Interrogés sur l’état actuel mais aussi sur les réformes à entreprendre, les Français se sont fait entendre à propos de notre système de santé. Sans surprise, ils attendent beaucoup des professionnels et notamment des infirmières et infirmiers libéraux !

Les Français jugent sévèrement le système de santé de notre pays

C’est l’institut de sondage IPSOS, qui a réalisé une étude sur le système de santé en France pour le compte de l’association Laboratoires internationaux de recherche (LIR). Les enseignements de cette étude ne sont guère surprenants, puisque les Français et les Françaises jugent assez sévèrement le système de santé de manière générale. Plus d’une personne interrogée sur deux, et plus précisément 69 %, jugent nécessaires de réformer ce système de santé. Ce ne sont pas les infirmières et les infirmiers libéraux, qui contrediront ce constat. Cette envie de réformes ne passe pas, dans l’esprit des personnes interrogées, obligatoirement par une augmentation de moyens mais par une réorganisation de la politique de santé.

82 % considèrent ainsi, que l’on pourrait faire mieux avec autant. Ce sont donc avant tout les pratiques médicales elles-mêmes mais aussi les professionnels de santé, qui sont directement visés par ce jugement négatif. Les IDEL(s) doivent-ils se sentir concernés par cette opinion négative ? Certainement au même titre que tous les professionnels de santé. Même si les infirmières libérales bénéficient toujours d’un jugement plus optimiste, puisque basé, en partie, sur la relation de proximité.

 

Des professionnels de santé au cœur des préoccupations des patients

Tout d’abord, la population ne croit plus, dans sa très grande majorité, à l’égalité d’accès aux soins. 85 % des personnes interrogées se désespèrent des délais pour obtenir un rendez-vous avec un médecin généraliste. La démographie médicale apparait ainsi comme une crainte générale et la répartition des IDEL(s) sur le territoire national ne fait pas exception à la règle. Les examens médicaux (Radio, IRM, …) n’échappent pas à ce constat puisqu’ils sont préoccupants pour 76 % de la population. Même le médecin de famille, le médecin traitant, devient une source de stress, puisque 63 % des patients soulignent une détérioration de l’accessibilité de ce dernier le soir et le week-end.

Face à ces craintes face à leur système de santé, les personnes interrogées imaginent les solutions qui pourraient pallier à ces difficultés. Elles soutiennent ainsi, pour fluidifier le système de santé, la délégation de tâches vers les opticiens pour 63 % et vers les pharmaciens pour 55 %. Lorsque la question de ce transfert de compétences est posée pour les infirmières et infirmiers libéraux, l’adhésion du public est plus importante encore avec 77 % d’opinions positives.

L’élargissement des compétences infirmières, avec la mise en place de pratiques avancées notamment, reste une des pistes envisagées à court terme, même si la réflexion mérite encore d’être poussée et structurée.

Un optimisme modéré pour le futur de notre système de santé

La population reste lucide sur les difficultés, qui se posent à notre politique de santé. 55 % prédisent le déremboursement (55 %) mais aussi le « développement d’une médecine à deux vitesses » (52 %) si rien n’est fait pour améliorer la situation. Les réformes à entreprendre auront un coût, que les sondés sont prêts à accepter dans une certaine mesure même s’ils plébiscitent également d’autres pistes de réformes.

Pour 70 % d’entre eux, un accès plus large aux données de santé pourrait être un axe d’amélioration de même que le développement des échanges dématérialisés avec les médecins (téléphone, Internet, messagerie vidéo, ….). Ceci explique peut-être cette volonté de voir se développer la délégation de tâches vers les IDEL(s), évoquée ci-dessus. En revanche, ils sont nombreux (60 %) à rejeter le déremboursement de certains médicaments, la fermeture d’hôpitaux de proximité ou encore l’augmentation du tarif des consultations ou des cotisations.

Plus de proximité, plus d’efficacité mais pas plus de dépenses. Voilà le difficile dilemme à résoudre de ce sondage . On notera qu’une grande majorité de sondés (80 %) se sont montrés enthousiastes et favorables face à de nouvelles pistes de réformes :

  • L’ambulatoire à faire progresser
  • La création de maisons de santé pluridisciplinaire
  • La possibilité d’échanger par voie électronique les données de santé entre les professionnels concernés
  • Des actions en faveur de la santé à développer au niveau de la commune
  • Connaître chaque année le coût de la prise en charge de chaque patient
  • Publier la liste des professionnels de santé se formant

Et vous, comment jugez-vous le système de santé en France ? Quelles sont les pistes d’amélioration ? Que pensez-vous de ce nouveau rôle voulu pour les infirmières et infirmiers libéraux ?