Les infirmières libérales regardent déjà vers 2017 !

Il y a quelques jours, les médecins généralistes signaient un accord pour une nouvelle convention. Cela rappelle aux infirmières libérales, qu’elles seront autour de la table dans quelques semaines, même si cette rentrée reste également marquée par une certaine inquiétude !

Une rentrée tendue et anxiogène pour les infirmières et infirmiers libéraux ?

Comme tout un chacun, les infirmières libérales effectuent leur rentrée, après des vacances bien méritées. Les inquiétudes du mois de juin, loin de s’être envolées sous l’effet de la chaleur et du soleil, persistent, et c’est dans un climat tendu, que les infirmières et les infirmiers libéraux se sont exprimés, au cours de ces dernières semaines, sur le blog d’Albus, le logiciel infirmier.

Ainsi, Carole Boff exprime un sentiment largement partagé sur les dangers du développement de l’Hospitalisation à domicile, lorsqu’elle écrit : « Erreur fatale que de travailler avec l’HAD, il faut boycotter l’HAD. Je sais que ce n’est pas toujours facile de refuser un patient mais accepter c est signer notre arrêt de mort ». Il existe aussi de nombreuses infirmières libérales, favorables à ce développement même si la sensation de risque pour la profession même d’infirmière libérale reste présente. Geoff explique même à ce sujet : Moi, je suis bien content que l’HAD prenne des patients trop lourds en soins techniques. Car nous n’avons pas toujours le temps, et puis la gestion du matériel c’est tellement compliqué avec les prestataires, sans compter la coordination avec les services, avec lesquels on galère pour avoir l’ordi et protocole. Personnellement, pour les patients polyperfusés je travaille avec HAD et je leur laisse gérer tout autour. »

Adelyne Timéo pense, quant à elle, avoir trouvé une des causes de ce succès de l’HAD « Il faut se plaindre aux médecins, puisque ce sont eux qui font les prescriptions pour passer en HAD ». L’avis n’est pas partagé par toutes les infirmières libérales, et c’est dans l’attitude des patients eux-mêmes, que Ley La pense qu’il faut rechercher ce manque de considération : Quand je vois qu’auprès de nos propres patients on passe après le Kiné la coiffeuse le pédicure et j’en passe …. Je me demande si on a une influence sur l’opinion publique …

La promesse d’une année pleine de changement et donc d’incertitudes

Mais ces deux mois de « trêve estivale » ne doivent pas masquer les changements, qui s’annoncent au cours de cette rentrée qui se profile. Les infirmières libérales ont bien noté, que ces derniers jours du mois d’aout ont permis la validation de la nouvelle convention des médecins libéraux. Il aura fallu 6 mois de négociations pour que 3 syndicats (MG France, Bloc et la Fédération des médecins de France) acceptent ce projet. Les patients retiendront de ce nouvel accord :

  • La revalorisation du prix de la consultation de 23 à 25 euros, applicable dès le 01er mai 2017
  • La création, pour les médecins généralistes et certains médecins spécialistes, de deux nouvelles catégories de consultations, très encadrées par les textes réglementaires : les consultations complexes (46 euros) et les consultations très complexes (60 euros)

De leur côté, les médecins généralistes se féliciteront des autres mesures de cette convention et notamment :

  • La création d’un contrat type pour lutter contre la désertification médicale. Une aide forfaitaire de 50.000 euros sera accordée aux jeunes médecins en échange de trois ans minimum d’exercice dans une zone sous dotée.
  • L’instauration d’un forfait annuel de 5.000 euros à destination des médecins, exerçant en réseau ou sous une forme groupée, dans ces zones déficitaires
  • Une incitation pour s’informatiser et recruter une secrétaire médicale avec un forfait structure de 2.275 euros en 2017 (et 4.620 euros en 2019).

Mais pour les infirmières et infirmiers libéraux, cet accord des médecins libéraux annonce surtout les prochaines négociations, qui vont s’ouvrir entre les autorités sanitaires et les IDEL(s). En effet, toutes les professions libérales se verront proposer une nouvelle convention, et après les pharmaciens, les médecins aujourd’hui, les regards se tournent désormais vers les dentistes et les kinésithérapeutes. Après eux, ce sera donc au tour des infirmières et des infirmiers libéraux de se pencher sur leur avenir, avec l’obligation imposée de trouver un accord avant la fin 2017.

Certains dénoncent déjà la pression avant même que les discussions n’aient commencé, alors que d’autres se félicitent, au contraire, que cette négociation sur la nouvelle convention des infirmières libérales se déroule en une année électorale, plus propice à obtenir satisfaction sur bien des demandes.

Redoutez-vous cette négociation qui s’annonce en 2017 ? Qu’en attendez-vous exactement et quelles sont vos craintes en la matière ? A votre avis, les échéances électorales sont-elles un atout pour votre profession ?