Quel est le moral des infirmières libérales et des autres professions de santé ?

Avec une nouvelle étude sur le moral des professionnels de santé, on en sait un peu plus sur le moral des infirmières libérales notamment et de leurs inquiétudes pour l’avenir. Si elles restent méfiantes quant à l’évolution à venir, elles s’accrochent néanmoins à un espoir, celui de pouvoir « refaire leur travail ».

Les professionnels libéraux de la santé veulent y croire….

 

L’observatoire CMV Mediforce a dévoilé le 27 avril la dernière édition de son étude sur les acteurs de la santé libérale. Depuis 2011, cette étude annuelle permet de s’attarder sur le sentiment et les attentes des professionnels de santé. Cette 6ème édition revient donc sur le moral de 8 professions : médecins généralistes, chirurgiens – dentistes, infirmières et infirmiers libéraux, pharmaciens, kinésithérapeutes – ostéopathes, vétérinaires, biologistes et radiologues.

Il reste difficile de pouvoir tirer un bilan général, même si il n’est pas étonnant que cette sixième édition de l’étude soit présentée comme représentant « une note d’espoir ». Les changements, qu’impliquent l’élection présidentielle et l’attente de la nomination du prochain Ministre de la Santé, peuvent expliquer cette embellie du moral des professionnels libéraux. Il faut néanmoins rester prudent. Certes, les résultats de l’étude soulignent une tendance à l’amélioration en ce qui concerne le ressenti des infirmières libérales et des autres professionnels concernés, mais il ne s’agit que d’une tendance. Pour preuve, en moyenne, ces 8 professions notent la situation générale de leur profession à 5 sur 10 (contre 4.9 pour la précédente édition). La tendance serait donc à l’embellie, mais il faut rappeler qu’à la même question, ces mêmes professionnels attribuaient un score bien plus élevé en 2011 avec une note de 5.7. Cette tendance pourrait donc se renforcer et s’accélérer dans les mois qui viennent. Dans le détail, les infirmières libérales sont plus généreuses avec leur 5,4/10 que les pharmaciens et leur 4,4/10 mais moins optimistes que les kinésithérapeutes – ostéopathes (5,7/10).

Des attentes de plus en plus fortes de la part des infirmières libérales

 

Ce redressement du moral de ces professionnels de santé ne doit pas masquer les problèmes, qui persistent. Ainsi, les infirmières libérales font partie des professions, qui ont multiplié le plus fortement leurs notes négatives sur l’appréciation générale de leur profession. Les infirmières libérales comme les autres professions de santé concernées font état de leur scepticisme quant à l’avenir. Ainsi, la notation de la situation de chacune de ces professions dans les années à venir reste faible pour cette édition 2017 à 4,1 /10. On retrouve certes ce frémissement (la note était de 4 pour l’édition 2016) mais on sent bien que l’optimisme n’est pas encore de rigueur.

C’est donc bien un espoir naissant, que semble révéler la dernière édition de cette étude annuelle, même si tous les professionnels concernés espèrent bien pouvoir l’amplifier dans les années à venir.

 

Des infirmières libérales et des professionnels de santé face à de multiples interrogations

 

Comme à chaque édition, le baromètre CMS Mediforce tente d’identifier les sources d’insatisfaction et les aspects négatifs de chacune des professions. Qu’il s’agisse des infirmières libérales ou des pharmaciens, l’absence de perspectives (48 %) figure parmi les principales inquiétudes de ces professionnels. Mais infirmières et infirmiers libéraux rejoignent le constat dressé par les autres professions, en soulignant que les conditions de travail (42 %) ou encore le profond déséquilibre entre vie professionnelle et privée (42 %) rendent l’exercice particulièrement difficile. Les horaires de travail sont alors pointés du doigt par 46 % des professionnels libéraux de santé interrogés. Contrairement à ce que certains ont voulu proclamer ces derniers temps, ce ne sont donc pas les questions de rémunération qui concentrent tous les griefs de ces professionnels même s’ils sont 43 % à estimer cette dernière comme insuffisante.

C’est un malaise plus profond qui est dressé chaque année par ce baromètre. Et si l’édition 2017 peut représenter cette « note d’espoir » , elle traduit également une dégradation des conditions de travail. Les infirmières libérales et les 7 autres professions concernées se sentent de moins en moins considérées et 72 % de ces professionnels (presque 3 sur 4) estiment qu’ils ne « font plus vraiment leur métier ». Peut-être cette impression reculera-t-elle dans les mois à venir, ce qui entrainerait inéluctablement une embellie plus profonde et plus durable du moral des professionnels de santé libéraux.

 

Et vous, quel est votre ressenti par rapport à la profession d’infirmière libérale ? Et comment jugez-vous cette même profession pour les années à venir ?