ce sentiment d’acharnement, en multipliant les exemples concrets (indus, rejets, remise en cause des IK, …). Acharnement, aggravé encore par les orientations de la dernière loi de santé. Dénonçant cette situation qui perdure depuis de nombreux mois, les 3 IDEL(s) présents ont interpelé M MASI en lui demandant :

Quel sera notre devenir quand les nursing et glycémies capillaires seront attribués aux aides-soignantes et auxiliaires de vie, quand les pharmaciens obtiendront gain de cause en ce qui concerne la préparation des piluliers et la vaccination, quand les labos se chargeront d’assurer les prélèvements sanguins à domicile et les services d’HAD de gérer seuls les prises en charges complexes et les soins palliatifs ? Que deviendront les IDEL(s) ?

Essentielle, cette interrogation légitime n’a entrainé aucune réponse de la part de M MASI

Un avenir incertain et source d’inquiétude pour les IDEL(s)

C’est alors plus précisément sur le sujet de l’HAD, que le débat s’est ensuite porté, même si M MASI ne s’est pas illustré par une participation très active. Les IDEL(s) ont donc souligné la concurrence déloyale des services de SSIAD et d’HAD, qui peuvent se permettre de faire de la publicité. Mais ils ont également insisté sur le fait que les libéraux sont d’une manière générale, plus efficaces, plus réactifs et plus souples en matière de prise en charge des personnes à domicile, dans leurs milieux de vie.

Lire le compte-rendu détaillé

Pour aller plus loin

Nous vous proposons de découvrir en détails le compte-rendu de cette réunion au Ministère de la Santé avec le collectif des Infirmiers du Cotentin.
Lire le compte-rendu détaillé

Les IDEL(s) ont enfin remis en cause les déclarations, visant à faire de la HAD une solution économique pour la société. Chiffres à l’appui et évoquant même l’idée d’un rapport comparatif, les IDEL(s) ont donc soutenu l’efficacité d’un partenariat IDEL / prestataire de santé. Ce fut l’occasion de souligner la coordination des professionnels de santé libéraux sur le terrain, coordination impliquant des économies substantielles en évitant hospitalisation et consultation médicale. L’occasion également de souligner que ce temps de coordination n’était pas rémunéré.

Reconnaissant la réalité de cette situation, M MASI a déclaré travailler conjointement avec les CPAM et les ARS afin de financer ces moments de coordination. Il a poursuivi en mettant en avant les nouvelles formes d’exercice que représentent les maisons de santé. Rebondissant sur le sujet, les IDEL(s) ont exprimé de nombreuses réserves quant à ces structures, réserves balayées par M MASI, qui expliqua alors que « l’avenir du libéral passera par la capacité des IDEL(s) notamment à se regrouper au sein d’établissements pluridisciplinaires. »

La suite de la réunion a permis d’évoquer la nomenclature, pour laquelle M MASI a bien voulu admettre des aberrations, mais aussi la généralisation du tiers payant, pour laquelle les IDEL(s) ont réaffirmé leur sentiment d’être les grands oubliés de la réforme. Devant l’absence de réponses claires et précises à chacun des problèmes évoqués par les IDEL(s), ces derniers ont conclu cet entretien en rappelant, une fois de plus, la colère de toute une profession, et en remettant une liste de tous les griefs évoqués, en espérant qu’il ne faille pas encore attendre 6 mois pour avoir une véritable réponse…

Que pensez-vous du temps mis à répondre à ce collectif d’IDEL(s) en colère ? Estimez-vous que la profession soit réellement sujette à toutes les discriminations et stigmatisations de la part des autorités de tutelle ? Pensez-vous que la situation va se dégrader un peu plus dans les mois à venir ou au contraire, voyez-vous l’avenir plus rose ?