La psychologie humaniste et la relation d’aide, qui en découle, font partie des thématiques récurrentes dans l’organisation et la définition de la politique de santé en France. Ignorés par les formations mises en place par les autorités sanitaires du pays, les IDEL(s) apparaissent pourtant comme les principaux vecteurs de cette approche globale du patient …

La psychologie humaniste, un fil d’Ariane pour la profession infirmière

On a, à de très nombreuses reprises, insisté sur la relation privilégiée, qui se noue entre une infirmière libérale et son patient. Les soins infirmiers prodigués, aussi importants soient-ils, ne représentent pas l’exhaustivité de ce lien. Cela ne participe-t-il pas au développement de la relation d’aide, prônée par la psychologie humaniste ?

Née dans les années 1940 aux Etats Unis, cette psychologie humaniste s’est surtout développée à partir des années 1960. A l’origine de cette discipline, on retrouve des interrogations et des constats, dressés par des infirmières hospitalières. Il n’est pas possible en quelques lignes de définir cette approche singulière de la relation soignant / soigné. On peut néanmoins souligner, que la psychologie humaniste va venir compléter (sans s’opposer) à une approche purement médicale. Il s’agit donc de se concentrer sur une approche globale du patient et non plus se focaliser sur les seuls symptômes, comme le faisait la médecine d’antan. On comprend très bien, à la lecture de ces vérités, que l’infirmière ou l’infirmier libéral est un(e) psychologue humaniste en puissance. Sans même en avoir conscience, l’IDEL doit s’inscrire dans une démarche globale, ne serait-ce pour pouvoir pénétrer l’intimité (le domicile) de ses patients.

La relation d’aide, le quotidien des infirmières et des infirmiers libéraux

Il existe désormais un apprentissage de cette voie particulière de la psychologie, apprentissage proposé pour accompagner le développement de la relation d’aide qui en découle, et les infirmières, libérales et/ou hospitalières, font partie des professionnels de santé visés.

Dépasser les efforts infirmiers, se projeter au-delà des outils techniques pour établir une relation d’aide entre le personnel soignant et le patient. L’approche peut paraître complexe mais elle se fait naturellement dans le quotidien des IDEL(s) principalement. En effet, dans le milieu hospitalier, la réduction constante et continue des durées d’hospitalisation reste un obstacle majeur à l’instauration d’une telle relation. Cette difficulté est aggravée également par la compression de personnel, qui pousse les infirmières hospitalières à se focaliser sur les gestes techniques au détriment d’une véritable relation. Enfin, il ne faut pas nier une certaine résistance du monde médical, qui peine à reconnaître une nouvelle mission de ce genre mais aussi une place propre et spécifique aux infirmières et infirmiers.

A l’inverse, les infirmières et infirmiers libéraux tendent à se rapprocher de cette relation d’aide, même si il ne s’agit pas alors des conséquences d’une formation ou d’une autre, mais bien de l’adaptation d’une profession au bien-être de leur patient.

Une relation d’aide plutôt qu’une relation soignant / soigné

En ce qui concerne les soins des IDEL(s), cette relation d’aide est à différencier de la simple relation soignant / soigné. Cette dernière vise à améliorer le quotidien des patients par une attention de l’infirmière libérale, depuis la simple rupture de la solitude jusqu’à de simples services, rendus aux patients eux-mêmes. La relation d’aide, elle, ambitionne un objectif bien plus ambitieux, puisque le but poursuivi consiste à opérer un changement chez le patient. A travers cette relation d’aide, qui a fait l’objets de nombreux écrits d’infirmiers et infirmières comme de psychologues, l’IDEL doit aider son patient à vivre sa maladie. Les conséquences de cette dernière sur les aspects sociaux, personnels, familiaux, professionnels, …, sont alors prises en compte au même titre que le traitement médical des symptômes. Le lien de confiance entre l’infirmière libérale et le patient conditionne la réussite de cette relation d’aide.

Le soignant, en l’occurrence l’infirmière ou l’infirmier libéral, ne doit plus alors se contenter de répondre au questionnement du patient. Mais il devra guider ce dernier et le soutenir pour qu’il puisse y apporter une réponse par ses propres moyens. L’objectif poursuivi est donc différent et l’attitude doit alors s’adapter. De nombreux outils et méthodes ont été développés, détaillés et expliqués pour parvenir à ces objectifs ambitieux, et nous ne manquerons pas de revenir sur le sujet, afin de compléter ce dossier.

Découlant de la psychologie humaniste, la relation d’aide a été théorisée par de nombreux auteurs. C’est par la pratique de leur activité au quotidien, que les IDEL(s) ont adopté certains de ses fondements et de ses préceptes, visant à une approche globale plutôt qu’à une intervention purement et uniquement médicale.

Avez-vous conscience de cette approche particulière dans vos visites du quotidien ? Cette relation d’aide pour accompagner plutôt que d’imposer vous apparait-elle comme bénéfique ? Avez-vous les moyens (temps, matériel, financier, …) de renforcer ce lien si particulier vous unissant à vos patients ?