Annoncé depuis plus de 10 ans, le DMP nouvelle génération est en test depuis décembre 2016 avec une généralisation annoncée comme effective au cours de l’année à venir. Véritable avancée dans la prise en charge des patients ou tracasserie supplémentaire pour les infirmières libérales et tous les autres professionnels de santé ? Quoi qu’il en soit, Albus Air, la nouvelle version de votre logiciel infirmier, est dès à présent agréée pour créer et enrichir des DMP !

Le Dossier médical partagé sera généralisé en 2017

C’est un sujet récurrent pour les infirmières libérales comme pour les médecins, et depuis des dizaines d’années, les autorités annoncent régulièrement réfléchir à un dossier médical accessible à tous les professionnels de santé. On savait déjà de manière certaine que cette ambition se concrétiserait sous l’appellation Dossier Médical Partagé (DMP) depuis le décret n° 2016 du 04 juillet 2016. Cette fois-ci, nous ne sommes plus dans l’ordre du souhait ou du vœu, mais bien dans le déploiement au cours de cette année 2017 du DMP sur tout le territoire. Depuis le mois de décembre 2016, le DMP est testé dans 9 départements (Bas-Rhin, Val-de-Marne, Côtes d’Armor, Doubs, Haute-Garonne, Indre-et-Loire, Pyrénées Atlantiques, Puy de Dôme et Somme) et la généralisation devrait débuter dans les prochaines semaines. C’est donc le moment idéal pour comprendre ce que le DMP va changer pour les infirmières libérales au quotidien.

Le DMP pour améliorer la prise en charge du patient, ou quel contenu pour le DMP ?

Ce dossier médical doit garantir une meilleure coordination des soins mais aussi faciliter la prise en charge du patient par tous les professionnels de santé. Ainsi, l’infirmière libérale comme le médecin généraliste pourra partager les informations médicales en remplissant ce dossier médical partagé. Le DMP n’a pas vocation à remplacer le dossier de soins d’une infirmière libérale ni même à servir aux transmissions entre deux IDEL(s). Il s’agit bien de retranscrire les données les plus importantes du parcours de soins et qui s’avèrent utiles aux autres professionnels de santé, comme, par exemple, les risques d’interactions médicamenteuses.

Le contenu du DMP peut aussi être augmenté par le patient lui-même. Ce dernier pourra ainsi y faire figurer ses directives anticipées mais aussi y insérer ce qu’il souhaite. Certains professionnels redoutent que le DMP devienne rapidement un « fourre-tout » inutilisable car incompréhensible. Les autorités expliquent qu’il s’agit d’éduquer les patients à n’enregistrer que des données médicales nécessaires. Et devinez qui va devoir se charger de cette éducation …

DMP, Infirmières libérales et secret médical ou qui pour créer et gérer le DMP ?

Le Dossier Médical Partagé ne peut pas être créé sans l’accord du patient. Cet accord devra donc être archivé dans ce DMP, même si en théorie il peut être oral (On comprend bien que pour des raisons de preuve notamment, il sera demandé au patient de formaliser son accord sous une forme ou sous une autre). La consultation du DMP sera alors possible pour tous les professionnels de santé, et la carte de professionnel de santé (CPS) sera indispensable pour accéder à ces dossiers. Des non-professionnels de santé sont autorisés à créer le DMP sans pouvoir le consulter. Enfin, le patient lui-même aura accès à l’ensemble des données du DMP, même si une fonction de masquage est prévue, notamment lorsqu’il s’agit d’un diagnostic établi avant la consultation d’annonce du patient. A l’inverse, l’Assurance Maladie n’aura pas accès aux données médicales du DMP.

Chaque acte enregistré sur le DMP sera enregistré, et le patient pourra supprimer son DMP ou en interdire l’accès à certains professionnels de santé d’un simple clic.

Même si le secret médical semble être respecté scrupuleusement, l’accès à ce DMP peut apparaitre comme contraignant et fastidieux, d’où le test actuel sur 9 départements.

Le DMP, un confort au quotidien ou une tracasserie supplémentaire ?

Rappelons que l’objectif initial du DMP consiste à optimiser la prise en charge des patients. Cette période transitoire de test doit permettre de vérifier que les contraintes nées de l’utilisation du DMP ne soient pas plus importantes que les bénéfices potentiels de ce dossier médical partagé.

Il faudra donc attendre encore un peu, quelques mois tout au plus, pour prendre pleinement conscience du réel potentiel de ce DMP, à moins que de nouveaux freins à son développement soient soulevés dans les prochaines semaines…

Estimez-vous que le DMP est une réelle avancée et que la période de test sera concluante ? Pour vous, le DMP ne fait-il pas double emploi avec vos dossiers professionnels ?