Vive l’été, en attendant la réforme de la NGAP !

La nomenclature doit changer pour les infirmières libérales, et bonne nouvelle, la nomenclature va changer à en croire les déclarations de Nicolas Revel. Par contre, il va falloir faire preuve de patience et de compromis…. Est-ce une si bonne nouvelle que ça ?

La cotation et la crainte de l’erreur des infirmières libérales

Même si nous sommes en début de vacances scolaires, Albus, le logiciel infirmier, n’a pas l’intention de vous proposer de devoirs de vacances. Le repos tant attendu doit permettre à toutes les infirmières libérales de se détendre, d’oublier les tracas du quotidien et de se préparer à affronter tous les aléas de la rentrée, qui s’annonce déjà. Mais si nous avions du rédiger un tel cahier, nous n’aurions pas hésité en vous proposant de revoir les principales règles de la cotation. La Nomenclature générale des Actes professionnels (NGAP), les infirmières et infirmiers libéraux en cauchemardent déjà toute l’année avec la crainte de la procédure d’indus, une véritable épée de Damoclès.

Les IDEL(s) ont toujours la possibilité de se connecter à SOS Cotation pour trouver une réponse à leurs questions. Mais force est de constater, que l’obsolescence de la NGAP devient de plus en plus criante chaque jour. Et les professionnels de santé, au premier rang desquels les infirmières libérales, réclament depuis de nombreuses années un toilettage de cette nomenclature. Alors que les négociations conventionnelles vont commencer entre l’Assurance Maladie et les syndicats d’infirmiers libéraux, Nicolas Revel, le directeur général de l’Assurance Maladie, a clarifié sa position sur le sujet en répondant aux questions des journalistes d’EspaceInfirmier.fr

La NGAP doit évoluer pour répondre aux nouvelles pratiques des infirmières libérales.

Les infirmières libérales se réjouiront de savoir, que Nicolas Revel partage leur constat en affirmant : « La NGAP doit évoluer. Aujourd’hui, elle n’est pas suffisamment descriptive. Ainsi, 63 % des actes cotés AMI sont des AMI 1, 98 % des AIS sont des AIS 3. Une plus grande finesse permettrait de donner plus de sens à la pratique, plus de valeur aux actes en fonction de leur réalité médicale, plus de responsabilité aux professionnelles, »

Dans les mots, Assurance Maladie et Infirmières libérales partagent dont la même analyse. Et le directeur de l’Assurance Maladie va même plus loin en soulignant qu’il est nécessaire de pouvoir réagir de manière beaucoup plus rapide. Il juge sévèrement la nécessité de devoir attendre les négociations conventionnelles et appelle à une plus grande réactivité.

« L’idée, c’est ensuite d’avoir une capacité de travail pour en identifier d’autres sans attendre la prochaine échéance conventionnelle »

C’est en reconnaissant les soins prodigués et le travail effectué, que les autorités entendent donc valoriser le rôle de l’infirmière libérale. Cela devrait aussi permettre à terme que les pratiques infirmières «  répondent mieux aux enjeux du vieillissement, des pathologies chroniques, du virage ambulatoire. »

Des obstacles difficilement compréhensibles par les infirmières libérales

Si tout pourrait apparaître comme consensuel, il existe néanmoins de très lourds sujets de discorde quant à cette nécessaire évolution de la NGAP. N’entend-on pas un grand nombre d’IDEL(s) déplorer la dégressivité en ce qui concerne la facturation des soins prodigués ? Ce sujet d’inquiétude et de mécontentement ne fait pas partie des points, ouverts à la négociation. En d’autres termes, cette dégressivité ne sera ni remise en cause ni assouplie dans un avenir proche.

Premier payé, deuxième à moitié prix, troisième gratuit, l’une des revendications des infirmiers libéraux

En revanche Nicolas Revel souligne que la mise en place de « forfaits » pour certaines pathologies reste une piste de réflexion, qui pourra être débattue. Une alternative à la sacrosainte règle du paiement à l’acte, parfois synonyme de « course aux volumes ».

Enfin, le directeur de l’Assurance Maladie admet que « Tout ne sera pas possible tout de suite », principalement à cause de raisons budgétaires. « Il faudra planifier les mesures en fonction de leur coût, sur la durée de l’avenant, cinq ans. »

Cette nécessité de s’accorder sur un calendrier sera aussi, n’en doutons pas, un sujet de crispation entre les autorités sanitaires et les infirmières et infirmiers libéraux. Et parce qu’il l’a très bien compris, M REVEL tient à rassurer en rappelant : « La profession d’Idel est très importante, au cœur du virage ambulatoire, et celle qui se déplace le plus à domicile, avec 90 % des soins chez le patient. »

Plus que jamais, la révision de la NGAP semble s’imposer comme indispensable pour les infirmières et infirmiers libéraux. La refonte de cette nomenclature ne devrait pas être brutale et rapide.

Et vous, pensez-vous que la NGAP va évoluer dans les semaines et les mois à venir ? Si vous ne deviez retenir qu’une seule évolution, quelle serait-elle ?