Les infirmières et infirmiers libéraux seront-ils nombreux à rejoindre leurs homologues de la fonction hospitalière ou les étudiants en soins infirmiers ? la réponse sera donnée au soir du 24 janvier 2017, date de la prochaine mobilisation générale de toute une profession.

Le 24 janvier, un nouveau 08 novembre ou une étape de plus dans la mobilisation ?

Le 08 novembre 2016 marquait un jour historique pour la filière infirmière, puisque toutes les actrices et les acteurs de la profession étaient appelés à se mobiliser. Nous avions souligné à ce moment-là, que cette mobilisation n’était que la première étape d’un processus devant s’inscrire dans la durée, et au moins jusqu’à la reconnaissance des principales revendications des infirmières et des infirmiers. On se souvient aussi, que ce jour de novembre 2016 représentait aussi (et surtout pour les médias et l’opinion publique) l’élection du nouveau président des Etats Unis d’Amérique, et que cette élection éclipsa quelque peu l’action infirmière. Toujours est-il que 15 organisations professionnelles appellent à une nouvelle mobilisation nationale le 24 janvier prochain.

Les organisations (AEEIBO, ANFIIDE, ANPDE, CEEIADE, Convergence infirmière, CNI, SNIA, SNICS-FSU, SNIES-UNSA, SNPI CFE-CGC, SNIPUERLIB, UNAIBODE, UNEF, UNIDEL) donnent rendez-vous aux infirmières et infirmiers libéraux, hospitaliers, spécialisés mais aussi aux étudiants en soins infirmiers et aux cadres de santé, le 24 janvier 2017 à 13h00 sur le parvis de la gare Montparnasse à Paris.

Des revendications ou une colère grandissante devant le mépris affiché par les autorités ?

Question revendications, elles ne sont guère différentes de celles qui conduisirent à la revendication du 08 novembre et nous n’allons pas, à nouveau toutes les lister. Rappelons néanmoins, que ce début d’année 2017 marque aussi les négociations entre les infirmières et infirmiers d’une part et l’Assurance Maladie d’autre part mais sera également une période propice aux promesses électorales des candidats à la présidence de la République. Il serait dommage de ne pas profiter de cette situation favorable, pour faire entendre des revendications portées depuis des années.

Car c’est ce qui peut choquer dans cette nouvelle mobilisation des infirmières et infirmiers libéraux le 24 janvier prochain, les demandes ne sont pas nouvelles même si de nouvelles attentes se font entendre ici et là. C’est ce silence du Ministère de la Santé, qui semble irriter toute la profession, puisque le collectif, appelant à cette manifestation, dénonce dans son communiqué de presse :

« A la lumière des propositions de la ministre, les organisations syndicales et associatives souhaitent unanimement et une fois encore, dénoncer le mépris dont est victime la filière infirmière. »

Les infirmières hospitalières pointent la situation critique des hôpitaux face à l’épidémie de grippe

« La crise actuelle sur l’engorgement des urgences face à une épidémie de grippe, montre l’effet de la fermeture de 100.000 lits en 10 ans, et de quantité de petits services d’urgences. ». Et les infirmières libérales rejoignent ce constat pour souligner, que les politiques de santé d’aujourd’hui définissent le cadre de travail de demain, et c’est bien pour l’avenir de leur profession, que tous entendent se faire entendre.

Une mobilisation pour l’avenir de la profession infirmière

Conscientes que rien ne peut se changer en quelques jours ni même en quelques semaines, les infirmières et infirmiers, qui se mobiliseront le 24 janvier prochain, entendent bien peser sur les décisions qui définiront l’évolution des différents aspects de leur profession. La forme libérale de l’exercice infirmier y tient une place prépondérante, d’autant plus que le Ministère de la Santé a réaffirmé avec force le renforcement des mesures prises pour donner plus de place au virage ambulatoire, pris il y a plusieurs décennies maintenant.

Le collectif des associations appelle donc le Ministère à réagir rapidement : « Les revendications et les attentes sont clairement objectivées pour la profession comme pour les usagers. Etudiants et professionnels souhaitent être entendus et reconnus pour garantir la sécurité des usagers. Il appartient donc à madame Marisol Touraine d’apporter des réponses concrètes pour sécuriser la prise en charge des patients, patients que nous sommes tous appelés à devenir un jour … « 

Il reste, que si c’est bien à Marisol Touraine, que s’adressent les infirmières et infirmiers, ce sera le prochain Ministre de la Santé qui aura la lourde responsabilité d’apporter des réponses concrètes et efficaces.

Pensez-vous, que les infirmières et les infirmiers libéraux vont réussir à se faire entendre à quelques semaines des élections présidentielles ? Estimez-vous que la profession infirmière peut imposer ses vues et infléchir les prochaines décisions du nouveau Ministère de la Santé ?