C’est la lettre reçue d’un lecteur fidèle du blog d’Albus, qui est à l’origine de ce billet. Le problème des indus est un marronnier dans le domaine de la santé en général et des infirmières libérales en particulier. Alors, pourquoi rien ne change ? Ne doit-on pas s’interroger sur les motivations de chacun ?

Les infirmières libérales sous pression, une réalité incontestable

On relate régulièrement le stress, que peuvent connaître les infirmières et les infirmiers libéraux s’agissant des procédures d’indus. Sur le blog d’Albus, le logiciel infirmier comme sur bien d’autres médias, on décrit les cas les plus emblématiques mais la très grande majorité des situations personnelles est passée sous silence. Aussi, lorsqu’un lecteur nous contacte pour témoigner mais aussi pour nous demander notre aide, nous l’acceptons bien volontiers et souhaitions ici en rendre compte.

Plus je creuse et moins je comprends comment on a pu en arriver là.

Notre lecteur souhaite conserver l’anonymat, et nous pouvons le comprendre. Epoux d’une infirmière libérale, il a connu la difficile situation où son épouse a été confrontée à une procédure de la part de la caisse régionale donc. Il nous explique la raison de cet anonymat et pense avant tout à son épouse : « Elle a peur de la réaction de la CPAM et de l’ordre des infirmiers. Elle aurait même préféré que j’arrête de poser des questions. ». Il ne nous a pas écrit pour que l’on relate son histoire particulière mais pour qu’il puisse avoir des réponses à ses nombreuses interrogations. Avant de nous pencher plus en avant sur ces dernières, on peut se désoler de cette situation, où une infirmière libérale craint pour son avenir et son quotidien au seul motif qu’elle témoigne de sa situation.

Vouloir comprendre les indus et leur légitimité, une quête indéfinie !

C’est donc pour aider son épouse, que notre lecteur a commencé à effectuer quelques recherches pour comprendre et apprendre à se défendre. Il nous explique, que les questions se sont très rapidement multipliées et qu’il a alors suivi chacune des voies ouvertes par ces recherches. « Une question en entrainant une autre, je me suis retrouvé à creuser de plus en plus. Et plus je creuse, plus la vision devient floue. Plus je creuse et moins je comprends comment on a pu en arriver la. »

Au fil de ses recherches, il a déjà listé des problèmes récurrents sans pouvoir les justifier :

  • Perte répétée de la part de la CPAM de documents, dont l’absence peut expliquer une procédure d’indus
  • Très grande difficulté pour une infirmière libérale de réussir à régulariser une erreur de la CPAM
  • Absence de réponses entrainant le rejet des recours des infirmières libérales

Si ces dérives ont déjà été soulignées, notre lecteur a été plus loin encore en recueillant des témoignages d’autres infirmières. Il nous explique ainsi avoir entendu le récit d’infirmières et d’infirmiers libéraux, se plaignant des pressions exercées par les caisses d’Assurance Maladie pour les inciter à ne pas aller plus loin dans les procédures. La lettre, que nous a adressé notre lecteur, recèle de propos recueillis de manière officieuse, ce qui nous empêche de les reproduire ici.

 

Quelle position des syndicats et de la Caisse Maladie sur les indus ?

 

« J’ai beaucoup entendu la voie des IDEL, leurs craintes, leurs peurs, leurs analyses. Par contre je n’arrive pas à savoir ce qu’en pense les syndicats et les responsables de la CPAM. Je n’arrive pas à avoir leurs analyses officielles. Je me suis donc permis de me rapprocher des membres de ces 2 structures, j’ai eu quelques explications officieuses. Ces explications sont assez inquiétantes. «

On peut comprendre, que ni les syndicats, ni les caisses régionales ne souhaitent s’exprimer de manière officielle sur un sujet aussi délicat, qui a fait couler beaucoup d’encre. Les indus représentent-ils une conséquence de la méconnaissance des infirmières et des infirmiers libéraux quant à l’application des cotations ? Ou ne sont-ils que la conséquence d’une volonté (cachée) ? Dans tous les cas, notre lecteur s’interroge sur l’absence ou la très timide réaction des syndicats. Dans le premier cas, ne serait-ce pas à ces syndicats de réclamer une formation pour que les indus deviennent de moins en moins fréquents. Et dans le second, n’est-ce pas le rôle des syndicats que de défendre les infirmières libérales contre ce genre d’abus. Les questions sont nombreuses donc mais se concentrent sur la position officielle des syndicats et de la CPAM sur cette question des indus.

Nous ne pouvons pas apporter de réponses claires à ce stade, ne disposant pas des informations officielles et vérifiées (et il est extrêmement difficile de les obtenir). En revanche, nous ne manquerons pas de vous avertir de l’avancement des recherches en la matière, tout comme nous les communiquerons à ce lecteur, qui ne voulait au départ qu’aider son épouse.

A votre tour, si vous souhaitez apporter un témoignage ou soulever une problématique, n’hésitez pas à nous contacter.

Et vous, que pensez-vous de la position des syndicats et de la CPAM sur ces sujets d’indus ? Doit-on en rechercher la cause dans une mauvaise interprétation des infirmières libérales ou s’agit-il de causes plus sournoises ?