Si les infirmières et infirmiers libéraux savent que des négociations s’ouvriront prochainement avec leur autorité de tutelle, ils demandent, dès à présent, une réduction de charges au Premier Ministre. La multiplication des demandes produira-t-elle les effets escomptés ?

En attendant une revalorisation des soins infirmiers ….

Tous les professionnels de santé, et les infirmières et infirmiers libéraux font partie des prochains sur la liste, sont amenés à négocier avec leur autorité de tutelle afin de redéfinir leur convention. L’ensemble de ces négociations devra être achevé avant la fin de l’année 2017, et on avait déjà souligné la difficulté pour les IDEL(s) de devoir entamer ces discussions en pleine année électorale.

Après les pharmaciens et les médecins, pour lesquels cette discussion s’est achevée sur la revalorisation de leurs honoraires, ce sont les masseurs kinésithérapeutes et les dentistes, qui discutent actuellement de leur nouvelle convention. Ce sera ensuite aux infirmières et infirmiers libéraux d’entrer dans les négociations. La refonte de la nomenclature, la revalorisation de leur rémunération, une solution définitive au délicat problème des IK, … les sujets ne manquent pas pour les infirmières libérales.

En attendant, et parce que les attentes sont fortes et les exigences pressantes, certains IDEL(s) ont considéré qu’ils ne pouvaient plus attendre sous peine de voir la situation se dégrader et devenir ingérable. N’est-ce pas le sens des propos de Pascal Brulé, qui écrivait : Je pense que je serai la dernière génération d’IDEL telle qu’elle est. Quand je vois que certains(es) vont toujours au profit en prenant toujours plus de patients, forcément au détriment des soins je reste….Le corporatiste est parfois une bonne chose . Nous avions la chance de nous réunir autour d’un ordre (public, privé et libéral) mais certains syndicats ou politiques ont tout fait pour le détruire afin de garder leurs prérogatives. Tout le monde peut travailler avec tout le monde, il faut juste dépasser ses ambitions…Impossible aujourd’hui dans ce contexte ! »

… les infirmières et infirmiers libéraux demandent une baisse des charges

C’est pour répondre à ces situations intenables même à court terme, que le syndicat Convergence Infirmière a décidé d’écrire à Manuel Valls, Premier Ministre de la République française. Datée du 25 septembre, la missive réclame une baisse des charges pour les infirmières et infirmiers libéraux, baisse applicable immédiatement. Cette demande de baisse de charges se fait, alors que le gouvernement a déjà annoncé les bénéficiaires de ses dernières mesures fiscales, principalement les entreprises et les retraités. Le Syndicat s’interroge pour comprendre pour quelles raisons les efforts consentis pour les entreprises (le taux d’imposition des sociétés passera de 33.3 % à 28 %) ne pourraient pas être appliqués aux professions libérales, ou au moins aux infirmières et infirmiers libéraux. Pour donner plus de force à ces propos, le Syndicat appelle le Premier Ministre à la raison en écrivant :

Savez-vous, Monsieur le Premier Ministre, que nous travaillons de 50 à 70 heures par semaine ? Les Dimanches, les Jours fériés et même les nuits. Et ce quelles que soient les conditions météorologiques, puisque c’est la qualité des soins à apporter à nos patients qui dictent notre emploi du temps.

La multiplication des revendications sera-t-elle bénéfique aux Infirmières libérales ?

Face à ce portrait de la profession d’infirmière libérale, le Syndicat justifie enfin sa demande en appelant l’attention de Manuel Valls sur la situation dégradée des IDEL(s).

Savez-vous seulement que le nombre d’infirmières en faillite, acculées par les charges, ne cesse d’augmenter ?

Si on doit être honnête, il existe peu de chance, que la demande trouve une suite favorable de la part du gouvernement. A quelques semaines d’échéances électorales d’importance, le gouvernement sait aussi que la Cour des Comptes l’a déjà mis en garde une première fois. La revalorisation des tarifs des médecins généraliste a ainsi été pointée par les magistrats de la Cour des Comptes, au prétexte que la mesure n’avait pas été financée. Il est peu probable, dans ces conditions, que cette baisse de charges soit envisagée dans les mois à venir.

Mais il n’empêche, qu’en cette période de promesses en tout genre, le syndicat ne fait que profiter d’une situation propice à l’obtention de revendications justifiées, comme le font tant d’autres corporations avec plus ou moins de succès. La principale interrogation réside dans le fait de savoir sous quelle forme il convient d’effectuer ces demandes.

 

Estimez-vous que cette période pré-électorale permettra aux infirmières et infirmiers libéraux d’obtenir gain de cause sur certaines de leurs demandes ? Et si oui, quelles sont, selon vous, les attentes les plus urgentes à solutionner ?